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Interview de Sarah Sergent le 16-01-2020
Il y a dix ans, Didier Le Calvez et Michel Guérard faisaient ce constat : les petits hôtels n’avaient ni les moyens financiers d’engager un directeur des ventes, ni le temps de faire leur promotion.
Une réflexion s’est alors posée et la création d’Héloise’s Choice s’est imposée après le départ en 2017, de Didier Le Calvez des hôtels La Réserve et du palace La Réserve Paris où il était PDG, pour rejoindre Ré Consulting, société créée par son épouse Olivia. Avec quarante années d’expérience dans l’hôtellerie de luxe et un titre de « Meilleur directeur d’hôtel au monde » durant son mandat au Four Seasons Hotel George V, Didier Le Calvez avait toute la légitimité pour apporter l’expertise nécessaire à ces petits hôtels, en complémentarité avec le travail engagé par Olivia et l’hôtel de Toiras il y a 15 ans. Il nous dévoile aujourd’hui, les quatre entités qui composent sa société… Qu’est-ce qu’Héloise’s Choice ? Olivia et moi-même avons créé Héloïse’s Choice pour mutualiser un petit nombre d’hôtels haut de gamme autour d’un directeur des ventes et du marketing et de son équipe. J’ai choisi en l’occurrence Nicolas Zimmerman, titulaire d’un MBA en Hospitality Management de l’école de Savignac, qui a travaillé avec moi à La Réserve durant cinq ans. Nous pensions d’abord nous consacrer à des hôtels situés en France, mais de belles opportunités à l’international se sont rapidement présentées. Aujourd’hui, nous gérons un réseau d’une douzaine d’hôtels, dont le Palazzo Parigi à Milan. Ce sont des établissements de 10 à 80 clés. De nouveaux hôtels à Genève (the Woodrow), à Mykonos (Kalesma) et au Mexique (Casa Polanco) viendront grossir les rangs en 2020. Même chose en 2021 avec des ouvertures à Paris et Porto. Nous nous sommes limités à vingt hôtels pour être certains d’apporter tous les services et compétences attendus par nos clients. J’ai instauré également une branche « demeures » pour les villas. Nous venons en effet de signer un contrat avec les villas Octopussy, Chenelle et Tahiti à Saint-Tropez, trois villas à l’île de Ré, dont deux villas dans le cadre du Domaine des Sens, et la Villa des Gabarets à 100 mètres de l’hôtel de Toiras incluant une salle de séminaire, des villas à Megève et Courchevel, les Maisons Marines d’Huchet de Michel Guérard dans les Landes, une villa rattachée à l’hôtel Chais Monnet Cognac en 2021 et la Maison Montespan à Paris. Concernant les villas, nous pouvons accueillir plus d’une vingtaine de propriétés. Qu’en est-il de la promotion de ces lieux ? Nous avons créé pour cela Phoenix Communication, géré depuis le 16 décembre, par Emmanuèle Khann avec qui j’avais fait l’ouverture du Four Seasons George V, alors qu’elle travaillait à l’époque pour Columbus PRCO. L’idée est d’assurer la promotion d’une dizaine d’hôtels et de restaurants. Nous allons par exemple accompagner la réouverture de l’Hôtel Costes Castiglione en février. Vous assurez donc la vente, le marketing et la communication de votre réseau. Proposez-vous d’autres domaines d’expertise ? En effet, via Ré Management. Avec cette entité, nous proposons des services à la carte autour de la gestion et du développement des hôtels. Nous sommes impliqués par exemple dans la construction de six établissements, la gestion du Chais Monnet Cognac et le soutien opérationnel à l’hôtel du Gouverneur à proximité de Lyon. Nous sommes sur le point de signer deux nouvelles constructions. Nous travaillons aussi à la Tour Mohammed VI à Rabat, la plus grande tour d’Afrique qui ouvrira en 2022. Avec Ré Management, nous sommes capables de tout faire de A à Z : l’étude de marché, de rentabilité, le choix de l’architecte, le suivi des travaux, le choix du chef, etc. Ça peut être une mission complète ou partielle comme avec l’hôtel Costes Castiglione qui était déjà bien avancé, pour lequel nous sommes mandatés depuis six mois, pour assurer l’ouverture, établir la politique tarifaire, nous occuper de la commercialisation et des services. Nous allons encadrer deux autres hôtels à Paris, un hôtel à Mexico City, un hôtel au Québec, puis plusieurs hôtels au Brésil en 2021. Nous avons chargé Paul Emile Guiard, diplômé de l’école hôtelière Vatel, ancien responsable de la qualité de La Réserve, de superviser ce département. Il est épaulé par Elodie Devendeville, notre directrice et analyste financière qui a évolué pendant quinze ans dans l’hôtellerie. Quels avantages les hôtels indépendants ont-ils à travailler avec Ré Management ? Une grande souplesse d’abord, du fait de contrats de courte durée, renouvelables si les deux parties s’avèrent satisfaites. Des projections financières réalistes ensuite. J’ai vu trop souvent durant ma carrière des projections éhontées ! Dans notre industrie, l’exemple récent de mauvaises études préliminaires pour Palacio Tiangara au Brésil est un cas d’école. Le sérieux est notre ADN. Il y a des règles économiques à suivre. Personne ne veut perdre de l’argent vous savez, y compris les personnes fortunées. Ils peuvent comprendre un résultat à l’équilibre, une plus-value latente, mais pas une perte. Une forte intégrité est donc requise vis-à-vis de nos partenaires. Notre modèle économique est basé sur la confiance et l’écoute. Nous nous efforçons de respecter les souhaits des propriétaires en faisant en sorte que leurs établissements aient une réelle différenciation. Nous les aidons par exemple à définir leur identité ou encore un style de service. Enfin, notre système de décision à Olivia et moi et notre comex, est ultra rapide. Combien d’hôtels pouvez-vous gérer au sein de Ré Management ? Une dizaine d’hôtels à différents taux de croissance, ce qui nous permet de faire un suivi personnalisé. Envisagez-vous d’autres axes de développement ?Nous lançons Georges’ Investment Fund, notre propre fond d’investissement au second trimestre 2020, ce pour financer l’acquisition d’hôtels ou des prises de participation. Notre équipe réalise actuellement des études de marché pour des investisseurs qui cherchent des investissements sur Paris ou ailleurs. Combien êtes-vous au sein de ces quatre entités ? Nous sommes cinquante personnes au total, dont quinze basées à Paris, plus des consultants externes en particulier dans les domaines des RH et services techniques. Pour ce qui est du Yield Management, nous avons quelqu’un de formidable en la personne de Rodolphe Le Dortz, et Olivia et Nicolas sont aussi très impliqués. C’est un aspect essentiel de notre travail et de nos services. Le mot de la fin ? Nous ne sommes pas une collection mais bel et bien un réseau. Chacune de nos interventions est unique car il n’est pas question de créer une quelconque concurrence entre les établissements que nous gérons. Nous travaillons aussi avec 20 000 agences de voyages que nous connaissons personnellement. Et comme vous l’aurez compris, notre force est la commercialisation, la promotion et le développement d’hôtels d’exception. En avril prochain, nous inaugurerons un spa et de nouvelles villas à l’Île de Ré. Et d’ici-là, je vous invite à découvrir le Costes Castiglione en février. Vous allez être surpris ! Je n’en dirai pas davantage, mais le travail de Jean-Louis Costes et Christian Liaigre est remarquable…
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