INTERVIEW - LAURENCE VANTHIER, DIRECTRICE DES RESSOURCES HUMAINES, MANDARIN ORIENTAL DUBAI : « DUBAÏ PERMET DE TISSER DES LIENS PROFESSIONNELS ET SE CRÉER UN RÉSEAU INTERNATIONAL, DE METTRE EN PRATIQUE DE LA THÉORIE ACQUISE À L'ÉCOLE » (Émirats arabes unis)
La directrice des ressources humaines du Mandarin Oriental Dubai s’est exprimée sur la situation de l’emploi et des avantages dont bénéficient les collaborateurs aux Émirats arabes unis
INTERVIEW - LAURENCE VANTHIER, DIRECTRICE DES RESSOURCES HUMAINES, MANDARIN ORIENTAL DUBAI : « DUBAÏ PERMET DE TISSER DES LIENS PROFESSIONNELS ET SE CRÉER UN RÉSEAU INTERNATIONAL, DE METTRE EN PRATIQUE DE LA THÉORIE ACQUISE À L'ÉCOLE » (Émirats arabes unis)
La directrice des ressources humaines du Mandarin Oriental Dubai s’est exprimée sur la situation de l’emploi et des avantages dont bénéficient les collaborateurs aux Émirats arabes unis
À Jumeira, dans l’un des quartiers les plus prisés de Dubaï, les pieds dans les eaux limpides du golfe persique, avec à l’horizon la skyline de la ville que domine Burj Khalifa, le Mandarin Oriental Dubai s’est imposé comme une référence de l’hôtellerie de luxe aux Émirats arabes unis.
Au sein de cet établissement de 251 chambres, dont le design a été assuré par Jeffrey A. Wilkes, le service n’est pas un vain mot, et chaque visiteur bénéficie d’attentions personnalisées afin de rendre son séjour inoubliable.
Laurence Vanthier se veut la garante de ce service à la carte qui permet au Mandarin Oriental Dubai d’incarner l’excellence au sein de l’Émirat et au-delà. Si cette Franc-Comtoise occupe depuis 18 mois la fonction de directrice des ressources humaines au sein du resort, elle a débuté dans l’opérationnel, notamment le housekeeping, au sein d’établissements et groupes prestigieux, tels que l’Hôtel Hermitage de Monte-Carlo, le Lutetia à Paris, le Martinez à Cannes ou Hilton Sydney.
Après plus de 10 ans passés dans les opérations, Laurence Vanthier prend le virage des ressources humaines. Après un retour dans le groupe Holiday Inn à Bruxelles, au sein duquel elle a déjà évolué, en tant que HR manager, elle intègre ensuite le groupe NH Hotels. Puis, elle rejoint Mariott International, où, après Bruxelles et Doha, elle gagne Dubaï, en charge de l’ouverture du Bvlgari Residence and Resort Dubai.
Pour le Journal des Palaces, la native de Frasne, un petit village de montagne situé à la frontière suisse, témoigne de la situation du recrutement dans l’Émirat, des méthodes de recrutement qu’applique le groupe Mandarin Oriental, des mesures qu’il propose pour y fidéliserses équipes et des indéniables atouts dont recèle Dubaï en matière d’emploi.
Journal des Palaces : Qu’appréciez-vous le plus dans vos fonctions ? Laurence Vanthier : Accompagner les collaborateurs dans leur évolution professionnelle est un privilège, tout comme coacher de façon individuelle et / ou collective les équipes. Encadrer de jeunes hôteliers et les voir s'épanouir dans leur carrière procure une incroyable satisfaction.
La pénurie de main d’œuvre dans le secteur de l’hôtellerie restauration touche-t-elle également les Émirats arabes unis ? Pas du tout, nous avons eu beaucoup de chance, car l’activité touristique à Dubaï ne s’est jamais si bien portée et plus particulièrement pendant toute la période du Covid... Nous avons donc recruté, alors qu’ailleurs dans le monde le phénomène inverse était appliqué. La coupe du Monde de football, qui se disputera en novembre et décembre au Qatar promet aussi une occupation très élevée ainsi qu’un prix moyen revu à la hausse. De surcroît, 60 vols quotidiens entre Dubaï et Doha permettront d’avoir des taux d’occupation élevés dans les établissements de Dubaï.
Selon vous, quels sont les principaux défis et opportunités auxquels fait face le secteur de l'hôtellerie de luxe en termes de recrutement ? En termes de défis, je dirais que la grande difficulté consiste à dénicher des collaborateurs qualifiés dont les compétences correspondent au profil du poste, qui sont passionnés et font preuve d'esprit entrepreneurial. Conserver une stabilité au sein des équipes, au niveau supervisor, est également un vrai challenge, tout comme maintenir des ouvertures d’établissements constantes.
En ce qui concerne les opportunités, L’hôtellerie de luxe à Dubaï permet aux professionnels de développer leur savoir-être, de s’enrichir personnellement auprès d’une grande diversité de cultures, d’évoluer plus rapidement, de se constituer un réseau professionnel international.
Et quelles réponses peut-on y apporter ? L’un des réponses consiste à réduire le turnover en restant compétitifs sur les conditions de travail et sur les salaires, mais également valoriser l’équilibre entre la vie professionnelle et personnelle, assurer la formation en interne pour tous les niveaux hiérarchiques, avec un plan de développement individuel et favoriser les promotions internes.
Au sein de MOHG, nous soutenons les transferts au sein de Mandarin Oriental au niveau mondial, Asie, USA, EU, dès que possible. Nous organisons aussi des échanges de collègues entre pays, dans notre jargon, nous les appelons CEA : Cultural Exchange Ambassadors : lors de la saison creuse, par exemple au MO Bodrum ou Como, les collègues qui le souhaitent et après interviews viennent cinq à six mois à Dubaï au MO Dubaï entre octobre et mai, période qui correspond à notre haute saison et vice versa, dans la mesure du possible.
Quelles sont vos méthodes de recrutement au sein du groupe ? Même si nous regardons toujours en interne au préalable, afin de donner la chance à nos talents de se développer, nous pouvons être amenés à recruter en externe grâce au site https://www.mandarinoriental.com/careers.
Lors de nos campagnes de recrutement, nous privilégions des critères tels que l’humilité, la passion du métier, l’enthousiasme et une expérience dans le luxe.
Quels avantages proposez-vous à vos équipes pour les fidéliser ? Nous mettons à disposition de nos collègues un environnement de travail qui leur permet de s’exprimer librement et de rester créatifs. Nous mettons également un point d’honneur à rester compétitifs sur les salaires et conditions de travail et nous disposons de programmes de reconnaissance individuelle et de solides programmes de Formations MOHG en présentiel ou en ligne, plusieurs MIT programme (management internship sur 18 mois), tous donnant accès à une promotion dans la mesure du possible à Dubaï ou au sein du MOHG
En parallèle à ces dispositifs, un intervenant extérieur vient à notre rencontre avant chaque début de saison afin de créer une cohésion et de présenter à nos 620 collègues les objectifs à atteindre de façon créative. Nous offrons à notre staff la possibilité de séjourner dans d’autres MO hôtels soit MOCOMP (3 à 5 nuits gratuites par an avec petit déjeuner) ou MOSTAY (tarif préférentiel).
Avez-vous mis en place des changements dans votre politique de recrutement, dans la qualité de vie au travail, les avantages ou la fidélisation de vos salariés ? En effet, nous sommes très attentifs à garantir un environnement de travail serein, constructif qui permet aux collaborateurs d’évoluer et d’être productifs en mettant leurs capacités et leurs compétences en valeur.
Que diriez-vous pour inciter les jeunes à opter pour une carrière dans les métiers de l’hôtellerie et de la restauration ? L’avantage de notre beau métier est de grandir au sein de cadres magnifiques, de voyager et d’acquérir des qualités tant sur le niveau humain que professionnel qui leur seront utiles toute leur vie. De plus, et cela est propre à Dubaï en raison de sa position de « hub touristique », il y est plus aisé d’obtenir plus rapidement des postes à responsabilités.
Quels sont les atouts de Dubaï pour les stagiaires, les jeunes diplômés et les travailleurs plus expérimentées ? Dubaï permet de tisser des liens professionnels et se créer un réseau international, de mettre en pratique de la théorie acquise à l’école en bénéficiant de l’expérience d’experts, de côtoyer une clientèle habituée à voyager dans le monde entier dans des établissements de très haut de gamme, qui demande un niveau de service irréprochable, le tout en restant humble et naturel.
En tant qu’expatriés, nous travaillons avec 67 nationalités au sein du resort, cela demande des qualités d’adaptation, de tolérance, d’ouverture d’esprit, à tous niveaux.
Enfin, et cela n’est pas négligeable, il n’y a pas de taxe à Dubaï. Le salaire est donc net. Un logement ou une allocation logement selon le grade, des billets d’avion ainsi qu’une assurance médicale sont fournis par l’employeur. Si nous logeons nous-mêmes les collaborateurs, ils pourront bénéficier d’une salle de sport, d’un roof top pour se relaxer, d’une salle de relaxation, de jeux et TV, ainsi que du transport 24/7 du resort et du WIFI gratuit.
Journaliste depuis 20 ans, Guillaume est un inconditionnel des lieux exclusifs où se mêlent confort, qualité de service et gastronomie. Le tout, teinté d’une simplicité et de sourire qui sont l’apanage du luxe ultime.