INTERVIEW – FLORENCE CARCASSONNE, PRÉSIDENTE-DIRECTRICE GÉNÉRALE LA SIVOLIÈRE : « LA SIVOLIÈRE A TOUJOURS ÉTÉ PERÇUE COMME UN « REFUGE », UN ENDROIT OÙ IL FAIT BON VIVRE ET JE SUIS HEUREUSE DE PERPÉTUER CETTE TRADITION » (France)
La propriétaire de La Sivolière cultive le caractère convivial et décontracté de son établissement, qu’elle assimile à une grande maison de famille. Un état d’esprit chaleureux qui permet aux visiteurs de son hôtel de s’y sentir comme à la maison et qui contribue à rendre leur séjour encore plus agréable et inoubliable |
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INTERVIEW – FLORENCE CARCASSONNE, PRÉSIDENTE-DIRECTRICE GÉNÉRALE LA SIVOLIÈRE : « LA SIVOLIÈRE A TOUJOURS ÉTÉ PERÇUE COMME UN « REFUGE », UN ENDROIT OÙ IL FAIT BON VIVRE ET JE SUIS HEUREUSE DE PERPÉTUER CETTE TRADITION » (France)
La propriétaire de La Sivolière cultive le caractère convivial et décontracté de son établissement, qu’elle assimile à une grande maison de famille. Un état d’esprit chaleureux qui permet aux visiteurs de son hôtel de s’y sentir comme à la maison et qui contribue à rendre leur séjour encore plus agréable et inoubliable |
Catégorie : Europe - France - Interviews et portraits
- Interviews
Interview de Guillaume Chollier le 23-12-2022
À Courchevel, on prétend que La Sivolière est le secret le mieux gardé de la station. À 1850 mètres d'altitude, à quelques pas seulement du centre de la station, de ses boutiques de luxe et de certains palaces au luxe plus ostentatoire, il est vrai que cet établissement préfère jouer la carte du luxe discret, entre sapins aux branches alourdies par la chute de neige fraîche et un chalet dont la décoration mêle les notes chaudes du bois, omniprésent dans l’établissement, les saveurs réconfortantes d’une cuisine créative signée par le chef Stéphane Jégo, dans le restaurant La Table de Madame, et le sourire réconfortant et communicatif d’un personnel aux petits soins.
La Sivolière, c’est tout d’abord un palace intimiste, un cocon skis aux pieds de 35 chambres, suites familiales et appartements totalement rénové dans un style alpin qui offre une gamme complète de services sur mesure : service de conciergerie et de navettes, accueil dédié pour les enfants et même dog-service cinq étoiles pour les toutous.
L’établissement dispose en outre d’une ski room confortable, animé par un personnel expert et serviable, s’ouvrant sur les pistes de la station. La Sivolière assure également l’après-ski ! Celui-ci peut être doux, dans la piscine du spa ou à l’occasion de soins prodigués par des mains expertes. Il peut aussi, selon l'humeur du jour, être tonique, en dégustant les créations d’un barman affûté, au son des mix d’un DJ qui, tout l’hiver, met l’ambiance dès la fin de l’après-midi, derrière ses platines !
C’est dans cet écrin chic, mais décontracté, que Florence Carcassonne a reçu le Journal des Palaces. Passée par l’École des Roches, Le Martinez, Le George V, La Trémoille, ou le Royal Mansour, elle vit sa quinzième saison à La Sivolière. Un nouvel hiver qui s’annonce prometteur tant pour cet établissement iconique de Courchevel 1850, que pour la station savoyarde, qui symbolise l’excellence à la française au cœur des Trois Vallées, le plus grand domaine skiable du monde.
Journal des Palaces : Quel est votre définition du luxe dans l’hôtellerie ? Florence Carcassonne : Dans notre secteur, le luxe, c’est l’anticipation des demandes de nos clients. C’est lorsque nous parvenons à devancer leurs souhaits et que nous voyons leur satisfaction et leur gratitude à l’égard de nos équipes, que nous ressentons alors le sentiment du devoir accompli. Pour eux, comme pour nous, la sensation qui nous habite alors correspond à la vision que nous nous faisons du luxe.
Pourquoi vous êtes-vous lancée dans une carrière dans l’hôtellerie de luxe ? C'est la rencontre avec Paul Bougenaux du Plaza Athenée en 1978 qui m’a donnée envie de poursuivre ma carrière dans l’hôtellerie de luxe. Mon attirance pour ce secteur si particulier s’est confortée au gré de mon passage au sein de maisons de renom au sein desquelles j’ai eu l’opportunité d'apprendre et d’évoluer.
Quand et comment est née La Sivolière, à Courchevel ? La Sivolière a fêté ses 50 ans l’année dernière. Cette maison a été fondée par Jean Cattelin, ancien directeur des pistes et l’un des pionniers de Courchevel. Il a transformé un chalet en hôtel 3* au début de l’aventure. Cet hôtel est ensuite passé 4*, puis 5*au fil des ans. Il a été agrandi, rénové, modernisé. La Sivolière a toujours été perçue comme un « refuge », un endroit où il fait bon vivre et je suis heureuse de perpétuer cette tradition. La Sivolière fait désormais partie des institutions de Courchevel.
Quels sont les petits plus qui caractérisent l'hôtel ? Par rapport à certains confrères dans la station, la différence réside dans le sens de l’accueil et la sincérité avec laquelle nous recevons les hôtes, mais également la convivialité, le partage, que nous offrons à tous les membres de la famille, y compris les animaux de compagnie, qui sont les bienvenus chez nous et pour lesquels nous proposons un programme et un menu spécifiques.
Comment se démarque La Sivolière dans un univers ultra-concurrentiel à Courchevel ? Nous avons tous ou presque des capacités limitées. Pour notre part, à La Sivolière, nous ne comptons que 35 chambres, suites et appartements. L’offre que nous proposons est donc variée et correspond à tout type de clientèle : couples, groupes d’amis ou familles avec enfants. La concurrence n’existe pas réellement, selon moi, au sein de la station. À chaque type de client correspond un établissement. À chacun son style, sa décoration, son atmosphère, c’est aussi la diversité de l’offre qui fait le succès de Courchevel ! Ce que recherchent nos clients en venant séjourner à La Sivolière, c’est d’abord l’emplacement, proche du centre en étant dans un environnement paisible, le fait d’être skis aux pieds, mais, par-dessus tout, c’est pour cette ambiance maison de vacances, le côté chic tout en étant décontracté.
Quel type de clientèle séjourne au sein de l’hôtel ? Nous accueillons à parts égales des couples, des petits groupes d’amis et des familles avec enfants. Cela varie naturellement d’une semaine à l’autre en fonction des vacances scolaires. Les nationalités principales sont, dans l’ordre, la clientèle française, britannique puis les Brésiliens pour le podium. Mais, nous accueillons une trentaine de nationalités différentes dans la maison.
En quoi diriger un établissement de luxe à la montagne est-il différent qu’au sein d’un hôtel similaire en ville ou sur le littoral ? D’une part, c’est une activité saisonnière, chaque saison est donc une nouvelle ouverture. Il faut également former les nouveaux collaborateurs afin qu’ils intègrent ce fameux état d’esprit « Sivolière » qui nous tient à cœur. La saison est par ailleurs plus courte que sur le littoral, l’activité est très intense et condensée sur les quatre mois d’ouverture, du 8 décembre au 11 avril pour cette saison hivernale 2023. Quant à un hôtel situé en ville, il vit, lui, à l’année.
L’hôtel a mis en place un dispositif tout particulier à l’attention des animaux de compagnie, pouvez-vous nous le développer ? Nous avons effectivement un service complet dédié aux fidèles compagnons de nos hôtes. Beaucoup de membres de l’équipe et moi-même avons des chiens et nous voyageons toujours avec eux. Il paraissait ainsi naturel d’accueillir ceux de nos hôtes ! Ce service dédié comprend un set d’accueil, des lits aux couleurs de la chambre des maîtres, un menu room service, des services de dog-sitting, de vente de bottes pour la neige, un choix de cocktail et même une mini-déclinaison de La Sivolière leur est réservée depuis cet hiver !
Les équipes de La Sivolière sont-elles au complet ? Les équipes sont au complet, fort heureusement, pour cette saison. L’atmosphère singulière et familiale que nous prônons dans l’établissement nous offre la chance d’avoir un beau taux de retour. Cette année, nous sommes donc 65 collaborateurs au total à La Sivolière.
Quelle est votre politique en matière de recrutement ? Nous privilégions tout d’abord les recommandations de nos ambassadeurs, c’est-à-dire les collaborateurs travaillant avec nous depuis plusieurs années et les anciens qui ont arrêté les saisons, mais continuent de promouvoir La Sivolière. Ensuite, nous avons un large réseau d’hôteliers partout en France avec lesquels nous collaborons depuis plusieurs années. Ils partagent les mêmes valeurs que les nôtres et nous recommandent des candidats, ce que nous faisons en retour pour leur saison estivale. Cet échange entre établissements permet de stabiliser les équipes. En complément, nous organisons dans nos établissements respectifs des journées « job dating ». La personne qui travaille avec nous aux ressources humaines possède sa propre agence de recrutement et dispose d’un large réseau. Nous collaborons enfin avec Vatel qui nous fait confiance depuis de nombreuses années. Nous sommes heureux d’accueillir et de former leurs étudiants à La Sivolière.
De quels avantages disposent vos salariés ? Nos collaborateurs sont bien entendu logés. Au vu des tarifs sur la station, c’est un impératif : ils ne seraient pas en mesure de se loger par leurs propres moyens. Ne disposant pas de logements au sein de l’hôtel, nous avons un parc d’appartements à disposition pour le logement des collaborateurs. Ils y sont hébergés dans de très bonnes conditions et nous y tenons. Ils sont également nourris et les tenues sont fournies et blanchies. Ils sont par ailleurs intéressés sur le chiffre d’affaires, c’est motivant pour toutes les équipes et cela les implique dans la vie de La Sivolière.
Quelles qualités humaines et techniques faut-il avoir pour intégrer l’établissement ? Bien avant le savoir-faire, ce sont avant tout les qualités humaines et le savoir-être qui importe. Avec 35 clés seulement, nous sommes dans une personnalisation poussée et il est indispensable que tous les collaborateurs puissent faire en sorte que le client se sente comme chez lui, à La Sivolière. Bienveillance, sourire, sens du service et une bonne mémoire font, entre autres, partie des qualités requises pour intégrer nos équipes.
Comment s’annonce la saison d’hiver au sein de l’hôtel ? Quels seront les grands rendez-vous de l’hiver à La Sivolière ? La saison s’annonce excellente, la rénovation des chambres, la création de notre nouveau bar et restaurant plaisent beaucoup. Au sein de notre bar, rénové cette année, nous souhaitions créer un lieu vivant et ouvert sur l’extérieur. Nous avons donc créé Le Bar de Madame, engagé un DJ résident qui joue de 15 h 30 à 00 h 00, et des performers qui l’accompagneront ponctuellement, tout au long de la saison. Afin de pouvoir faire découvrir ce nouveau lieu à Courchevel, nous avons également mis en place un service de navette avec chauffeur pour les clients extérieurs qui souhaiteraient venir passer un moment convivial dans la maison.
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