INTERVIEW - JEAN-SÉBASTIEN BOUDREAULT, PRÉSIDENT-DIRECTEUR GÉNÉRAL DE L'ASSOCIATION HÔTELIÈRE DU GRAND MONTRÉAL : « COMME EN FRANCE, LA PÉNURIE DE MAIN D'ŒUVRE EST TRÈS PRÉSENTE AU QUÉBEC » (Canada)
Dans la région de Montréal, alors que les hôtels, déjà impactés par le Covid-19, traversent, eux aussi, une crise du recrutement, ils peuvent compter sur le soutien de l’Association Hôtelière du Grand Montréal |
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INTERVIEW - JEAN-SÉBASTIEN BOUDREAULT, PRÉSIDENT-DIRECTEUR GÉNÉRAL DE L'ASSOCIATION HÔTELIÈRE DU GRAND MONTRÉAL : « COMME EN FRANCE, LA PÉNURIE DE MAIN D'ŒUVRE EST TRÈS PRÉSENTE AU QUÉBEC » (Canada)
Dans la région de Montréal, alors que les hôtels, déjà impactés par le Covid-19, traversent, eux aussi, une crise du recrutement, ils peuvent compter sur le soutien de l’Association Hôtelière du Grand Montréal |
Catégorie : Amérique du Nord et Antilles - Canada - Carrières
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Interview de Guillaume Chollier le 14-12-2022
Depuis 1949, les hôteliers de la région de Montréal bénéficient d’un soutien de poids : l’Association Hôtelière du Grand Montréal. Cette entité qui soutient, représente, valorise et mobilise l’ensemble des acteurs de ce secteur au niveau local.
Au travers d’une multitude d’actions, cette association promeut l’ensemble de ses membres et intervient auprès des autorités politiques afin de défendre leurs intérêts.
Jean-Sébastien Bourdeault, président-directeur général de l’Association Hôtelière du Grand Montréal, explique dans le détail son fonctionnement au Journal des Palaces et pointe les problèmes du secteur de l’hôtellerie dans la périphérie montréalaise.
Journal des Palaces : Comment est née l’Association Hôtelière du Grand Montréal ? Jean-Sébastien Bourdeault : L’Association Hôtelière du Grand Montréal (le nom a changé récemment pour qu’elle soit plus inclusive et pour mieux représenter l’ensemble des acteurs de l’industrie hôtelière) fût créée sous le nom de Hotel association of Montréal en 1949. Il a fallu attendre 24 ans pour que le nom soit traduit en français et devienne l’Association des Hôtels du Grand Montréal. Lors de sa création, il existait une association provinciale, mais la communauté hôtelière du Grand Montréal trouvait que les enjeux et la réalité de la métropole imposaient qu’une association montréalaise soit mise sur pied. Elle fût créée le 26 août 1949.
Quelle est votre mission première ? L’Association Hôtelière du Grand Montréal est un organisme à but non lucratif qui a comme mission de soutenir, représenter, valoriser et mobiliser les acteurs de l’industrie hôtelière du Grand Montréal dans une perspective de développement durable.
Quelles sont concrètement les actions que vous menez ? Nous effectuons une multitude d’actions, que ce soit de la formation, des rencontres, des activités (tournoi de golf, prévisions hôtelières, Gala de l’hôtellerie montréalaise, remise de prix Hotelia). Nous faisons du lobbying auprès des différents paliers de gouvernement. Nous siégeons sur plusieurs comités, conseil d’administration d’organismes impliqués dans l’industrie touristique. Nous agissons au titre de porte-parole pour l’industrie hôtelière montréalaise.
Combien de membres comptez-vous ? Nous avons près de 110 membres hôteliers, une quinzaine de membres corporatifs et près de 50 membres étudiants.
Sur quels critères les hôtels de la région de Montréal peuvent-ils intégrer votre association ? Combien d'hôtels de luxe comptez-vous parmi vos membres ? Il faut être un hôtel reconnu et enregistré, avoir au moins 25 chambres et, jusqu’à l’été 2022, il était indispensable de compter trois étoiles ou plus, conformément à la loi sur l'hébergement touristique du Québec. Mais, la notion d’étoile a disparu au Québec, alors nous l’avons également retirée de notre définition. Nous accueillons par ailleurs tant les hôtels indépendants que ceux qui appartiennent à un groupe ou les franchisés.
Nous avons un membre qui est classé Relais & Châteaux, Stonehaven Le Manoir, et d’autres hôtels de luxe, à l’instar du Four Seasons Hôtel Montréal ou de l’hôtel Ritz-Carlton Montréal.
En France, le secteur connaît une crise de recrutement. Vos membres rencontrent-ils les mêmes difficultés ? Comme en France, la pénurie de main d’œuvre est très présente au Québec. Notamment concernant les postes de préposés aux chambres, préposés à l’entretien ménager et l’ensemble des métiers de la restauration.
Que préconisez-vous afin de favoriser le recrutement ? Nous regardons la possibilité de recrutement à l’étranger. Nous organisons des salons de l’emploi. Nous faisons des campagnes pour valoriser les métiers de l’hôtellerie. Nous allons dans les écoles pour parler des métiers de l’hôtellerie. Nous tentons du mieux que nous pouvons de supporter nos membres dans leurs efforts de recrutement.
Avez-vous mis en place un dispositif ou un accompagnement afin d’aider vos membres dans leur recrutement ? Nous avons un grand partenaire de l’AHGM qui travaille en recrutement international et qui aide les membres dans le processus.
Est-il facile pour des Français de venir travailler au Québec, qu’ils soient étudiants ou expérimentés ? Il est quand même aisé pour les Françaises et Français de venir au Québec, mais quand on parle d’immigration, il y a toujours des délais, ce serait un article en soi.
Êtes-vous satisfaits de la qualité de la formation au Canada et plus particulièrement au Québec ? Je pense que nous avons d’excellentes écoles de formation, le problème réside dans le fait qu’au Québec, l’hôtellerie et la restauration n’ont pas la même réputation qu’en Europe . Nous avons donc un travail à faire pour valoriser notre industrie, surtout suite à la COVID où le tourisme et l’hôtellerie ont été parmi les industries les plus touchées par les mesures mises en place par les gouvernements.
Les nouveaux diplômés qui intègrent les hôtels membres de votre association sont-ils suffisamment formés pour affronter la réalité du terrain ou constatez-vous des manques ? Je crois qu’il n’y a rien comme l’expérience terrain pour être un bon employé gestionnaire. Nos finissantes et finissants sont bien formés, mais je pense parfois que leurs attentes face au milieu sont trop élevées. Dans toute carrière, il faut marcher avant de courir et prendre le temps de prendre de l’expérience.
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