JOHN HOUSSOU, FONDATEUR, INDIF'AIR : « NOUS VOULONS CRÉER UNE EXPÉRIENCE OLFACTIVE POUR NOS CLIENTS » (France)
Nouveau venu dans le paysage de l’industrie hôtelière, Indif’Air s’attaque à l’identité olfactive des établissements avec la promesse d’intensifier l’expérience client à l’aide de fragrances savamment élaborées par les parfumeurs de Grasse et garanties non toxiques. |
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JOHN HOUSSOU, FONDATEUR, INDIF'AIR : « NOUS VOULONS CRÉER UNE EXPÉRIENCE OLFACTIVE POUR NOS CLIENTS » (France)
Nouveau venu dans le paysage de l’industrie hôtelière, Indif’Air s’attaque à l’identité olfactive des établissements avec la promesse d’intensifier l’expérience client à l’aide de fragrances savamment élaborées par les parfumeurs de Grasse et garanties non toxiques. |
Catégorie : Europe - France - Interviews et portraits
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Interview de Christopher Buet le 30-11-2023
Séjourner dans un hôtel de luxe est une invitation. L’invitation à une expérience, un voyage des sens raffiné et personnalisé où tout est fait pour vous en mettre plein les yeux avec des décors à la fois grandioses et intimistes où se cachent maints détails, aux textures changeantes et évolutives. Le goût n’est pas en reste avec une offre de restauration toujours plus recherchée et diversifiée entre découverte des saveurs du monde et reconnexion au local et aux saisons. Tout cela se déroulant souvent dans des espaces où se jouent différentes musiques selon l’ambiance que l’on veut instaurer.
Vue, toucher, goût et ouïe, chacun est stimulé pour maximiser l’expérience client d’un établissement. Qu’en est-il alors du cinquième sens, l’odorat ? S’il entre pleinement dans l’expérience culinaire, il reste encore peu exploité par les hôteliers. C’est en tout cas le constat fait par John Houssou. Accompagné de proches, ce restaurateur français s’est lancé le défi de « révolutionner » l’odeur des hôtels en leur apportant une identité unique, comme pour compléter l’expérience client. Telle est la mission d’Indif’ Air. Pour y parvenir, il s’est rendu à Grasse pour solliciter les nez avertis de la capitale mondiale du parfum. Une collaboration dont sont nées plusieurs fragrances complexes, voulues pour convenir au plus grand nombre.
Après des débuts volontairement discrets, le temps d’installer sa notoriété, John Houssou a convaincu entre 50 et 70 clients, hôteliers, mais pas que, de lui faire confiance et de donner sa chance à sa solution. Fier de ce qu’il a mis en place, l’entrepreneur a accepté de mettre au parfum le Journal des Palaces sur cette nouvelle aventure prometteuse et en pleine expansion, ainsi que son désir de construire l’identité olfactive d’un lieu ou d’une marque. Une initiative qui ne peut laisser indifférent.Journal des Palaces : Pourriez-vous nous présenter en quelques mots la genèse d’Indif’Air ?John Houssou : En tant que restaurateur, je travaille sur le goût. Je me suis rendu compte que l’odorat était un peu oublié, négligé dans nos démarches, or c’est un sens important pour favoriser un voyage beaucoup plus profond. Dans notre restaurant, les clients pouvaient voyager par le goût et nous avons décidé de prolonger ça. À partir de là, nous avons étudié le marché pendant deux ans et vu qu’il y avait une opportunité. Nous avons alors lancé Indif’Air.
À travers Indif’Air, nous avons choisi de travailler sur des matières nobles avec des professionnels.Quels ont été les difficultés pour créer vos parfums ?Nous ne voulions pas faire cette démarche seuls, mais accompagner par des maîtres. Nous avons beaucoup sollicité les nez de Grasse qui nous ont accompagnés dans le choix des parfums. Nous avons pris une année pour élaborer des parfums de très bonne qualité sans aucun produit toxique et ne présentant donc aucun danger. C’est un détail, mais cela a été long d’y parvenir. Nous avons aussi pris le temps de faire référencer tous nos parfums dans tous les centres anti-poisons de France. Maintenant que nous nous sentons légitimes, nous nous lançons sur le secteur.Combien de fragrances proposez-vous ?Nous avons six fragrances différentes. Nous aurions pu en présenter 30 mais alors nous n’aurions pas pu été sur de la qualité. Avec la palette que nous avons choisie, nous avons de quoi répondre à tout le monde.Vous n’étiez pas familier de l’univers de la parfumerie. Qu’y avez-vous découvert que vous ne soupçonniez pas ?Avec les nez de Grasse, nous avons découvert que certaines matières et odeurs ne pouvaient pas se mélanger, qu’il fallait faire très attention à l’environnement dans lequel le parfum allait être diffusé, sous peine de ne pas avoir l’effet escompté.De quelle manière allez-vous chercher à convaincre les hôtels ?Nous allons tout d’abord nous donner le « luxe » de choisir nos clients. Dans le cas des hôtels, une fois que nous aurons exposer les bienfaits de notre solution, nous proposerons un essai pour qu’ils comprennent son fonctionnement et voient concrètement son intérêt. Une fois qu’ils auront testé avec notre appui, s’ils sont convaincus, nous passerons à la commercialisation. Notre procédé sera la même pour tous nos clients.
Comme nous sommes sur un produit atypique, il nous faut adopter une méthode atypique, ce qui explique la période d’essai pour se familiariser avec notre produit et se projeter.Comment va se présenter votre solution et quel déploiement concret envisagez-vous dans les hôtels ?Nous avons conçu un petit boîtier sobre et élégant, orné simplement du logo de l’entreprise. Nous allons l’installer le plus discrètement possible, car nous ne vendons pas un boîtier ou un objet design, mais une solution. Nous voulons créer une expérience olfactive pour nos clients.
Une fois le bon endroit trouvé, nous branchons le boîtier et notre technicien va le programmer par rapport aux horaires d’ouverture du lieu. Ensuite, nous laissons le parfum se diffuser dans la pièce pendant un ou deux jours. Nous revenons alors pour savoir si le réglage est optimal.
Ce contrôle est important, car chaque lieu se comporte différemment. Imaginons qu’on installe un jour où il n’y a pas de vent et que d’ordinaire il y a beaucoup de courants d’air, ou inversement, si le réglage n’a pas été fait en prenant en compte cet élément, le client ne pourra pas profiter au mieux de notre solution.Ce réglage pourra-t-il être fait aussi par le client ou Indif’Air garde la main dessus ?Une fois que le client a accepté l’installation, nous ne voulons pas qu’il fasse appel à ses équipes, car si la personne qui s’est occupée du dispositif a oublié un élément, la solution ne fonctionnera plus et cela sera reproché à Indif’Air. C’est pour cela que nous nous occupons de tout de A à Z, de la programmation de la machine, de la maintenance, du réapprovisionnement, des réparations… Nous avons un SAV et nous faisons la promesse d’intervenir dans les 48h.Combien de temps se diffuse votre solution avant qu’un rechargement soit nécessaire ?Les fioles sont sensées durer un mois en moyenne.Quel est l’intérêt pour un hôtel de luxe de définir une identité olfactive ?L’identité olfactive va provoquer chez le client un sentiment d’appartenance, de confort et de bien-être. C’est rassurant d’aller dans un endroit où on a pris soin de ce genre de détail et l’hôtel y gagne en notoriété.
Dans un restaurant, par exemple, si un client se sent à l’aise, il va rester un peu plus longtemps et consommer beaucoup plus. Cela va aussi générer de la fidélité, car on a tous envie de revenir dans un endroit où on s’est senti bien. Enfin, ça crée un ADN au lieu.Proposez-vous de créer des fragrances uniques à destination de vos clients au travers d’une offre sur mesure ?Oui, nous avons été sollicités par la banque LCL pour réaliser une fragrance signature. Pour une création sur mesure, il faudra compter entre quatre à six mois en raison des échanges avec le client, de la mise en place du cahier des charges, du temps de production et des différents tests.Qu’en est-il de vos contacts avec les hôteliers ? Des projets existent-ils déjà ?L’activité est déjà lancée. Nous avons eu de très bons retours. Notre chance, c’est que notre solution ne s’adresse pas qu’aux seuls hôteliers. Nous sommes en train de la démocratiser pour les gens qui ont le sens du détail. Aujourd’hui, si un chef d’entreprise a envie de mettre à l’aise ses centaines de collaborateurs et les rendre productifs dans un grand bureau, notre solution fait partie des éléments importants à prendre en compte. Au-delà des hôteliers, restaurateurs et cafetiers, tout le monde a besoin d’une identité olfactive.Votre chance réside aussi dans le fait que ce domaine n’a été que peu investi jusqu’à présent…C’est aussi pour ça que nous avons pris le luxe de prendre notre temps et de construire un projet très qualitatif tant au niveau du service, des parfums, des machines, de notre vision, de notre implantation…
Nous avons préféré ne rien publier, ne pas communiquer sur les réseaux sociaux dans un premier temps. Avec nos 50-70 clients, nous avons voulu installer le produit et avoir le maximum de recommandations. Après avoir réussi à convaincre, nous avons débuté en octobre notre communication avec les retours d’expérience de nos clients. Nous voulions aussi que les gens puissent se projeter à travers nos différents clients.Pourriez-vous nous en dire plus quant au processus de création de vos parfums ?Avec les parfumeurs, nous avons eu de longs échanges pour leur expliquer nos attentes, notre implantation. À la fin de ces échanges, ils ont compris notre vision, et nous avons choisi de leur faire confiance, pour laisser parler leur créativité, leur savoir-faire et ne surtout pas les influencer. J’estime que quand vous vous faites accompagner par les meilleurs, il faut les laisser s’exprimer. Nous ne voulions pas d’exécutants.Vous aviez néanmoins établi un cahier des charges comme vous l’évoquiez plus tôt notamment sur l’usage de produits toxiques…Quand je dis que notre produit n’est pas destiné qu’aux hôteliers, cela signifie qu’il pourra également être dans des crèches, des maternités, et pour être dans ces endroits-là, il est nécessaire d’avoir des produits de qualité et pas nocifs. C’est aussi pour cela qu’au moment de développer nos produits, nous avons choisi le cadre le plus compliqué, comme si nous voulions nous implanter dans un hôpital ou une école.Quelles sont les exigences des hôtels par rapport à votre solution ?Les hôtels ne nous ont pas soumis de cahier des charges ou donné d’exigences particulières. Leur attente est que ce soit toujours subtil. L’objectif est que le client en entrant a l’impression que ce sont les murs qui sentent naturellement ce parfum et qu’il n’y a pas de diffuseur. Nous devons pousser l’expérience au maximum.Quels sont les avantages de travailler avec Indif’air ? Qu’apportez-vous en plus ?Nos points forts sont la réactivité et notre souci du détail. On pourrait se satisfaire de l’installation, mais nous nous faisons un point d’honneur de revenir sur place dans les 48h pour vérifier si le réglage est au millimètre et juger de l’expérience client.
Nous ne misons que sur la recommandation et pour qu’un client nous recommande, il se doit d’être très satisfait. En plus, nous sommes une entreprise française, travaillant uniquement avec des parfumeurs en France.
Nous avons aussi une certaine expertise. Je suis restaurateur, et j’ai toujours mes restaurants. Je ne m’improvise pas créateur de diffuseur d’odeurs. Je fais partie de ce milieu. Je connais les problèmes auxquels mes clients sont confrontés, problèmes que j’ai eus et pour lesquels j’ai trouvé des solutions. Dès lors, la discussion n’est plus la même et c’est un argument susceptible de rassurer hôtels et palaces.Quelles sont vos perspectives de développement ?Nous sommes une équipe de cinq et nous comptons nous agrandir. Nous prévoyons vers avril 2024, un déploiement dans plusieurs grandes villes de France.
Nous avons pour projet de plus travailler avec les palaces, que nous n’avons pas encore démarchés, leur trouver des solutions et plonger encore plus leurs clients dans une expérience. Nous envisageons une déclinaison de parfums dans les différents espaces des hôtels pour le lobby, les chambres, même les sanitaires. Nous avons de nombreuses idées.
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