INTERVIEW - CORINNE VEYSSIÈRE, PRÉSIDENTE DE L'AGGH : « IL Y A DE NOMBREUX POSTES À POURVOIR ET DU TRAVAIL DANS NOTRE SECTEUR D'ACTIVITÉ » (France)
La présidente de l’Association des Gouvernantes Générales de l’Hôtellerie expose au Journal des Palaces ses objectifs et dévoile ses grands rendez-vous en 2022. Elle exprime également les enjeux d’une profession que la crise sanitaire a totalement bouleversée et qui a dû s’adapter |
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INTERVIEW - CORINNE VEYSSIÈRE, PRÉSIDENTE DE L'AGGH : « IL Y A DE NOMBREUX POSTES À POURVOIR ET DU TRAVAIL DANS NOTRE SECTEUR D'ACTIVITÉ » (France)
La présidente de l’Association des Gouvernantes Générales de l’Hôtellerie expose au Journal des Palaces ses objectifs et dévoile ses grands rendez-vous en 2022. Elle exprime également les enjeux d’une profession que la crise sanitaire a totalement bouleversée et qui a dû s’adapter |
Catégorie : Europe - France - Économie du secteur
- Interviews et portraits
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Interview de Guillaume Chollier le 17-02-2022
A l’issue d’une année particulièrement éprouvante pour le secteur de l’hôtellerie-restauration, et à l’aube d’une année qui s’annonce pour le moins excitante, au cours de laquelle tous les espoirs sont permis, le Journal des Palaces a donné la parole aux diverses professions qui composent ce secteur.
Cette semaine, l’AGGH est à l’honneur. L’Association des Gouvernantes Générales de l’Hôtellerie, créée en 1977, compte aujourd’hui 180 membres répartis sur 6 antennes régionales. L’association, qui a pour but la valorisation, la transmission, la promotion du métier, le partage d’expérience et de bonnes pratiques, est présidée par Corinne Veyssière depuis 2012.
À l’issue d’une année 2021 qui a considérablement affecté l’activité de l’association, Corinne Veyssière place 2022 sous le signe de la reprise progressive, comme tend à le démontrer l’arrivée de nouveaux partenaires auprès de l’AGGH. 2022 sera également l’occasion d’ancrer durablement dans le calendrier du secteur le concours national Les Étoiles de l’AGGH. Enfin, 2022 mettra l’accent sur la valorisation, la transmission et la promotion du métier, des valeurs fortes que prône l’AGGH et qui font partie intégrante de l’ADN de l’association.
Le Journal des Palaces : Comment s’est achevée l’année 2021 ? Corinne Veyssière : Nous avons constaté un semblant de reprise pour certains établissements et un retour massif des clients français pour d’autres.
L’année 2021 a aussi marqué l’arrivée sur le marché d’un grand nombre de produits ou process miracles garantissant l’éradication de la COVID. Mais, après analyse du phénomène, et grâce au travail effectué auprès des partenaires de l’AGGH, nous avons beaucoup appris du virus et des quelques produits efficaces pour le combattre.
Malgré les divers confinements, les membres de l’AGGH sont restés très actifs. Chaque mois, des rencontres à distance nous ont permis de rester en contact et d’évoquer, au cœur des actualités sanitaires, les différentes innovations qui touchent notre métier.
Malgré des conditions qui ne nous étaient pas favorables, nous avons pu organiser quelques rendez-vous en présentiel avec nos membres et partenaires : un afterwork avec nos partenaires en juillet, à Paris ; une rencontre à Strasbourg avec l’ensemble de nos membres et partenaires, ainsi que 3 dîners speed-dating dans les régions.
Enfin, les confinements successifs ont permis aux équipes de mettre à jour le blog des experts sur le site Gouvernantes et service hôtelier (lhotellerie-restauration.fr).
Comment envisagez-vous 2022 pour votre profession ? Cette année 2022 sera une année de transition vers une reprise d’activité progressive, je l’espère sincèrement. Nous en avons tous besoin, car les contacts nous manquent !
Nous allons devoir à nouveau nous adapter, trouver des solutions pour nous rencontrer et continuer nos projets. Nous comptons sur 2022 pour retrouver un équilibre entre vies associative, professionnelle et privée afin de poursuivre la réalisation des projets entamés, la mise en lumière de notre métier et la mise à jour des fiches techniques « Gouvernante générale expertise et management opérationnel ». Nous avons également planifié notre AG à distance en mars 2022 et travaillons sur l’organisation de l’AGGH nationale qui fêtera ses 10 ans le 31 mars 2022.
Enfin, cinq nouveaux partenaires nous ont rejoints en 2022. C’est un signe de reprise positif et prometteur en ce début d’année !
Comment cette profession évolue-t-elle selon vous ? La crise sanitaire a souligné l’importance ainsi que la nécessité de certains postes dans les structures hôtelières, notamment celui de gouvernant général. Ce contexte a déclenché au niveau du département Housekeeping des changements d’organisation et de méthodes de travail en intégrant de nouvelles procédures d’hygiène. Le virus a bouleversé le management et l’encadrement des équipes, ainsi que la communication interne et externe. La COVID 19 a surtout imposé de nouvelles règles d’hygiène à respecter dans les hôtels et lieux publics.
Les équipes du Housekeeping sont en première ligne et toutes mobilisées pour appliquer et faire appliquer un protocole strict garantissant une expérience sécuritaire pour le client.
Quels vous semblent être les enjeux concernant le métier de gouvernant ? Le rôle du Gouvernant Général est essentiel et capital pour protéger et assurer la santé et la sécurité des clients ainsi que des salariés. Plus que jamais, il est un acteur majeur dans la recherche du confort de travail des équipes.
Nous devons être créatifs et ouverts sur l’avenir pour attirer les nouveaux managers de demain, impliquer et responsabiliser nos équipes d’encadrement.
Ces dernières années, l’arrivée de nouveaux outils technologiques a permis à la profession de Housekeepping d’évoluer et de devenir plus attractive. Il est nécessaire de renforcer le travail avec les écoles hôtelières, les centres de formation et les universités pour ajuster les programmes afin qu’ils répondent aux exigences futures de la profession.
Les jeunes qui désirent embrasser cette carrière vous paraissent-ils suffisamment armés et accompagnés ? Je pense que oui. Un grand nombre de formations sont disponibles sur le marché. Certaines proposent des programmes en adéquation avec les attentes de notre profession et collent au plus près de notre quotidien professionnel. Dans notre secteur, l’alternance constitue un véritable accélérateur d’intégration.
Comment accompagnez-vous concrètement les jeunes qui débutent dans la profession ? Le concours national Les Étoiles de l’AGGH organisé par les membres de l’antenne sud de l’AGGH a s’est tenu pour la première fois en février 2022 à l’hôtel Martinez de Cannes. 28 étudiants en formation post-bac ont participé à ce concours, qui leur a permis de faire un point sur leurs compétences acquises, mais aussi de rencontrer des professionnels de l’hôtellerie et d’agrandir leur réseau professionnel.
Les gagnants ont reçu de très beaux lots et plus particulièrement des « Vis ma vie » : une journée avec un gouvernant général membre de l’AGGH.
Pour les étudiants, ce concours est une formidable opportunité d’échanger et de voir les dessous, les astuces et recommandations liés à notre métier.
Comment collaborez-vous avec les instituts de formation ? Les membres des 6 antennes de l’AGGH se déplacent pour présenter, promouvoir et donner leurs retours d’expériences sur le métier de gouvernant général dans les écoles hôtelières, les centres de formation et universités. Ce sont des moments d’entraide, de partage et de transmission enrichissants avec les étudiants. Par ailleurs, certains membres de l’AGGH et moi-même sommes parrains et marraines de jeunes qui sont encore en formation ou en début de carrière. Cet accompagnement se fait avec le concours de l’association Better Together.
Quelles difficultés rencontre la profession en termes de recrutement ? Malgré la mise en lumière de notre profession ainsi que le travail des membres de l’AGGH auprès du grand public et dans la presse, nous avons encore du mal à recruter. Notre métier de gouvernant ne consiste pas qu’en « la traque de la poussière ». C’est aussi la conduite de projet, le management, la gestion, la transmission, mais aussi la technicité du métier. Le département Housekeeping est un centre de coûts, il est capital qu’un gouvernant général sache gérer et optimiser les coûts du département. Cette facette du métier, nous n’en parlons pas du tout dans les reportages télévisés. C’est bien dommage…
Quelles solutions pourraient être mises en place pour faciliter cette tâche de recrutement ? Il faudrait davantage de reportages télé sur les dessous et la réalité du métier de Gouvernant Générale pour donner envie aux jeunes de rejoindre notre profession et de susciter des vocations. J’invite les journalistes à prendre contact avec l’AGGH pour mettre en lumière ces aspects peu connus de notre métier.
Quel est le message que vous souhaiteriez passer aux hôteliers sur la thématique de l’emploi concernant cette branche ? Nous devons nous adapter afin de permettre à la nouvelle génération qui arrive dans le métier de concilier vie professionnelle, mais aussi vie privée. C’est à nous, professionnels, de leur donner l’envie de rester dans ce métier et d’y faire carrière. Il y a de nombreux postes à pourvoir et du travail dans notre secteur d’activité.
Que suggérez-vous pour inciter les jeunes à opter pour une carrière en housekeeping ? Les tâches sont variées et nécessitent des compétences multiples : management opérationnel de production, projets et innovations, relations commerciales, etc. Ce métier de gouvernant général peut être un tremplin vers un poste de direction d’établissement.
De plus, cette profession permet de voyager et de découvrir de nouveaux horizons. Pour un jeune qui débute, partir à l’étranger peut être une formidable opportunité de découvrir d’autres cultures.
Quels sont selon vous les qualités et les caractéristiques d’un bon gouvernant ? Un bon gouvernant général doit cumuler plusieurs qualités. La passion est une qualité indispensable pour exercer ce métier. L’envie de faire plaisir doit constamment nous guider dans notre travail quotidien. Bien évidemment, un bon gouvernant général doit être doté d’une adaptabilité à 360°. La curiosité et la volonté de transmission font partie de notre ADN afin de proposer une expérience mémorable à nos clients. Enfin, tout cela ne peut exister sans un sens aigu de l’organisation ainsi que du détail.
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