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DÉVELOPPEMENT - RICHARD MARIA, CEO, MAYA COLLECTION : « NOTRE FORCE, C'EST DE PROPOSER UNE EXPÉRIENCE DE QUALITÉ ACCESSIBLE À UNE CLIENTÈLE VARIÉE » (Monaco)

Ouverture du MayaBay West Palm Beach en Floride en septembre et du Maya Hotel à Courchevel en décembre… le CEO nous dit tout sur la transformation du groupe monégasque, entre ambitions internationales et expansion maîtrisée.

DÉVELOPPEMENT - RICHARD MARIA, CEO, MAYA COLLECTION : « NOTRE FORCE, C'EST DE PROPOSER UNE EXPÉRIENCE DE QUALITÉ ACCESSIBLE À UNE CLIENTÈLE VARIÉE » (Monaco)

Ouverture du MayaBay West Palm Beach en Floride en septembre et du Maya Hotel à Courchevel en décembre… le CEO nous dit tout sur la transformation du groupe monégasque, entre ambitions internationales et expansion maîtrisée.

Catégorie : Europe - Monaco - Économie du secteur - Interviews et portraits - Gastronomie - Ouvertures d'hôtels - Gastronomie - Interviews
Interview de Vanessa Guerrier-Buisine le 18-04-2025


Richard Maria CEO Maya Collection

Richard Maria est à la tête de Maya Collection depuis 2021
Crédit photo © Pascal Lattes / Maya Collection


Avec ses origines monégasques et son approche pointue du luxe, Maya Collection s’est imposée comme un acteur incontournable de l’hospitalité de luxe, à travers une offre unique de restauration, de boutique-hôtel aux influences asiatiques omniprésentes et de manufactures artisanales de chocolat et de mochis glacés.

Fondé à Monaco avec l’ouverture du MayaBay en 2007, le groupe s’est développé autour d’expériences immersives, où la gastronomie et une ambiance raffinée, mais décomplexée jouent un rôle clé. Sous l’impulsion de Jean-Victor Pastor, fondateur de la collection, et de Richard Maria, son CEO, le groupe connaît aujourd’hui une expansion internationale maîtrisée, avec des implantations à Monaco, Dubaï, Porto Monténégro, Méribel, et bientôt Doha, West Palm Beach, Courchevel et Mykonos. Chaque ouverture répond à une approche systématique : choisir des destinations dans lesquelles la clientèle fidèle du groupe a ses habitudes et y proposer une expérience à la fois exclusive et accessible.

À la tête de ce développement, Richard Maria apporte une expertise forgée par un parcours riche et diversifié. Formé à l’école hôtelière de Nice, il débute à la SBM, où il gravit rapidement les échelons du Café de Paris. Son ambition le mène ensuite vers Moliflor Loisirs, où il se spécialise dans la gestion et la création d’établissements hôteliers et de casinos. Il pilote ensuite plusieurs projets en Principauté avant de revenir à la SBM, avec la mission de développer la marque Café de Paris à l’international. Après plusieurs années dans le négoce de vin entre Monaco, Londres et Moscou, il répond finalement à l’appel de Jean-Victor Pastor en 2021 pour structurer et accélérer la croissance de Maya Collection.

Dans cette interview exclusive accordée au Journal des Palaces, Richard Maria revient sur l’ADN du groupe et la stratégie qui guide l’expansion de Maya Collection. Il dévoile les coulisses des prochaines ouvertures, notamment celle du Maya Hotel à Courchevel fin 2025, ainsi que les ambitions du groupe pour les années à venir.
 

Journal des Palaces : Quels sont la genèse, les valeurs et l'ADN de Maya Collection ?

Richard Maria : Maya Collection est née avec la création du MayaBay, qui reste aujourd’hui le flagship du groupe. À l’origine, il a été implanté dans l’immeuble Roccabella à Monaco, avec l’ambition d’offrir aux résidents un établissement de restauration de qualité. Monsieur Pastor, passionné d’hôtellerie et de restauration, souhaitait aussi apporter une nouvelle offre à la Principauté. Lors d’un voyage en Asie, il a eu l’idée de lancer un restaurant asiatique à Monaco, et c’est ainsi qu’est né le MayaBay.

En 18 ans, l’établissement a su fidéliser une clientèle exigeante en offrant une expérience qui repose sur le sens du détail, la qualité des produits et un service irréprochable. Puis, en 2018, nous avons franchi une nouvelle étape avec l’ouverture du Refuge de la Traye, notre premier établissement hôtelier, avant la création du Maya Mia puis du Maya Jah.

Le Refuge de la Traye a été la première brique hôtelière du groupe. Pourriez-vous revenir sur ce choix de diversifier votre offre ?

Le refuge de la Traye est en effet classé comme refuge, et en tant que tel, il comprend une salle hors sac pour accueillir tout randonneur en quête d’une nuitée. Il est donc commercialisé comme un refuge tout en étant membre de Small Luxury Hotels of the World (SLH). La différence avec les autres refuges français, c'est que le nôtre offre un niveau de luxe tel que l’on peut retrouver dans des pays comme la Suisse.

Quelles activités et marques réunit Maya Collection ?

Aujourd’hui, Maya Collection regroupe plusieurs établissements :
• MayaBay, notre vaisseau amiral, dédié à la gastronomie asiatique, à Monaco, Dubaï et Porto Monténégro.
• Da Valentino et Maya Mia, deux adresses italiennes situées à Monaco, l’une plus gastronomique, l’autre plus décontractée.
• Le Refuge de la Traye, un refuge de montagne luxueux membre de Small Luxury Hotels of the World (SLH), à Méribel.
• Maya Altitude, perché à 2 400 mètres à Méribel, accessible uniquement à ski, dans un emplacement stratégique à la croisée des pistes entre Méribel, Courchevel et les Ménuires, et la commune des Belleville, où passent environ 10 000 skieurs par jour.
• Maya Jah, notre concept de restaurant oriental, qui se développe aujourd’hui en franchise avec une première ouverture à Doha.
• Et nos manufactures artisanales et françaises : Maison Vertueux pour le chocolat avec une gamme très pointue et Maya Moki pour les mochis glacés avec une collection de 18 parfums exclusifs, sains et savoureux qui seront commercialisés au printemps 2025.

Que viennent chercher vos clients dans vos établissements ?

Chaque établissement a une identité propre, inspirée de sa culture gastronomique ou hôtelière. Nos restaurants et hôtels sont des lieux de vie, où l’ambiance est importante, mais sans tomber dans le festif excessif. Nous voulons que nos clients profitent d’une atmosphère animée, tout en mettant la qualité culinaire au premier plan.

Nous voulons surtout leur proposer des produits de qualité. Par exemple, au Monténégro, nous n’étions pas pleinement satisfaits des poissons. Depuis, nous sourçons nos poissons à Monaco, pour contrôler la qualité.

Quelle est votre stratégie de développement à l’international ?

Nous avons une ligne directrice simple : nous nous implantons là où nos clients voyagent et résident. Monaco est un microcosme dans lequel se croisent les grandes fortunes du monde entier. Naturellement, nous les suivons dans leurs destinations privilégiées. C’est ainsi que nous avons ouvert à Dubaï, Porto Monténégro et que nous allons bientôt nous installer à Doha, West Palm Beach et Mykonos.

Mais nous ne nous précipitons pas. Trouver le bon emplacement prend du temps. Pour Mykonos, par exemple, nous avons refusé plusieurs propositions avant de retenir l’emplacement idéal, au cœur des plus grandes marques hôtelières internationales comme One&Only, Aman ou Four Seasons. Nous allons ainsi ouvrir le MayaBay Mykonos courant 2027 au sein du One&Only. Le groupe Kerzner nous a fait confiance, car nous avons su démontrer que l'expérience client est singulière, atypique et que nous sommes capables de fédérer la clientèle autour de la marque MayaBay.

À Courchevel, il nous a fallu cinq ans pour sécuriser l’adresse parfaite, en plein centre du village, un site exceptionnel.

Nous avons une approche chirurgicale du développement : nous préférons ouvrir peu d’établissements, mais en nous assurant que l’expérience client y soit parfaitement maîtrisée.

Quel est le profil de votre clientèle ?

Nous avons une clientèle large, qui va des familles aux jeunes actifs, en passant par les habitués des destinations où nous sommes implantés. À Monaco, par exemple, nous accueillons aussi bien des adolescents qui sortent de l’école que des seniors de plus de 80 ans, même si la majorité de notre clientèle a entre 30 et 60 ans. Le point commun entre tous, c’est leur exigence de qualité et leur recherche d’un excellent rapport qualité-prix. Chez nous, on peut déjeuner pour 30 euros comme pour 2 000 euros par personne.

Notre clientèle ne se retrouve pas forcément dans les établissements festifs où l’ambiance prime sur la gastronomie. Nous privilégions une expérience premium, avec un service attentionné et une cuisine soignée.

Pouvez-vous nous parler du Maya Hotel, votre futur établissement à Courchevel ?

Le Maya Hotel ouvrira en décembre prochain, avec 14 chambres, et deviendra notre vitrine hôtelière. Il s’agit d’un boutique-hôtel de luxe qui incarne le savoir-faire du groupe, avec un design signé Sylvestre Murigneux et une identité marquée par notre ADN asiatique, qui reste le fil rouge de chacun de nos établissements. Chaque chambre a été pensée pour refléter cette inspiration, tout en s’inscrivant dans l’esprit contemporain et alpin de Courchevel.

Nous en sommes quasiment à l’étape de la livraison, et pourtant nous continuons à faire évoluer le design. Par ailleurs, je crois beaucoup aux collaborations de marques dans le développement du Maya Hotel et pour nos autres marques. Dès lors que l’on croise les marques, il y a une notion d’expérience client, de valeurs partagées. C’est dans ce cadre que nous avons noué un partenariat avec la Maison Lalique, qui signe une Suite et un Appartement exclusifs dans l’établissement.

L’hôtel proposera également une salle de soins Medi-Spa, équipée d’appareils de pointe comme l’Hydrafacial et le Microneedling, et des soins avec la marque japonaise Forlee'd, spécialisée en cosmétique non invasive.

Côté restauration, le MayaBay Courchevel offrira une continuité avec notre établissement monégasque, sous la houlette du chef exécutif Christophe Dupuis. Le menu sera un véritable livre, fidèle à l’expérience MayaBay, et comme dans chacun de nos établissements, nous avons consacré un an à la formation de nos équipes, pour garantir une qualité identique à Monaco.

Enfin, l’hôtel a déjà intégré le réseau Small Luxury Hotels of the World, qui est un excellent canal de réservation et une garantie de visibilité auprès de notre clientèle cible.

Comment se déroule la campagne de recrutement pour ce nouvel établissement ?

Nous avons déjà recruté certaines personnes clés, notamment le directeur général, Alex Remichi, un Savoyard, qui dirige déjà le Refuge de la Traye, et qui connaît parfaitement l’hôtellerie de Courchevel. Au total, nous aurons 52 collaborateurs, répartis entre l’hôtel et le restaurant.

Le recrutement des saisonniers débutera en août, et nous rechercherons des profils variés : chefs de rang, commis, barmans, femmes de chambre, voituriers, réceptionnistes… Nous avons la chance que Maya Collection soit désormais reconnue, ce qui facilite le recrutement, mais nous restons très attentifs à la formation. Chez nous, un collaborateur met en moyenne un an avant d’être totalement opérationnel.

Quels sont les autres projets de Maya Collection ?

À court terme, nous allons ouvrir Maya Jah Doha au printemps, suivi de MayaBay West Palm Beach en septembre, situé au sein du Biba Social Club, puis le MayaBay Courchevel en décembre et le MayaBay Mykonos qui ouvrira courant 2027.

Ensuite, nous avons des projets à Londres, où nous cherchons encore le bon emplacement.

Nous regardons également vers les États-Unis, avec des ambitions à New York, Aspen et Las Vegas. Mais comme toujours, nous prendrons le temps de choisir les meilleurs emplacements.

Notre objectif est de grandir en conservant un haut niveau de qualité et de service. Nous n’ouvrons pas pour ouvrir, mais pour offrir une expérience fidèle à notre ADN, avec une attention constante au détail et au bien-être de nos collaborateurs.

Pourriez-vous décrire le projet d’ouverture à Miami ?

La notion de club est importante en Angleterre et aux États-Unis. Notre restaurant MayaBay sera au sein du Biba Social Club, qui ouvrira en septembre 2025, qui est situé à West Palm Beach et comprendra un hôtel de 26 chambres, un format qui nous correspond bien, dans un esprit extrêmement luxueux, mais pas élitiste.

Avec seulement 55 couverts, le restaurant y sera intimiste. Nous y retrouverons un design évoquant Miami, avec des références de décoration iconiques de la marque, comme des pièces signées Sylvestre Murigneux, notre architecte, parmi lesquelles notre lustre en forme de goutte d’eau qui orne chaque MayaBay

façade Maya Hotel Courchevel

Le premier hôtel de Maya Collection, Maya Hotel, ouvrira ses portes à Courchevel en décembre 2025
Crédit photo © Maya Collection




Les suites, à l’image du Maya Hotel dans son ensemble, bénéficieront d’une décoration mêlant influences asiatiques et notes montagnardes
Crédit photo © Maya Collection



Un MayaBay, restaurant emblématique du groupe, sera implanté au sein du Maya Hotel de Courchevel
Crédit photo © Maya Collection



Maya Collection s’est déjà illustrée dans le milieu de l’hôtellerie de luxe avec son offre du Refuge de la Traye
Crédit photo © Maya Collection



Le groupe est surtout renommé pour son offre de restauration, qu’il décline à l’international, comme à Mykonos en 2027
Crédit photo © Maya Collection



Depuis peu, Maya Collection propose une offre de manufactures artisanales, incluant des chocolats Maison Vertueux et désormais une marque de mochis glacés, Maya Moki
Crédit photo © Maya Collection



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À propos de l'auteur

Journaliste experte de l’hôtellerie de luxe et inspirée par les femmes et les hommes qui l'incarnent, Vanessa aspire à valoriser et sublimer la beauté et l’élégance des palaces à travers ses écrits. “Dans un palace, la simplicité sert la quête de l’excellence” admire-t-elle.

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