INTERVIEW - GAËLLE THEBAULT, GROUP DIRECTOR OF HUMAN RESOURCES FRANCE, MICHEL REYBIER HOSPITALITY : « TOUTE NOTRE STRATÉGIE REPOSE SUR LES HOMMES ET LES FEMMES DE NOS HÔTELS, L'HUMAIN A UN RÔLE PRÉPONDÉRANT »
La nouvelle Group Director of Human Resources France chez Michel Reybier Hospitality explique au Journal des Palaces la stratégie épousée par le groupe en matière de ressources humaines |
|
INTERVIEW - GAËLLE THEBAULT, GROUP DIRECTOR OF HUMAN RESOURCES FRANCE, MICHEL REYBIER HOSPITALITY : « TOUTE NOTRE STRATÉGIE REPOSE SUR LES HOMMES ET LES FEMMES DE NOS HÔTELS, L'HUMAIN A UN RÔLE PRÉPONDÉRANT »
La nouvelle Group Director of Human Resources France chez Michel Reybier Hospitality explique au Journal des Palaces la stratégie épousée par le groupe en matière de ressources humaines |
Catégorie : Europe - Carrières
- Interviews et portraits
- Carrière - Interviews
Interview de Guillaume Chollier le 02-11-2022
Diplômée de l’EHL en 2005, où elle a décroché un bachelor of sciences et un diplôme d’économiste d’entreprise (HES), Gaëlle Thebault s’est rapidement orientée vers les ressources humaines. Tout d’abord au Four Seasons Hotels and Resorts, en tant qu’assistante RH, puis au Shangri-La Hotels and Resorts, où elle a occupé un poste de responsable recrutement et mobilité. Après avoir rejoint La Réserve Paris – Hotel and Spa en tant que directrice des ressources humaines, elle a été intronisée directrice des ressources humaines du groupe Michel Reybier Hospitality en avril dernier.
Dans ce groupe à taille humaine, Gaëlle Thebault met l’accent sur l’humain, dont le rôle est prépondérant. Qu’ils soient managers ou apprentis, tous les collaborateurs sont des voix écoutées et dont il est tenu compte, tant en matière de recrutement que dans la prise de décisions opérationnelles. Pour le Journal des Palaces, Gaëlle Thebault décrypte cette politique qui a fait ses preuves et qui est plébiscitée au sein du groupe Michel Reybier Hospitality.
Journal des Palaces : Comment analysez-vous la situation actuelle du marché de l’emploi ?
Gaëlle Thebault : Les acteurs de l’industrie du tourisme annoncent une amélioration de la situation pour l’été 2024. Pour nos établissements, je constate que depuis la rentrée, nous recevons de plus en plus de candidatures dont les profils sont attirés par la réputation de notre groupe familial et nos valeurs. C’est encourageant. Bien qu’il reste de nombreux postes vacants et que certains sont encore indécis sur leurs choix professionnels, nous avons tout de même de bons profils d’écoles hôtelière et d’écoles de commerce qui souhaitent rejoindre notre industrie, conscients des opportunités de carrière incroyables que ce secteur offre.
Comment faites-vous face à la pénurie de profils ?
Le fait que nos établissements soient à taille humaine nous a permis de repenser rapidement nos organisations ainsi que nos métiers pour nous adapter. C’est un exercice de haute voltige pour tous car nous devons répondre en permanence à une exigence de qualité de service et de prestation. Nous avons engagé des initiatives propres à chacun de nos établissements. Nous avons par exemple créé une dynamique de mobilité interne, sur la base du volontariat, au sein même de notre groupe Michel Reybier Hospitality. Pour ce faire, nous avons pu compter sur l’engagement et l’expertise de nos collaborateurs. Ils font preuve d’une grande conscience professionnelle et d’agilité et nous leur en sommes très reconnaissants. En conséquence nous avons pu réaliser de très belles promotions internes. Enfin, concernant nos établissements qui recrutent des saisonniers par exemple, nous avons mis en place une prime de retour attractive au sein du groupe Michel Reybier Hospitality.
Comment recrutez-vous aujourd'hui ?
Toute notre stratégie repose sur les hommes et les femmes de nos hôtels, l’humain a un rôle prépondérant. Nous recrutons d’abord en interne car notre politique repose sur la qualité que l’on aura de faire grandir nos collaborateurs, pour que les responsabilités à venir soient prises par eux.
Les collaborateurs sont nos meilleurs ambassadeurs et nous les encourageons à développer leurs propres réseaux, par exemple avec la prime de cooptation que nous avons mise en place à tout niveau de hiérarchie.
Par ailleurs, nos managers sont dorénavant les premiers à intervenir dans le choix de leurs équipes. Ils partagent directement auprès des candidats leurs expériences de la marque employeur Michel Reybier Hospitality, dont les valeurs sont entre autres l’entreprenariat, le bien être, « rethinking luxury » et l’agilité. Nous avons fluidifié au maximum le processus de recrutement pour pouvoir agir vite car nous évoluons dans un contexte très concurrentiel. À ce titre, il nous arrive même de finaliser une embauche par WhatsApp !
Concernant les étudiants, pouvez-vous nous en dire plus sur ce que les stagiaires des écoles hôtelières et les jeunes diplômés peuvent attendre de vous ?
Ils recherchent en priorité un échange entre l’apprentissage de l’expertise d’un métier et le partage de leurs visions. Nos échanges sont très importants à mes yeux car il est essentiel pour nous, hôteliers, de les écouter et de prendre en compte leurs remarques et leur vision. Leur regard avisé sur notre activité fait écho aux attentes des plus jeunes de nos clients. Par exemple, nous sommes guidés dans nos décisions organisationnelles par la valeur du bien-être au travail, nous avons pour certains services pu mettre en place un rythme de quatre jours travaillés, puis trois jours de repos. Notre engagement sur les aspects environnementaux fait également écho auprès d’eux.
Comment se passe l'intégration des collaborateurs ?
Nous avons repensé et mis en œuvre il y a quelques mois notre processus d’intégration pour l’ensemble des nouveaux collaborateurs de nos hôtels en France, en Suisse et à Londres. Nous avons déployé une journée de formation dynamique et inclusive qui leur permet de rejoindre sereinement leurs équipes respectives.
Quels avantages proposez-vous pour fidéliser vos collaborateurs ?
Nous favorisons d’abord le bien-être et le sur-mesure. À titre d’exemple, nous avons mis en place en septembre dernier une prime de transport pour tous. Conscient des besoins de nos collaborateurs, nous prenons en charge les transports en commun à hauteur de 100%. Pour ceux qui choisissent le vélo ou des transports personnels, nous les indemnisons dans la même proportion. Nous récompensons également nos collaborateurs engagés en utilisant les dispositifs des primes exceptionnels de pouvoir d’achat.
Comment vous assurez-vous de la qualité de vie de vos salariés au travail ?
L’écoute est primordiale. Nous provoquons des rencontres et échanges directs à tout niveau de la hiérarchie pour travailler tous ensemble dans l’amélioration de la qualité de vie.
Les ressources humaines, la direction et les managers sont des relais essentiels et communiquent entre eux pour répondre de manière rapide et circonstanciée aux besoins des salariés. L’individualité est considérée. Les collaborateurs n’ont pas les mêmes attentes au même moment. Il y a peu de structure hiérarchique au sein de nos établissements ce qui nous permet d’avoir un contact direct avec chacun. Par exemple, en plus d’assurer à nos collaborateurs deux jours de repos consécutifs, nos managers sont très à l’écoute des demandes de chacun lorsqu’ils préparent les plannings.
Le management est parfois pointé du doigt dans les départs de salariés. Que conseillez-vous aux managers ? Et que leur apportez-vous pour mener à bien leurs missions ?
Le contexte de crises de ces dernières années a rendu la tâche des managers particulièrement difficile. Il ne faut pas les accabler mais au contraire les soutenir dans leurs missions et parfois les aider à accepter les échecs. Tout comme ils le font déjà avec les clients, nous les encourageons à agir envers les équipes avec l’intelligence des situations. Nous investissons pour recevoir plus de feedback à travers des « employee satisfaction survey », par exemple. Nous coachons individuellement et en groupe nos managers pour qu’ils soient autonomes dans leurs prises de décisions. Nous prônons un management exigeant mais attentif et bienveillant.
Par ailleurs, nous lançons l’année prochaine un programme d’identification de talent et leur développement au sein de l’entreprise sous forme de mentoring & leadership program.
De quels avantages proposés à vos salariés êtes-vous la plus fière ?
Le développement de nos collaborateurs. Nous avons à cœur de ne jamais nous limiter en termes d’évolutions. Nous réalisons un nombre important de promotions internes, à tous niveaux. Nos équipes sont responsabilisées sur leurs postes car nous avons des structures hiérarchiques courtes. Le travail est donc exigeant et le mérite est récompensé. Par ailleurs, nous souhaitons développer les aptitudes de nos salariés à pouvoir évoluer au sein de nos établissements et sur d’autres métiers. Nous avons des opportunités dans différentes branches d’activité du groupe Michel Reybier, qui est le premier exploitant d’hôtels de luxe et de cliniques privées en Suisse. Monsieur Reybier possède des domaines viticoles de premier plan, ce qui permet de voir large.
Combien de salariés au total comptent les hôtels de votre groupe ?
Nous avons dans le groupe MRH en France, Suisse et Londres plus de 2.000 collaborateurs et collaboratrices au total. Quasiment tous les postes des établissements du groupe sont internalisés.
Quelles seront les prochaines ouvertures prévues ?
Nous venons de nous implanter sur le marché britannique avec l’Oscar, un luxueux boutique-hôtel situé à proximité de Covent Garden à Londres. L’hôtel a été créé dans une ancienne église classée de style baroque du début du siècle et restaurée par le décorateur Jacques Garcia. Nous avons également plusieurs autres projets en cours.
Aujourd'hui, pourquoi travailler dans l'hôtellerie de luxe ?
Comme j’aime à le penser, « on ne s’appuie bien que sur ce qui résiste ». L’hôtellerie de luxe est un secteur solide qui traverse avec détermination les grandes crises que nous venons de connaître. Par ailleurs, au-delà des compétences techniques, c’est un apprentissage de la vie très formateur. La rigueur de travail acquise, les rencontres exceptionnelles, le fait de côtoyer des cultures différentes est extrêmement enrichissant.
Quel conseil donneriez-vous à un jeune qui envisage de lancer sa carrière dans ce secteur de l’hôtellerie restauration ?
C’est un secteur passionnant. Il faut être conscient de la rigueur de travail attendue bien sûr, mais les épicuriens y sont généralement comblés. Il faut être curieux pour aller à la rencontre des acteurs hôteliers qui sont des hommes et des femmes passionnés et passionnants. Posez-leur des questions. Les hôteliers et restaurateurs partagent volontiers leurs expériences et leurs visions. Lorsque j’étais au lycée, en classe de terminale, je me suis présentée dans l’un des hôtels de La Baule pour poser quelques questions sur ces métiers que je ne connaissais pas. Je remercie encore sincèrement le Directeur de l’hôtel qui ce jour-là m’a reçue !
Et quel conseil pour un candidat qui souhaite vous rejoindre ?
Soyez-vous même et ne craignez pas le luxe car nous saurons vous accompagner.
|
|
