Le Journal des Palaces



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INTERVIEW - PIERRE-YVES ROCHON : « EN TANT QU'ARCHITECTE D'INTÉRIEUR, IL FAUT VIVRE LE VOLUME ET L'EXPRIMER » (France)

Mondialement reconnu, l’architecte d’intérieur breton a fait des volumes et de la lumière, les piliers de sa quête de beauté, de confort et de simplicité dans le paysage des hôtels de luxe.

INTERVIEW - PIERRE-YVES ROCHON : « EN TANT QU'ARCHITECTE D'INTÉRIEUR, IL FAUT VIVRE LE VOLUME ET L'EXPRIMER » (France)

Mondialement reconnu, l’architecte d’intérieur breton a fait des volumes et de la lumière, les piliers de sa quête de beauté, de confort et de simplicité dans le paysage des hôtels de luxe.

Catégorie : Europe - France - Interviews et portraits - Interviews - Les Leaders du secteur
Interview de Christopher Buet le 24-11-2023


Dans le bureau, sur la table du fond, une orchidée aux fleurs blanches trône. On pourrait croire à un détail, mais depuis l’installation de son agence à quelques encablures de la Place de la Concorde et des Champs-Élysées, Pierre-Yves Rochon en a toujours eu une. Une manière d’amener la nature à l’intérieur et d’apporter à un caractère organique et vivant à la pièce, en plus d’une touche de beauté.

Au fil de sa riche carrière, le natif du Pouliguen, région pour laquelle il a conservé une affection particulière, a joué de détails pour habiller les plus beaux hôtels du monde, en repenser les intérieurs se muant en metteur en scène, jouant des volumes et de la lumière pour ouvrir les espaces en une scène aérée et conviviale offrant le meilleur confort aux clients.

Four Seasons George-V et le Shangri-La à Paris, l’Hôtel Savoy et le Dorchester à Londres, le Four Seasons Firenze à Florence ou encore The Peninsula à Shanghai, tous portent le sceau PYR. Un équilibre subtil entre intime et public, entre classicisme et modernité, mais toujours hors du temps, ce féru de cinéma s’éclipsant derrière ses projets, pour leur écrire un scénario propre à chacun dans le respect de son histoire et animer de la volonté d’oser.

Dans les bureaux de son agence, dominant les toits parisiens et offrant une vue dégagée sur les monuments de Paris, Pierre-Yves Rochon a dégagé une heure de son temps pour recevoir le Journal des Palaces. Derrière son élégant bureau, il a partagé, d’une voix posée et le regard franc,sa passion pour les volumes et la lumière, qui le guide dans la mise en place de ses scénographies architecturales, mais également son amour de cette simplicité si difficile à atteindre, ainsi que son goût pour l’audace sans laquelle le luxe ne serait pas.

Journal des Palaces : Vous avez hésité entre le cinéma et la musique avant de choisir les Beaux-Arts. Pourquoi ce choix ?

Pierre-Yves Rochon : Le cinéma, ce n’était pas pour être acteur, mais metteur en scène. Malheureusement, je n’en avais pas les capacités. À l’époque, pour intégrer l’IDHEC (Institut des Hautes Etudes Cinématographiques), il fallait passer par ce qui s’appelait le bac Mathématiques élémentaires et j’étais très mauvais en maths. La musique était une passion, mais dans la famille, ce n’était pas bien vu, et comme j’aimais aussi l’art et les dessins, j’ai fait les Beaux-Arts et c’était déjà un problème parce qu’on devait plutôt être ingénieur, militaire, médecin, mais surtout pas artiste.

Dans quelle mesure votre passion pour le cinéma a-t-il nourri votre approche de l’architecture et de la décoration ?

Dans mon métier, je fais de la mise en scène en permanence. Quand vous travaillez sur un hôtel, on vous donne un programme, une narrative de l’hôtel. Ce pourrait être le scénario.

Une fois que vous avez le scénario, en tant que metteur en scène, vous allez commencer à prévoir des plans, à vous demander comment vous allez faire vivre les gens. Dans ce cas, les scénarii seront différents selon qu’on a un palace au bord de mer ou un hôtel de business en ville. Les acteurs sont aussi différents, comme la lumière, la musique et la déco. Au final, c’est du cinéma.

Comment théâtralisez-vous les lieux dans lesquels vous travaillez ?

Les volumes ont cet aspect théâtral. Si on a 2,5 m sous plafond dans une pièce de 100 m², ce n’est pas pareil que si vous avez 12 m sous plafond pour la même surface. En tant qu’architecte d’intérieur, il faut vivre le volume et l’exprimer. Je travaille beaucoup sur les axes, sur la symétrie.

Dans les volumes, je pense comme un client. Je me demande comment je vais vivre dans la pièce, ce que je vais voir, les proportions, le style. Après, il y a une chose merveilleuse qui n’existait pas comme aujourd'hui quand j’ai commencé, c’est la lumière. La lumière est une partie excessivement importante de la réussite théâtrale d’un lieu. Cela m’est aussi arrivé de choisir une œuvre d’art qui devienne la star théâtrale du lieu.

Avez-vous un exemple ?

Il y a longtemps, pour l'Essex House à New York sur Central Park, je commande une paire de tableaux de 2,5 m de haut sur 1,80 m de large à un peintre américain. Je lui demande un couple avec l’hôtel derrière et écrit Essex House. Tous les touristes qui venaient à l’hôtel se faisaient prendre en photo devant ce tableau avec « Madame et Monsieur » Essex House.

Vous évoquiez la lumière. En quoi son utilisation a changé depuis vos débuts ?

Derrière mon bureau, j’ai des lumières qui éclairent en haut et en bas. Avant, on ne pouvait pas faire cela, car c’était des lampes très chaudes qui pouvaient craquer et il n’y avait pas la même couleur. Aujourd’hui, nous avons des capacités d’architecture de la lumière. Plus ça va, plus nous avons de performances sur les sources lumineuses, leurs températures qui donnent des couleurs différentes, et tout cela permet de jouer, de décoller un volume, montrer une architecture ou le travail d’une sculpture. La lumière est devenue presque un crayon.

Un crayon que vous pouvez programmer.

Nous pouvons décider de la vie de la lumière. Dans une chambre, vous n’aurez pas la même lumière quand vous rentrez le soir que quand vous êtes parti à 20h pour aller dîner. Après dîner vers minuit, on n’a pas envie d’allumer les lumières, en revanche, on a envie de voir le lit, d’aller dedans. La star, ce sont les oreillers et le lit. C’est de la scénographie et cela prolonge notre travail sur les volumes.

Outre la lumière, avez-vous vu évoluer d’autres éléments en architecture d’intérieur ?

L’une des plus grandes évolutions a été les espaces. Avant, quand vous aviez une suite dans un hôtel ou un appartement, le résidentiel et l’hospitality s’entrecroisent de plus en plus, vous aviez une petite entrée, un salon, puis une porte pour aller dans une chambre, et une autre dans la chambre pour aller dans une salle de bain. Aujourd’hui, entre le salon et la chambre, je peux faire une grande ouverture avec des portes coulissantes. D’un seul coup, je peux avoir un seul volume salon-chambre et multiplier les fenêtres, ou si je veux du privé, refermer les portes coulissantes. L’ouverture de l’espace est une évolution qui n’existait pas avant les années 1980.

De même pour la salle de bain et le dressing. Avant, le dressing, c'étaient des placards, sauf dans de rares cas. En hôtellerie, ces placards étaient dans l’entrée. Nous les avons rapprochés de la chambre et de la salle de bain, ce qui permet d’ouvrir entre ces deux espaces. Vous doublez ainsi les volumes et la capacité de vivre.

D’où vient ce désir d’ouvrir ?

L’évolution de l’hôtellerie suit celle de la société, de la manière de vivre des gens, de la créativité et de la technologie. Au Japon, en Chine, ils avaient déjà cette notion d’ouvrir. Aujourd’hui, les hôtels sont devenus des lieux de vie et de loisirs pas simplement un endroit où dormir.

Une des évolutions récentes est la plus grande prise en compte des aspects d’écoresponsabilité et de durabilité. Comment avez-vous intégré ces éléments ?

Je pense que le moment où on vit dans un hôtel doit être agréable et non codé. C’est-à-dire que si on est à Paris, on peut être dans le classique, ça s’appelle le patrimoine et le respect des lieux, mais on n’est pas obligé d’être tous pareils dans du beige sur beige.

Comment vient la durabilité dans tout ça ? Imaginons un guéridon Louis XVI. Avant, on avait du marbre dessus. Maintenant, on ne va pas mettre du marbre avec ce que ça implique d’extraction, etc. Il y a des carrelages de 3,6 m par 1,8 m, exactement comme des plaques de marbre, et, sauf pour les puristes, vous ne voyez pas la différence entre ces deux matériaux. Vous coupez ce carrelage, vous le mettez sur votre guéridon dans une galerie en métal, et vous avez le même effet. Il y a des tas de matériaux nouveaux qui remplacent tous ces éléments qui abîment la planète. Bien sûr, il faut les fabriquer, mais on s’approche du zéro impact. C’est la même chose dans les salles de bain où il n’y a plus de joints. Il y a aussi des matériaux qui remplacent le bois, qui sont plus écologiques, résistent mieux dans le temps...

On distingue aussi une tendance à relocaliser. Le confirmez-vous ?

Un jour, j’avais un projet au Caire pour une grande société. Nous devions refaire environ 400 chambres en chêne. On m’avait dit qu’il fallait que je sois moderne… Je fais une architecture d’intérieur contemporaine avec du plaquage de chêne. Je trouve avec une société française qui faisait du mobilier, un plaquage reconstitué. Premier point, on n’abattait pas une forêt. Deuxième point, comme on faisait du contemporain, épuré et répétitif, on était sûr d’avoir la même chose. A l’époque, la société a fait un rapport de 20 pages pour me dire que j’avais tort et qu’il fallait prendre des arbres. On le sait tous, il y a des forêts de chênes en Égypte… C’était n’importe quoi. Heureusement, les mentalités ont évolué. Je n’avais pas réussi à imposer le reconstitué. J’ai eu 25 chênes différents, avec des couleurs différentes et évidemment, c’était de ma faute si ce n’était pas bien.

Comment faites-vous pour marier les contraintes de terrain et les attentes ?

Il faut bien identifier le projet. Je ne travaille pas pour moi, mais pour mes clients. Si on vous dit qu’on veut un hôtel bleu et que vous en livrez un rouge, c’est un problème. Mon métier, c’est d’écouter. Les conflits peuvent arriver par des tiers.

Quel est votre rapport à la matière ? Est-ce le projet qui dicte la matière ou l’inverse ?

C’est toujours le projet qui décide de la matière. Si mon client me dit qu’il veut un palace 5 étoiles au bord de la mer, selon qu’on est en Méditerranée ou en Bretagne, à La Baule, la matière ne sera pas la même. En Méditerranée, on sera sur des terres cuites, des enduits, des sols en carrelage. En Bretagne, on sera plus sur des bleus délavés, des tons sable, des beiges et des couleurs douces.

L’idée est-elle d’être ancré dans un territoire ?

Oui et d’y prendre les matériaux. On ne va pas faire venir du bout du monde un onyx en Bretagne parce qu’on trouve que c’est joli. Ça n’a pas de sens.

Quelle place tient le végétal dans vos intérieurs ?

J’ai une passion pour les jardins. Dans mes projets, mes collaborateurs me disent d’arrêter de m’occuper de ce qui ne me regarde pas, car je dessine dès que je peux les jardins. Dans mon bureau, depuis 35 ans, j’ai une orchidée blanche. C’est un détail, mais la nature est excessivement importante.

Mon rêve, ce serait de venir dans un hôtel au mois de mai et de ne pas avoir les mêmes fleurs qu’en juin et en novembre, mais d’en avoir toujours. Qu’est-ce que ça coûte ? Rien, sinon de l’avoir pensé et de le vouloir. Pour moi, c’est un luxe d’avoir une terrasse dans une suite et d’avoir pris le temps de penser comment y vivent les plantes. Au George V, j’avais demandé du jasmin sur les murs dans une suite. Quand vous venez en mai et que toute la suite est parfumée dès que vous ouvrez la fenêtre… Avoir ça, à Paris, avenue George V, ce n’est pas mal !

Quelle est votre définition du luxe ?

Le vrai luxe, c’est l’espace, le volume. 50 % de la réussite d’un lieu, c’est l’espace. Après, c’est la simplicité.

Vous n’aimez pas l’uniformité. Pourquoi ?

Nous travaillons, en ce moment, pour le château des Crayères à Reims. Quand il l’a créé, Xavier Gardinier a pris deux jeunes, Gérard Boyer, devenu chef trois étoiles Michelin, et moi. Nous avions 30 ans. C’était une maison bourgeoise, de la famille Polignac, et dedans, nous avons fait un restaurant et une quinzaine de chambres. À l’époque, avec mon épouse, nous avons proposé que chaque chambre ait une décoration différente. Pour un créateur, c’est plus important et agréable de faire 15 histoires différentes que 15 fois la même. Peut-être que financièrement, c’est mieux l’uniformité, mais ça ne m’intéresse pas.
Aujourd’hui, nous créons six nouvelles chambres et nous n’allons pas faire la même chose que tout le monde.

Comment créez-vous cette différence entre chaque chambre tout en gardant l’unicité du lieu ?

Nous sommes en France, à Reims, dans un château du XVIIe, je vais regarder les documents, les tissus Braquenié, Prelle, etc. On s’aperçoit que les fleurs existaient, les fruits aussi sur les tissus. Pourquoi ne pas faire une chambre rouge, une autre mauve, une autre encore jaune ? Pourquoi ne pas mélanger 25 tissus ?

Est-ce aussi une manière de créer le luxe, en ne s’accordant aucune limite ?

Évidemment, c’est ça créer du luxe, mais ça demande beaucoup d’efforts, d’avoir envie.

Avez-vous eu des modèles ou des mentors ?

La maison Jansen, d’abord, qui était l’une des plus grandes maisons de décoration entre les années 1930 et 1970 avec Stéphane Boudin. En Angleterre, j’ai beaucoup aimé David Hicks, un grand décorateur. Il y avait aussi le Français Jean Dives, décorateur merveilleux de Maison et Jardin, qui était une grande galerie, ou (Victor) Grandpierre. J’ai admiré beaucoup d’Américains aussi. Au tout début, InterContinental avait un décorateur américain extraordinaire, Neal Prince (décédé en 2017 à 96 ans). Il était déjà assez âgé, mais m’a appris beaucoup. Quand il venait à Cannes, c’était en manteau de vison et patins à roulette. Quel talent.

En quoi ont-ils été une source d’inspiration pour construire votre propre style ?

J’ai toujours été curieux et, dans notre métier, il faut l’être. Il faut regarder ce que font les autres, après vous pouvez vous faire votre idée.

Regarder comment David Hicks a travaillé les couleurs, a amené une période plus moderne dans l’architecture, le choix du mobilier, des tissus. Quand j’allais à Los Angeles, à l’hôtel Bel Air, où il y avait les plus grands décorateurs américains, je me demandais pourquoi untel a fait du rouge avec ça, pourquoi il avait mélangé avec du chinois, pourquoi une salle de bain tout en miroir… Tout cela m’a enrichi. Je regarde tout. Quand je vais au cinéma, au théâtre ou à l’opéra, je me demande comment ils ont fait la lumière, les costumes… Ça donne des idées que vous reprenez dans vos projets.

Quel projet vous a particulièrement marqué et pourquoi ?

En ce moment, je travaille à nouveau sur le Four Seasons à Florence. C’est un palais du XVe siècle. J’avais été choisi parmi six ou sept décorateurs par le client italien vivant à Florence. La première chose qu’il m’a dite, c’est : « Monsieur Rochon, je ne veux pas que vous soyez Américain, Anglais ou Français. Je veux que vous soyez de Florence. » Je me retrouve donc face à un palais qui avait appartenu aux Médicis, plus des appartements, un sublime parc classé monument historique et un couvent. Alors que je me demandais comment faire ce projet, j’ai dit à mon directeur de l’époque : « Je pense que ça va être ma maîtresse. »

Quand j’ai commencé, je suis resté une semaine avec mon épouse à Florence. C’était au mois de février, il faisait très froid et nous étions seuls dans le palais. J’avais deux tréteaux, une table, une sublime fresque au-dessus de la salle où j’étais et un gros trousseau de clés. Là, j’ai dessiné tout l’hôtel, comment j’arrive, où vont les bagages, où est la réception, où est le concierge, etc.

Nous avons eu tous les soucis possibles, deux ans de restauration de peinture. Des fois, nous cassions des choses comme un plafond et en découvrions des merveilleuses comme des fresques. Il fallait alors que je refasse la déco pour intégrer ces éléments nouveaux. Nous faisions les tissus à l’agence. Nous prenions des valises et avec mon épouse et mes collaboratrices, nous les amenions à Florence. Mais avant de les ressortir, j’avais demandé au peintre de me faire des palettes de couleurs par pièce. J’avais remarqué qu’il y en avait 12, pas plus. Et je choisissais mes tissus en fonction de ces palettes. Arrivé à Florence, je les ressortais et j’ajustais car la lumière n’y est pas la même qu’à Paris. J’ai mis sept ans à faire cet hôtel. C’était extraordinaire.

Qu’y faites-vous à nouveau aujourd’hui ?

La base a été faite, il y a 13-15 ans et maintenant, je viens faire un peu de maquillage et ça a l’air de plaire. J’ai cette chance que nombre de mes clients continuent de me faire confiance.

Quel projet aimeriez-vous particulièrement concevoir ?

Je n’ai pas de rêve fou, mais je regrette le Raffles à Singapour. J’avais gagné la rénovation de l’hôtel et je l’ai perdue parce que je n’ai pas voulu faire un métier qui n’était pas le mien et prendre la responsabilité de l’architecture et de la construction.

Comment voyez-vous évoluer votre métier dans les années à venir ?

Ce que j’espère, pour l’hôtellerie, c’est qu’on arrête de multiplier les intervenants de tout ordre, qu’on arrête la complexité pour revenir à la simplicité et à la qualité.

Nous sommes une civilisation qui a un patrimoine et j’ai peur qu’il disparaisse par manque de compétences et d’intérêt. Le paraître est tellement important par rapport à la profondeur que je me demande quand nous arrêterons de nous regarder pour regarder les autres.

Comment se traduit pour vous la simplicité ?

La simplicité, c’est d’être attentionné aux autres. C’est très compliqué d’être simple dans la création. C’est plus simple de prendre une feuille et de faire un gribouillis que de faire juste le trait au bon endroit. C’est ce qu’il y a de plus dur, mais c’est ce que je préfère.

À propos de l'auteur

Journaliste aux multiples atouts et voyageur curieux, Christopher a une grande appétence pour les établissements au raffinement soigné, où s’accordent gastronomie de caractère, service impeccable et élégance sincère. Une plume discrète et gourmande au service d’une certaine idée du luxe.

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