Rencontre avec Magali Laurent, spécialiste RH dans l'industrie du luxe et praticienne de l'Appreciative Inquiry (France)
À la tête d’Anahata Consulting, Magali Laurent dévoile au Journal des Palaces, quelques tenants et aboutissants d’une méthode qui se concentre sur les réussites, les acquis et les énergies positives des individus et des entreprises, pour mener à bien des changements. |
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Rencontre avec Magali Laurent, spécialiste RH dans l'industrie du luxe et praticienne de l'Appreciative Inquiry (France)
À la tête d’Anahata Consulting, Magali Laurent dévoile au Journal des Palaces, quelques tenants et aboutissants d’une méthode qui se concentre sur les réussites, les acquis et les énergies positives des individus et des entreprises, pour mener à bien des changements. |
Catégorie : Europe - France - Carrières
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Interview de Sarah Sergent le 21-01-2020
Elle vous convie le 23 janvier prochain, à un petit-déjeuner conférence sur le sujet.
Pouvez-vous nous retracer votre parcours professionnel ? J’ai travaillé ces vingt dernières années, en tant que DRH au sein de groupes internationaux, dans les secteurs de l’hôtellerie et de la mode. J’ai exercé, en l’occurrence durant huit ans chez Accor, qui représentait alors 150.000 collaborateurs et dix-sept marques. J’ai également œuvré chez Yves Saint Laurent, en qualité de DRH Europe et Moyen-Orient. Cette partie du groupe réalisait 50% du chiffre d’affaire. Puis j’ai monté mon propre cabinet dédié à l’hôtellerie du luxe. J’ai marqué aussi une pause en 2016, en m’intéressant au yoga, discipline que j’enseigne aujourd’hui. Et j’ai finalement créé Anahata Consulting en 2019, pour me spécialiser dans l’accompagnement des dirigeants.
Que signifie « Anahata » ?Il s’agit du nom du quatrième chakra qui symbolise la connexion avec les autres, le plus compliqué à ouvrir.
Quelles missions proposez-vous via votre nouvelle structure ? Je coache aussi bien des individus que des équipes. Je chasse des cadres dirigeants. Je forme des responsables RH et des managers. Et j’accompagne les entreprises dans la conduite de changements.
Comment avez-vous découvert l’Appreciate Inquiry ? Était-ce un hasard ou étiez-vous en quête d’une méthode novatrice dans le cadre de votre nouvelle activité ?Je ne crois pas au hasard. J’ai découvert cette méthode grâce à une amie, alors que nous travaillions sur un dossier. Les outils employés sur ce cas s’étaient avérés inadéquats. C’est là qu’elle m’a encouragée à me rapprocher de cette méthode qui, pour résumer, consiste à chercher les forces des personnes en place, plutôt que de se focaliser sur leurs problèmes. Comme au yoga ! Je me suis sentie de fait complètement alignée !
D’une certaine façon, je travaillais déjà de ce postulat de manière intuitive. Mais il me manquait encore un canevas.
Quelles sont les atouts de cette méthode que d’autres n’ont pas ?Dès notre plus jeune âge, nous sommes conditionnés pour aller chercher l’erreur, repérer tout ce qui est négatif. De plus, notre environnement sociétal actuel est négatif. Regardez les journaux ! L’Appreciate Inquiry va à contre courant de tout cela, elle rétablit la confiance et libère la créativité.
Comment traduiriez-vous Appréciate Inquiry ? Explorer ce qui fonctionne.
Où, quand et comment l’Appreciate Inquiry est-elle née ? Aux États-Unis, à l’université de Cleveland, à la fin des années 80. Ron Fry, professeur et spécialiste du comportement organisationnel, demande à David Cooperrider, de réaliser une étude sociale sur le service de chirurgie cardiaque de l’hôpital local.
Au retour de cette étude, le résultat est mauvais. Ron s’est alors interrogé sur la façon dont David avait mené son enquête. En effet, c’est un fait qu’on influence toujours les réponses de l’autre, dans notre manière de formuler les questions. L’élève retourne à l’hôpital et revient avec un résultat différent. La direction de l’établissement, elle-même surprise, appelle Ron, l’informant aussi de changements, entre autres, d’une meilleure communication entre ses collaborateurs.
Forts de ce constat, Ron et David travaillèrent durant deux ans, à l’élaboration d’une nouvelle méthode, en cinq étapes : Définition du projet positif, Découverte pour « apprécier le meilleur de ce qui est », Devenir « ce qui pourrait être » avec une vision partagée du futur, Décision de « ce qui devrait être » pour entamer pour co-construction novatrice, Déploiement pour soutenir les projets de changement de « ce qui sera ».
Quand l’Appreciate Inquiry est-elle arrivée en France ? Il y a une quinzaine d’années, importée par Jean Pagès, coach et auteur du livre « Le Coaching avec la méthode Appreciative Inquiry » et Jean-Christophe Barralis. La méthode fit d’abord son entrée dans les hôpitaux, la recherche, puis dans les sociétés de services, les banques, les institutions, l’éducation, les ONG, etc.
Comment cette méthode marche-t-elle ? Il a été prouvé scientifiquement que lorsque nous avons un problème, on en trouve un autre et ainsi de suite. En conséquence, ces problèmes finissent par engendrer une démotivation.
Seul ce qu’on fait de bien a un sens et est porteur de solutions.
Cette méthode est enfin hautement participative. Elle entraîne un esprit de corps, des perspectives communes, des prises volontaires de responsabilités, créé une énergie nouvelle. L’Appreciate Inquiry est constructive en tout point.
Vous êtes vous-même certifiée praticienne de la méthode. Comment cela s’est-il passé ? J’ai suivi une première formation de quatre jours au sein de l’Institut Français d’Appreciate Inquiry (IFAI). J’ai également réalisé un mémoire pour lequel j’ai rencontré de grands patrons de l’hôtellerie, qui allaient déjà dans le sens de la méthode, en choisissant de déployer des thématiques capables d’embarquer leurs équipes.
En septembre prochain, je vais suivre une formation d’expert, avec Ron Fry en personne.
Je me suis aussi associée avec Jean-Christophe Barralis, après que nous ayons collaboré ensemble sur de nombreux dossiers. Nous réfléchissons actuellement à la création d’une charte ou d’un label, car les entreprises qui le signeront, rassureront les futurs talents. Tant de personnes ont été cassées par des process inadaptés !
Comment transposez-vous l’Appreciate Inquiry dans le monde du luxe ? En réaffirmant l’humain au cœur de l’expérience client. Et pour rendre cette expérience client inoubliable, il faut d’abord s’intéresser à l’expérience collaborateur et la valoriser tant que possible. L’effet miroir est automatique.
Insuffler une nouvelle relation entre l’entreprise et le collaborateur revient naturellement à démultiplier le potentiel des talents.
Sur quels cas travaillez-vous actuellement ? Je travaille à l’ouverture prochaine d’hôtels cinq étoiles, en France et à l’étranger, en guidant le comité de direction, en formant les équipes.
J’accompagne également un hôtel dans sa montée en gamme, avec un focus sur le management, les responsabilités à venir, la cohésion des équipes.
Quel est le programme du petit-déjeuner conférence que vous organisez le 23 janvier prochain ? Une présentation pour commencer. Je poursuivrai l’exercice avec une mise en situation d’une vingtaine de minutes. Deux personnes viendront ensuite témoigner de la conduite du changement. Une grosse actualité ! Puis nous déroulerons ce moment sur le luxe, en parlant de management appréciatif, en encourageant les prises de risque. Enfin, nous terminerons par une série de questions / réponses.
Magali Laurent vous donne rendez-vous le 23/01, de 9h à 11h, à l’espace de coworking Cocoon, 24 rue Mogador, à Paris, au 2ème étage. Inscrivez-vous à l’adresse mail suivante : magali@anahataconsulting.fr
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