INTERVIEW - MATHIEU PETIT, DIRECTEUR GÉNÉRAL, LE STRATO : « LE LUXE QUE NOUS PROPOSONS EST AUTHENTIQUE CAR IL S'APPUIE SUR DES VALEURS FAMILIALES, MÊLANT SINCÉRITÉ, PASSION ET EXCELLENCE » (France)
À la tête du Strato, Mathieu Petit prône un luxe authentique, fondé sur l’importance des valeurs familiales, profondément inscrites dans l’ADN de cet hôtel emblématique de Courchevel |
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INTERVIEW - MATHIEU PETIT, DIRECTEUR GÉNÉRAL, LE STRATO : « LE LUXE QUE NOUS PROPOSONS EST AUTHENTIQUE CAR IL S'APPUIE SUR DES VALEURS FAMILIALES, MÊLANT SINCÉRITÉ, PASSION ET EXCELLENCE » (France)
À la tête du Strato, Mathieu Petit prône un luxe authentique, fondé sur l’importance des valeurs familiales, profondément inscrites dans l’ADN de cet hôtel emblématique de Courchevel |
Catégorie : Europe - France - Interviews et portraits
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Interview de Guillaume Chollier le 31-03-2023
À Courchevel, Le Strato n’est incontestablement pas un hôtel comme les autres. À 1850 mètres d’altitude, au cœur du domaine skiable de la station, cet établissement, dont la façade fait la part belle au bois, est à la fois élégant et chaleureux, charmant et raffiné. Conçu comme un chalet familial, ce cinq étoiles a fait le choix d’une décoration d’inspiration contemporaine.
Surtout, Le Strato appartient à des locaux : la famille Boix-Vives, ancien propriétaire de Rossignol. Et, c'est en hommage au mythique ski de la marque grenobloise que l’hôtel a pris ce nom, une combinaison d’esprit du sport et du luxe.
Sous l’impulsion des décorateurs Pierre Dubois et Aimé Cécil, Le Strato est un audacieux mélange de créations actuelles et de pièces anciennes ou artisanales. Le tout, dans une atmosphère feutrée, faisant la part belle aux lumières tamisées, aux tons de beige et de gris auxquels se mêlent des touches de couleurs vives : violet, orange ou argenté. Le tout, agrémenté d’œuvres colorées signées Anselme Boix-Vives, le père du créateur de ce lieu ouvert sur la vallée.
Chacune des 25 suites et chambres du Strato, toutes pourvues d’un balcon, dans lesquelles chaque détail a été soigneusement pensé, avec raffinement, modernité et discrétion, à l’image des écrans plats dissimulés derrière les miroirs des salles de bains, porte le sceau du luxe discret. De 28 m² pour la standard à 140 m² pour le Chalet Timeless sur deux niveaux, en passant par la familiale de 70 m² ou les duplex de 100 m², Le Strato cultive son caractère de nid douillet perché sur les cimes enneigées.
Dans l’assiette aussi, Le Strato cultive raffinement et excellence. Aux fourneaux, le chef Thomas Prod’homme exerce tout son art au profit d’une cuisine gourmande qui met en valeur les produits du monde, tout en respectant la saisonnalité de ces derniers. Un talent récompensé d’une étoile par le Guide Michelin pour son travail à la Beaumanière 1850. Au Corner, une cuisine du monde à la sauce alpine est proposée. Fine et faisant la part belle au goût, à l’image du Pad-Thaï d’écrevisse au bourgeon de sapin, elle ravira les palais les plus exigeants.
En termes de soins, Le Strato n’a rien à envier aux autres établissements de luxe de la station savoyarde. Le Spa My Blend s’étend sur plus de 900 m² voués au bien-être et à la relaxation. Au cœur de l’hôtel, le Spa propose un décor épuré mêlant ardoise et bois exotique. Avec un accès direct par ascenseur, tout y est pensé pour offrir une parenthèse de détente, un moment de lâcher-prise afin de profiter d’une expérience beauté unique, alliant soins sur-mesure et produits hautement concentrés respectant autant le corps que la planète.
À la tête du Strato, Mathieu Petit se veut le garant de l’histoire de cet hôtel. Pour le Journal des Palaces, il expose les atouts de l’établissement qu’il dirige et met en exergue l’excellence et l’exclusivité que propose ce cinq étoiles au sein duquel les valeurs du luxe sont respectées à la lettre.
Journal des Palaces : Quel est votre parcours ? Mathieu Petit : Les prémices sont une rencontre quasi-fortuite avec le monde de l’hôtellerie. C’est un stage dans le cadre de ma licence (LEA/marketing) au Carlton Lyon qui a déclenché les choses. La directrice de l’époque, Madame Chantal Noguère, m’a convaincu que je m’épanouirais dans ce secteur, et elle a eu raison. J’ai travaillé 12 ans pour le groupe Accor. N’étant pas de formation hôtelière, j’ai pu y effectuer de nombreuses formations (management, gestion, revenue management…) afin d'intégrer les codes du secteur.
Puis, après 2 saisons dans un autre hôtel de luxe de Courchevel, j’ai intégré Le Strato en 2016, en qualité de directeur adjoint. J’ai évolué au poste de directeur un an plus tard. Je remercie la famille Boix-Vives pour la confiance qu’ils m’ont accordée.
Quelle est votre définition du luxe dans l’hôtellerie ? Le luxe est omniprésent dans une station comme Courchevel. Le luxe que nous proposons est authentique, car il s’appuie sur des valeurs familiales, mêlant sincérité, passion et excellence. Nos équipes sont formées pour délivrer un service optimal, néanmoins chaleureux et spontané. Nous attendons de chaque collaborateur qu’il apporte sa personnalité, une vraie valeur ajoutée, qui rend l’expérience unique.
Mais, c'est aussi la beauté des lieux, à l’intérieur, avec des espaces habillés d’une décoration intemporelle signée Les Héritiers, comme à l’extérieur, grâce à un emplacement exceptionnel, au cœur de la forêt de sapins et offrant vue dégagée et imprenable sur les cimes, qui contribuent au luxe du Strato.
Pourquoi avez-vous décidé de faire carrière dans l’hôtellerie de luxe ? Ayant travaillé dans des établissements 3, 4 et 5 étoiles, je suis passionné de l’hôtellerie au sens large. Mais l’hôtellerie de luxe me paraissait être un aboutissement logique. Diriger une maison comme le Strato est une chance et tendre vers l’excellence est un challenge grisant.
Quand et comment est né Le Strato à Courchevel ? Après la vente de Rossignol en 2005, Monsieur et Madame Boix-Vives, déjà implantés dans la station de Courchevel et amoureux de cet endroit, décident de construire l’hôtel le Strato, qui a ouvert ses portes en 2009. Son nom fait référence à l’histoire de Rossignol et au premier ski en fibre de verre de la marque.
Comment se démarque cet hôtel dans un univers ultra-concurrentiel à Courchevel ? Il est, en effet, difficile de se démarquer dans un tel écosystème. Des atouts qui peuvent paraître exceptionnels, comme le départ skis aux pieds ou les navettes 24/7, sont communs à Courchevel. Nous nous démarquons par notre emplacement privilégié, comme souligné précédemment, mais également avec 23 chambres et suites, un chalet privé et sept appartements regroupant 21 chambres. Cela offre une complémentarité qui constitue un véritable atout.
Nos clients apprécient l’atmosphère familiale qu’il y règne, loin d’une hôtellerie standardisée parfois impersonnelle.
Quel type de clientèle séjourne au sein de l’hôtel ? Nous avons une clientèle qui provient du monde entier. Cet hiver, par exemple, nous avons pu accueillir des clients de 49 nationalités différentes et nous sommes très heureux de cette diversité. La clientèle Sud-américaine et du Moyen-Orient et des pays de l’Est reste néanmoins prédominante. Nous constatons également l'émergence de nouveaux marchés, comme l’Inde par exemple.
En quoi diriger un établissement de luxe à la montagne est-il différent qu’au sein d’un hôtel similaire en ville ou sur le littoral ? Je dirais l’aspect concentrique de l’activité. Avec quatre mois d’ouverture seulement, un enjeu certain vient s’ajouter à l’intensité. Nous n’avons pas le droit à l’erreur, l’hôtel ouvre sur une période de forte activité, nous nous devons donc d’être prêts le jour 1. Chaque saison est une renaissance, c’est aussi cela qui me plaît.
Le Strato propose un chalet indépendant. Quelles sont ses spécificités ? Notre chalet Timeless est un véritable cocon, situé au pied de la piste de Cospillot. D’une superficie de 140m², il peut accueillir jusqu’à 6 personnes. Il dispose de 2 chambres master avec salle de bain, un salon avec cheminée à bois et cuisine entièrement équipée, deux balcons terrasse donnant sur la dent du Villard. Nous proposons également un chef sur demande.
L’hôtel dispose d’un spa MyBlend proposant un large programme de soins. Quels sont les autres atouts de ce spa de 900 m² ? Un avantage indéniable du Strato est la générosité des volumes en effet. Notre spa offre quatre cabines de soins, une salle de fitness, et un salon de repos ou les clients peuvent prendre le thé ou un des cocktails nutri-derma myBlend. Au second niveau se trouvent piscine, jacuzzi, hammam, saunas homme et femme, ainsi qu’un salon de coiffure. Comme les chambres, le SPA bénéficie d’une lumière naturelle et d’une vue magnifique. La rencontre avec myBlend a été comme une évidence : c’est notamment la philosophie de la marque qui nous a séduits.
La marque, dernière-née de Clarins, dispose d’une gamme de produits de haute qualité issus de la chimie verte, de contenants zéro plastique, le tout associé à une technologie de pointe comme le masque LED et des compléments alimentaires. J’aime aussi l’aspect exclusif de cette marque, en plein essor, mais qui souhaite être diffusée dans des lieux d’exception.
Le Strato abrite aussi un restaurant étoilé, La Baumanière 1850. Quels atouts cette table apporte-t-elle au Strato ? L’Oustau de Baumanière aux Baux de Provence est un lieu mythique, empreint d’histoire, dont la réputation n’est plus à faire. Tout en étant indépendants, nous bénéficions du rayonnement du nom, mais surtout des précieux conseils culinaires de Jean-André Charial et de son Chef Glenn Viel. Avoir une table étoilée vient enrichir notre offre de restauration pour les clients de l’hôtel et nous permet d’attirer des clients extérieurs.
Quelle plus-value amène le chef Thomas Prod’homme à ce restaurant ? Thomas a le talent et l’audace, il sait se démarquer par l’originalité de ses créations qui contraste avec la simplicité des produits travaillés. Ayant fait ses armes dans un autre hôtel de luxe avec restaurant étoilé, il connaît les exigences de notre clientèle et sait faire preuve de flexibilité.
Vous disposez également d’une cave recelant les meilleurs crus. En quoi cette cave prestigieuse symbolise-t-elle votre établissement ? Notre cave dispose d’environ 450 références. Nous privilégions, là encore, la qualité à la quantité. Notre directeur de salle et chef sommelier Laurent Davin, au Strato depuis son ouverture, a confectionné une sélection qui correspond à notre philosophie et à notre clientèle très variée dont l’approche et l’expertise se sont affinées au fil des saisons. Ainsi, figurent sur la carte des noms prestigieux, mais aussi des vins plus abordables, des vins internationaux comme régionaux dans une fourchette de prix allant de 38€ à 4700€.
Le Strato intègre en son sein une boutique et un salon de coiffure. Ces services séduisent-ils votre clientèle ? Ce ne sont pas les boutiques et autres qui manquent sur Courchevel, mais de telles prestations au sein de l’établissement permettent au client de vivre une expérience complète.
L’hôtel dispose d’un espace dédié aux enfants, particulièrement complet. En quoi ce dispositif pour les enfants et ados est-il important ? Nous ne pouvons répondre totalement aux attentes de nos clients sans satisfaire celles des enfants. Nous proposons un espace dédié avec jeux de société, un espace TV avec une plate-forme de diffusions pour un public jeune, mais également trois consoles de jeux.
Nous sommes proches de la fin de saison. Quand allez-vous ouvrir votre campagne de recrutement pour l’hiver 2024 ? La saison arrive, en effet, à son terme. Nous sommes donc déjà tournés sur la saison prochaine. La campagne de recrutement débute dès ce début d’intersaison, notamment pour les postes cadres. Nous attendons le début de l’été pour ouvrir certaines offres. En effet, nous donnons la priorité aux 85 collaborateurs de l'hôtel qui souhaitent renouveler l’expérience au sein de notre maison. Nous sommes d'ailleurs en partenariat avec l'école Vatel.
Quelle est votre politique en matière de recrutement ? Comme la plupart des établissements, nous attendons des candidats qu’ils répondent aux critères inhérents au poste proposé et à l’hôtellerie de luxe. Mais, les qualités humaines sont toutes aussi essentielles, nous sommes très attentifs à la personnalité du candidat.
De quels avantages disposent vos salariés ? Notre taille nous permet d’avoir une relation de proximité constructive avec les collaborateurs, de favoriser l’écoute et d’instaurer une ambiance familiale. C’est pour cela que nous avons un excellent taux de retour. Ils bénéficient d’ailleurs d’une prime de retour. Les salariés sont logés sur Courchevel. Nous faisons en sorte d’attribuer des logements de qualité, proches des centres d’intérêts et des transports. Nous faisons remplir un questionnaire de satisfaction aux salariés en fin de saison. Il en ressort que l’atmosphère bienveillante est très appréciée.
Quelles qualités humaines et techniques faut-il avoir pour intégrer l’établissement ? Je dirais le savoir-être, la bienveillance et la flexibilité. Au niveau technique, il y a évidemment certains prérequis, mais il serait difficile de dresser une liste exhaustive. Cela dépend bien évidemment de la fonction occupée. Nous exigeons une culture et une maîtrise des codes du luxe. À cela, il convient d'ajouter les formations et procédures internes.
Comment s’est déroulée la saison d’hiver au sein de l’hôtel ? Plus normalement, plus sereinement que les dernières, cela va sans dire. Le bilan s’avère très positif en tous points.
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