Un programme international comme le nôtre demande, entre autre, une planification minutieuse car il se déroule sur quatre campus différents et sur deux continents distincts avec des intervenants, professeurs, experts et bien sûr étudiants du monde entier.
 

Parmi les 88 étudiants de cette année, nos 13 étudiants asiatiques nous ont alerté dès le début janvier sur les risques de propagation du virus. Très tôt nous avons donc élaboré des scénarios. Cela dit, nous étions assez confiants sur les possibilités de dérouler le programme normalement. Très vite, il a fallu se rendre à l’évidence que le 3e trimestre, à l’origine prévu à Shanghai, ne pourrait pas avoir lieu en Chine.

Passé la stupeur et la déception, la crainte d’avoir des personnes touchées par le virus a pris le dessus. A ce moment-là, une seule question revenait sans cesse en tête, comment faire pour que les étudiants acquièrent toutes les compétences, quelles modalités de cours, quel choix leur offrir, comment faire techniquement, bref, nous avons eu des nuits agitées...
 

Finalement, après avoir présenté pas moins de 5 scénarios différents, le choix s’est réduit à deux possibilités, soit une suspension de la scolarité après le 2e trimestre et reprise en avril 2021 pour terminer le 3e trimestre à Shanghai, soit la poursuite de l’année en ligne.
 

Pour bon nombre d’entre eux, le choix a été difficile, délicat et l’ampleur de la pandémie aidant, le moral est tombé au plus bas, ce qui est bien compréhensible.

Nous avons activé notre plan de continuité des activités académiques en ligne avec quelques ajustements nécessaires ; nous avons offert une certification professionnelle (CHIA, Certification in Hotel Industry Analytics de STR), proposé un cours de Transformational Leadership et bien entendu, modifié le projet final afin de les faire réfléchir sur la sortie de crise.
 

Les réunions ZOOM ont donc succédé aux éléments plus expérientiels de la formation qui sont aussi la force de ce programme.
 

Ce partenariat entre l’Institut Paul BOCUSE et l’emLyon Business School nous a permis de réagir au mieux, en temps réel, avec souplesse, grâce à des réunions de comité de pilotage du programme, tout en resserrant les liens.
 

Sans nul doute, cette année est mémorable pour tous les participants...

Le secteur de l’hôtellerie de luxe est dépendant des liaisons aériennes, dans certains pays le tourisme domestique ne comblera pas le déficit de clients internationaux. Il faudra attendre des conditions sanitaires plus favorables avant de retrouver les niveaux de 2019.

Les adaptations se feront autour de la réassurance des employés comme des clients. Le temps est venu de reconsidérer l’hospitalité en mettant l'accent sur les fondamentaux avec des audits réguliers, des certifications, labels garantissant la santé et la sécurité des hôtes, employés comme clients.
 

La période étant anxiogène tout autant que complexe, la joie devra être au centre de l’expérience client afin que cette émotion positive marque les esprits et développe un sentiment encre plus grand d’appartenance à la marque.

Les rassemblements étant proscrits, les interactions tout au long du parcours client seront d’autant plus importantes et précieuses pour être au plus près des besoins non exprimés des clients.

Les formidables élans de solidarité que nous avons vus fleurir ça et là devront être mis en œuvre et repris dans les politiques de RSE des entreprises hôtelières. Le temps est venu d’investir dans les rêves et passions des employés. Du bonheur des employés dépend la joie des clients.

Resserrons les liens sans oublier les acteurs locaux du territoire qui œuvrent à rendre notre monde meilleur. Les jeunes gens que nous formons sont prêts à relever ces défis.
 

La porte est également ouverte à la mise en place d’innovations, notamment technologiques en tous genres qui soulageront et agrémenteront les séjours.

Notre programme est immersif, centré sur les étudiants et leur développement. L’attention qui leur est portée est identique à celle qu’ils mettront en place dans leurs vies professionnelles, notamment dans l’hôtellerie de luxe.
 

Le partenariat entre nos deux écoles permet de rassembler le meilleur de deux mondes : l’approche ‘early makers’ à emLyon favorise l’action et l’exploration tandis que le développement de la créativité est central dans les enseignements de l’Institut Paul BOCUSE. Bien sûr dans le respect des valeurs de nos fondateurs et de la tradition. Les étudiants ont un pied dans la tradition et un autre dans l’innovation : le respect de l’héritage tout en développant la créativité qui nourrira les nouvelles dimensions du service.
 

Les 3 projets par trimestre permettent de plonger les étudiants dans le monde de la restauration avec la création d’un concept et l’ouverture d’un restaurant éphémère lors du premier trimestre, dans l’univers de la création de marque hôtelière pour le second projet et enfin directement dans l’entreprise lors du projet de consulting du 3e trimestre à Shanghai.
 

Nous visitons également les plus beaux hôtels lors des Hospitality Weeks afin de découvrir les nouveaux codes du luxe et rencontrer les principaux acteurs.
 

L’agilité est aussi développée en salles de classe avec tous les professeurs, experts qui se succèdent lors des cours et conférences, mais aussi entre étudiants. La dimension interculturelle est très forte, savoir travailler en groupe avec des camarades venant d’horizons académiques et culturels différents est toujours un défi que ces jeunes gens relèvent au quotidien. L’international n’est pas un mot creux !
 

Nous les préparons également à la nécessaire rigueur et pression présentes dans nos secteurs. Ils sont formés à réfléchir plutôt qu’à réagir précipitamment car nous leur mettons des contraintes fortes qu’ils doivent surmonter.