INTERVIEW – PASCAL CAMIA, DIRECTEUR DU DÉVELOPPEMENT INTERNATIONAL DE MONTE-CARLO SOCIÉTÉ DES BAINS DE MER : « NOTRE ATOUT MAJEUR EST LA NOTORIÉTÉ DE NOTRE MARQUE ICONIQUE « MONTE-CARLO », QUI REFLÈTE L'ART DE VIVRE INSPIRANT ET ÉLÉGANT DEPUIS 1863 »
Sous l'impulsion de ce professionnel aguerri, la SBM s'enhardit hors des frontières monégasques en s'attaquant au marché des sports d'hiver, dans les Alpes, étend son offre de restauration gastronomique et s'embarque dans les croisières de luxe. |
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INTERVIEW – PASCAL CAMIA, DIRECTEUR DU DÉVELOPPEMENT INTERNATIONAL DE MONTE-CARLO SOCIÉTÉ DES BAINS DE MER : « NOTRE ATOUT MAJEUR EST LA NOTORIÉTÉ DE NOTRE MARQUE ICONIQUE « MONTE-CARLO », QUI REFLÈTE L'ART DE VIVRE INSPIRANT ET ÉLÉGANT DEPUIS 1863 »
Sous l'impulsion de ce professionnel aguerri, la SBM s'enhardit hors des frontières monégasques en s'attaquant au marché des sports d'hiver, dans les Alpes, étend son offre de restauration gastronomique et s'embarque dans les croisières de luxe. |
Catégorie : Monde - Interviews et portraits
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Interview de Guillaume Chollier le 16-08-2024
Pascal Camia, SBM directeur du développement international Crédit photo © Monte-Carlo Société des Bains de Mer C’est ce que l’on appelle avoir le sens patriotique. Depuis qu’il est enfant, Pascal Camia rêvait de pouvoir contribuer, à sa façon, au rayonnement de son pays, la Principauté de Monaco, où il est né et a grandi. Fort de cette indéfectible volonté, et une fois son master en économie et gestion hôtelière en poche, il s’envole pour Rome, afin de se forger une expérience sur le terrain, au Waldorf Astoria. Après la ville éternelle, le Monégasque gagne les bords de la Tamise et le Westbury de Londres, avant de retraverser la Manche en direction de Paris, où il évolue, un temps au Lutetia, « où j’ai d’ailleurs rencontré ma future épouse », se souvient-il avec nostalgie.
Toutefois, l’appel du Rocher demeure latent, presque viscéral. Aussi, en 1994, Pascal Camia n’hésite pas longtemps lorsque l’opportunité se présente. C’est ainsi qu’il rejoint ce qu’il considère comme le fleuron de l’hôtellerie, Monte-Carlo Société des Bains de Mer. Là, au sein du prestigieux groupe monégasque, il occupe de nombreux postes dans différents établissements : Hôtel de Paris, Sporting Monte-Carlo, Monte-Carlo Bay Hotel & Resort, Hôtel Hermitage Monte-Carlo, Casino de Monte-Carlo. Son parcours au sein du groupe le conduit de la direction de la restauration à la direction générale, puis à celle des jeux.
En parallèle, il devientvice-président de l’European Casino Association, en 2020., Un an plus tard, il prend la direction des opérations jeux, hôtels et restaurants de Monte-Carlo Société des Bains de Mer.
En 2023, un nouveau chapitre s’ouvre pour Pascal Camia. Stéphane Valeri prend les rênes du Groupe en devenant le nouveau président-délégué de Monte-Carlo Société des Bains de Mer. Il insuffle une nouvelle dynamique et charge Pascal Camia d’engager le développement du groupe à l’international.
Une mission d’envergure marquée, fin 2023, par l’acquisition du Palace des Neiges à Courchevel 1850, puis, début 2024, par la signature d’un accord avec D.ream International (Dogus Group), en vue de créer et de développer un nouveau concept international de restauration. Enfin, en juin dernier, un partenariat entre Le Casino de Monte-Carlo et la compagnie de croisière de luxe Crystal vient couronner cette riche carrière au service de la Principauté.
Pour le Journal des Palaces, Pascal Camia livre la stratégie, les ambitions et les perspectives de la Monte-Carlo Société des Bains de Mer dans sa quête de développement hors de la Principauté de Monaco, où elle rayonne depuis si longtemps.
Journal des Palaces : Comment est née votre passion pour l’hôtellerie de luxe ?
Pascal Camia : J’ai toujours aimé travailler dans un environnement exceptionnel, rencontrer des femmes et des hommes qui le sont tout autant et avoir la possibilité d’aborder de nouvelles expériences au quotidien. Je me suis très vite aperçu que travailler dans un palace permettait de réaliser tous ces souhaits.
De plus, Monte-Carlo Société des Bains de Mer, qui, continuellement, innove, avec des établissements contemporains et entretient parfaitement son patrimoine, reste un acteur incontournable du luxe. Travailler dans ce groupe est, par conséquent, une réelle chance pour celui qui aspire à diriger, et maintenant développer, des établissements de luxe.
Comment définiriez-vous l’hôtellerie de luxe ?
L’hôtellerie de luxe permet encore et toujours de réaliser pour nos clients des choses exceptionnelles, où que ce soit dans le monde. On peut bien sûr parler d’expériences, personnalisées, uniques ou sur-mesure, mais cela va encore plus loin que ça. C’est une industrie qui, quand elle est parfaitement maitrisée, génère des émotions intenses et des moments mémorables. Cela permet aussi à toutes celles et ceux qui travaillent dans cette belle hôtellerie de luxe de participer à ces émotions. Et, lorsque vous donnez du plaisir aux gens, qu’est-ce que vous êtes heureux !
Vous avez été nommé au poste de directeur du développement international pour la SBM, il y a tout juste un an. Quels objectifs vous ont été assignés ?
En me nommant directeur du développement international, Stéphane Valeri m’a demandé de mettre en œuvre le développement de nos principales activités – hôtellerie, restauration, jeux – en dehors de nos frontières, dans des destinations où résident, ou voyagent, nos clients et nos cibles de clientèle présentes et futures, en vue, tout d’abord, de créer pour le groupe des relais additionnels de croissance.
Ensuite, l’objectif est d’exporter notre savoir-faire, tout en faisant rayonner la marque iconique Monte-Carlo Société des Bains de Mer. Ce rayonnement s’est concrétisé par des acquisitions, comme celle réalisée du Palace des Neiges, des créations de marques et des opérations, comme pour le futur restaurant que nous ouvrirons, vraisemblablement à Dubaï, à l’automne 2025 avec D.ream International, ou une franchise de marque, comme l’accord que nous venons de signer avec la compagnie de croisière de luxe Crystal, qui proposera le premier Casino de Monte-Carlo en mer dès novembre 2024.
Quels sont les atouts mis en avant par la SBM lorsqu’elle se développe à l’international ? Les bons résultats qu’elle a enregistrés en 2023-2024 vont-ils lui permettre de se développer plus rapidement que prévu à l’international ?
Notre atout majeur est la notoriété de notre marque iconique « Monte-Carlo », qui reflète l’art de vivre inspirant et élégant depuis 1863. Depuis plus de 160 ans, notre groupe fait preuve de savoir-faire dans les métiers de l’hôtellerie de luxe et de la restauration gastronomique et festive. Il est, de plus, l’opérateur européen qui a la plus grande expertise reconnue en matière de casinos. Le Casino de Monte-Carlo est le symbole contemporain du « Grand Art du Jeu ».
Les destinations ciblées dans notre stratégie de développement à l’international sont celles prisées par nos clients et les générations futures, ainsi que celles dont la saisonnalité est idéalement complémentaire à celle de Monaco : Saint-Barthélemy, Miami, Courchevel, Dubaï, Saint-Tropez… Même si Monaco est une destination qui opère 365 jours par an, la période la plus forte est située entre avril et octobre.
Les bons résultats nous incitent, en effet, à avancer dans cette voie, sans pour autant nous précipiter. Le développement international prend du temps et, surtout, se séquence de manière mesurée.
Comment se démarque la SBM par rapport à la concurrence en matière d’hospitalité de luxe ?
Monte-Carlo Société des Bains de Mer dispose de trois atouts concurrentiels forts :
- La notoriété de notre marque « Monte-Carlo » qui, comme nous venons de l’évoquer, incarne à travers le monde l’élégance, l’excellence et l’héritage tout en innovant sans cesse pour rester un acteur contemporain.
- Notre offre « Resort », qui propose, dans une unité de lieu, toutes les activités qui forment l’hospitalité de luxe : deux casinos, quatre hôtels de luxe, 30 restaurants et bars, avec un total de sept étoiles Michelin, des résidences de très haut standing, une soixantaine de boutiques de luxe, des salles de spectacle… Le tout sur 2,2 km².
- Notre statut quasi unique au monde de groupe hôtelier (et casinotier) détenu majoritairement par l’État monégasque, ce qui garantit sa stabilité et sa solidité.
Vous avez acquis un hôtel à Courchevel au sein duquel de lourds travaux sont prévus. Pouvez-vous nous en dire davantage à son sujet ?
Nous avons, en effet, signé l’acquisition du Palace des Neiges à Courchevel 1850 en octobre 2023, en vue d’ouvrir ce que l’on souhaite voir devenir l’un des plus beaux palaces de Courchevel à l’horizon 2027, avec un nouveau nom. Pour cela, nous allons opérer une rénovation profonde de l’établissement. Le nombre de clés de l’hôtel sera réduit pour offrir des chambres plus spacieuses, nous prévoyons d’y ouvrir deux nouveaux restaurants, un spa, des prestations ski-in / ski-out. Nous travaillons actuellement sur le concept avec le cabinet d’architecture Herzog & de Meuron. Nous aurons le temps de reparler des détails de ce projet d’envergure.
La SBM a également un projet de restaurant de luxe à Dubaï. Pouvez-vous nous en expliquer la genèse et le concept ? Va-t-il s’accompagner d’une offre hôtelière haut-de-gamme ?
Le nouveau concept de restauration festive et élégante, avec tous les codes de notre marque « Monte-Carlo » et la cuisine de notre région, que nous envisageons d’ouvrir, vraisemblablement à Dubaï, à l’automne 2025, sera conçu et opéré en partenariat avec le Groupe D.ream International. C’est avec ce même groupe que nous venons d’ouvrir, en avril, Amazonico Monte-Carlo, sur le toit du tout nouveau Café de Paris, sur la mythique Place du Casino. Ce partenariat s’est fait assez naturellement, car il a été initié en 2018, lorsque nous avons ouvert COYA Monte-Carlo au cœur du Sporting Monte-Carlo. Nous avons des atouts complémentaires, que nous mettrons en commun pour la nouvelle marque développée ensemble, qui pourra voyager dans d’autres destinations. Nous avons en commun avec D.ream les mêmes destinations que nous souhaitons cibler. L’offre hôtelière n’est pas prévue pour l’instant en accompagnement.
Quelles sont, selon vous, les trois destinations gastronomiques incontournables aujourd’hui ? Et, celles en devenir ?
La France, berceau de la gastronomie et pays qui compte le plus de restaurants étoilés au monde reste incontournable, tout comme l’Italie et l’Espagne. Aux côtés de ces grandes destinations historiques, éclot une nouvelle scène culinaire très dynamique, diversifiée et basée sur le divertissement dans le service, l’assiette, les boissons et l’ambiance générale plutôt festive à travers le monde, que ce soit à Dubaï, Miami, Londres, Tokyo… Je n’oublie pas Monaco, qui ne compte pas moins de 11 étoiles Michelin réparties sur 2,2 km² seulement, dont sept appartiennent à des restaurants de Monte-Carlo Société des Bains de Mer.
Quel est le conseil que vous donneriez à un jeune qui souhaite se lancer dans une carrière dans le secteur de l’hôtellerie de luxe ?
C’est un secteur en mouvement dans lequel des places sont à prendre, de nouvelles expériences à créer. C’est un secteur passionnant qui offre de belles évolutions de carrière. Il faut cependant faire un travail sur soi en améliorant sans cesse son empathie, ce qui permettra de pouvoir toujours placer le client d’abord.
Ce qui sépare un hôtel de luxe d’un très bon hôtel, c'est sa capacité à inspirer et à proposer des émotions inoubliables et vous ne pouvez réussir qu’en ayant une très grande compréhension de ce que votre client attend. Il faut donc se lancer, tenter l’aventure, travailler et faire preuve de pugnacité. Cela paye.
Après Monaco, et notamment l'emblématique Hôtel de Paris, le savoir-faire et l'excellencede la SBM s'exporte désormais à l'international Crédit photo © Monte-Carlo Société des Bains de Mer
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