LE COURS HÔTELIER DE BESANÇON EN QUÊTE DE 15 CANDIDATS (France)
Seulement 15 candidats suffiraient à maintenir l’ouverture de l’école pour la rentrée 2023, 15 candidats qui bénéficieront du savoir-faire d’une école qui a contribué à former des générations de professionnels de l’excellence hôtelière |
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LE COURS HÔTELIER DE BESANÇON EN QUÊTE DE 15 CANDIDATS (France)
Seulement 15 candidats suffiraient à maintenir l’ouverture de l’école pour la rentrée 2023, 15 candidats qui bénéficieront du savoir-faire d’une école qui a contribué à former des générations de professionnels de l’excellence hôtelière |
Catégorie : Europe - France - Carrières
- Carrière
Article rédigé par Vanessa Guerrier-Buisine le 11-08-2023
Le Cours Hôtelier de Besançon fait rayonner les métiers de l’hôtellerie de luxe depuis sa création en 1916. Cette vénérable institution s’attache à transmettre les codes du luxe, de l’excellence, et surtout le savoir-être à ses élèves. Avec des formations courtes, de seulement neuf mois, et une approche pédagogique solide, le Cours Hôtelier de Besançon présente toutes les garanties pour dérouler une carrière dans l’hôtellerie de luxe, et au-delà, dans l’univers des métiers du luxe.
La rentrée 2023 est pourtant suspendue, en l’attente d’une quinzaine d’inscrits. Quinze étudiants pour relancer une machine qui tourne comme une horloge franc-comtoise depuis plus de 100 ans.
Alors que la presse se fait écho d’une dette de l’établissement, la directrice du Cours Hôtelier de Besançon, Sophie Courvoisier, a souhaité rétablir sa vérité en répondant en exclusivité au Journal des Palaces. « La presse quotidienne régionale nous a attribué une dette de 400.000 €, ce qui est un contre-sens total. Nous n’avons pas de dette, nos fournisseurs, nos employés ou encore l’URSSAF sont tous payés » indique-t-elle. Dans les faits, avec seulement 13 inscrits à date, il reste à financer quelque 400.000 € pour assurer la rentrée 2023. « Si demain, une quinzaine d’inscrits se présente, nous pourrons tout à fait assurer une rentrée normale en septembre » assure la dynamique directrice.
Si l’école, qui jouit d’une solide réputation, a reçu une vague de soutien sans précédent de la part de ses alumni et de ses partenaires hôteliers, c’est lié aux forces incomparables de l’établissement. Et les grandes marques ne s’y trompent pas, puisque le Cours Hôtelier de Besançon peut se targuer d’afficher des partenaires de renom, comme LVMH, les hôtels Sandoz, l’Hôtel Martinez ou encore le Plaza Athénée. Des partenaires, entraînés également par l’énergie d’ambassadeurs comme les membres de l’AGGH, qui soutiennent déjà l’école, qui ne bénéficie d’aucun financement ou de subvention publics.
Une formation d’excellence
À Besançon, on forme des réceptionnistes, des gouvernants, des majordomes. C’est du Cours Hôtelier de Besançon que sont issues des personnalités telles que Corinne Veyssière, présidente de l’AGGH, France Rougeot, Gouvernante Générale du Art of Marvel Disney Paris et Charlotte Puissant, Gouvernante Générale du Cheval Blanc Paris, ou encore Fanny Guibouret, directrice générale du Four Seasons Hotel Kyoto.
Pour que les formations conjuguent tradition des codes du savoir-être et modernité, ancrage dans la réalité du terrain, ici, tous les professeurs sont d’anciens élèves du Cours et des professionnels du secteur. Même pour l’apprentissage des langues, un soin a été apporté au choix des intervenants. Ici, ce sont des natifs qui vous inculquent leur langage.
« Toute l’année, des professionnels, de différents groupes ou hôtels, comme Barrière, Hyatt, le Peninsula ou encore Sandoz, viennent intervenir pour présenter leur métier, transmettre leur passion et répondre aux questions de nos élèves » poursuit-elle. Des interventions rendues possibles par le fort attachement des alumni, comme Corinne Veyssière, à l’école qui les a formés.
En plus des savoirs de base et des techniques incontournables propres à chaque métier ciblé, le Cours Hôtelier de Besançon inculque bien d’autres compétences, qui seront indispensables dans le déroulé de carrière des jeunes. « Maîtrise des codes de la communication, sens des responsabilités, sens du détail, encadrement du personnel ou encore sens de la discrétion, maître-mot des métiers de l’hôtellerie », particulièrement dans le luxe, viennent nourrir et imprégner chaque élève.
« Notre cœur de formation, c’est le savoir-être, et nous sommes reconnus pour cela » appuie Sophie Courvoisier. Véritable garante de ce savoir-être, elle perpétue la tradition des journées de cours « sans portable » et d’une tenue ainsi que d’un comportement irréprochable. « Si les étudiants ont du mal au début des cours, ils sont nombreux à venir me remercier pour notre rigueur et ce que cela leur a apporté à la fin de chaque formation » se réjouit la directrice.
Ouvrir le champ des possibles
C’est ce que promet Sophie Courvoisier à travers ses choix pédagogiques. « Il ne faut pas avoir peur de nos métiers, ce sont des métiers que l’on apprend à aimer, des métiers de passion » affirme-t-elle.
Par ailleurs, cette année de formation « hôtelière » couvre un spectre plus large que ne le peuvent imaginer les étudiants. Ainsi, « On peut découvrir la décoration, le mobilier, etc. c’est très enrichissant, personnellement, et au niveau de la culture générale » complète la directrice, déterminée à faire renaître l’intérêt pour les métiers nobles de l’hôtellerie.
Un investissement pour demain
« Ici, nous formons les managers de demain, et dans un secteur en constante évolution, nous leur inculquons toutes les bases à avoir, en développant leur flexibilité ».
Après une formation courte, mais intensive de neuf mois au Cours Hôtelier, les étudiants partent vers leurs stages, de quatre à sept mois. Des stages entièrement gérés par l’école. « Nous trouvons et choisissons les établissements adaptés à la personnalité de chacun de nos élèves » précise Sophie Courvoisier. « Notre formation est un formidable ascenseur social, puisque nous assurons un suivi durant toute la formation, ainsi qu’après chaque fin de stage, dans le cadre de leur recherche d’emploi. À la sortie, 98% de nos élèves sont en poste » appuie-t-elle.
En pratique, le Cours Hôtelier de Besançon se démarque donc autour de valeurs fondamentales, qui poussent les étudiants à investir 12.500 €. Un investissement qui inclut les petits-déjeuners et déjeuners sur place (les cours s’étendent de 6h30 à 18h30), la formation, ainsi que toutes les sorties pédagogiques, comme les visites d’établissements hôteliers ou de maisons du luxe comme Baccarat. Reste à la charge des étudiants motivés, l’uniforme et le logement. Un logement facilité par l’école, qui a depuis longtemps noué des liens avec les propriétaires de la boucle bisontine.
Malgré les menaces qui pèsent sur cette rentrée, Sophie Courvoisier fourmille d’idées et de projets pour faire encore progresser son école. « Nous travaillons au déploiement de nouvelles formations, dédiées aux métiers du luxe » décrit la directrice. « Nous allons également amener notre pédagogie vers plus de technologie, en préservant nos fondamentaux en matière de savoir-être ». Une directrice déterminée à faire vivre son école, à assurer la pérennité de cette institution qui contribue à rendre meilleurs les professionnels en devenir.
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