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Le mal de dos : une hernie pour l’hôtellerie  (France)

Un milliard d’euros, c’est ce que coûte le mal de dos aux entreprises françaises. L’hôtellerie n’échappe à pas à ce fléau. Initiée par la Cramif, l'Ergo Room apporte des solutions concrètes pour préserver la santé des salariés du secteur.

Le mal de dos : une hernie pour l’hôtellerie  (France)

Un milliard d’euros, c’est ce que coûte le mal de dos aux entreprises françaises. L’hôtellerie n’échappe à pas à ce fléau. Initiée par la Cramif, l'Ergo Room apporte des solutions concrètes pour préserver la santé des salariés du secteur.

Catégorie : Europe - France - Économie du secteur - Tendances, avis d'expert
Article rédigé par Claire Cosson le 17-11-2016


En avoir plein le dos ! Voilà une expression qu’utilisent souvent les travailleurs français. Au sens propre, malheureusement. La branche accident du travail de la Sécurité Sociale a publié, mardi 15 novembre, des chiffres annuels impressionnants en la matière. Le mal de dos relevant de la catégorie accident du travail-maladie professionnelle (AT-MP) coûte ainsi près d'1 milliard d'euros aux employeurs. Sans compter les frais indirects : absentéisme, pertes de compétences, contentieux... Le nombre de lombalgies classées dans cette même catégorie engendre 30% des arrêts de travail de plus de six mois. Et dans le cadre de la maladie professionnelle, l'arrêt peut aller jusqu'à un an.

De quoi donner froid dans le dos (c'est le cas de le dire) aux chefs d'entreprise notamment dans les secteurs du BTP, de l'agroalimentaire, des transports, de l'énergie et des services. Les services, eux aussi, n'échappent pas en effet à ce fléau. Pire : on y observe une hausse sensible des problèmes de dos depuis dix ans. Avec plus de 400.000 salariés, l'hôtellerie et la restauration figurent bien sûr parmi les activités les plus touchées par ce type de pathologie. A raison de 14 à 18 chambres en moyenne à nettoyer par jour, les femmes de chambre sont logiquement les premières victimes du mal de dos.

Alors que l'AGGH travaille depuis de nombreuses années avec succès sur la question, la Cramif (caisse régionale d'assurance maladie d'Ile-de-France) a décidé à son tour de se saisir de ce dossier à bras le corps. «Notre seul objectif vise à accompagner les hôteliers et les restaurateurs dans la recherche et la mise en œuvre de solutions organisationnelles ou techniques pour améliorer les conditions de travail de leurs collaborateurs», explique Christophe Ballue, contrôleur sécurité, Cramif antenne de Paris. «Les solutions que nous préconisons partent toutes des problématiques rencontrées par les professionnels : absentéisme, image du secteur, pénibilité... », précise-t-il.

Traiter les postures contraignantes

Fort de plus de quinze ans d'expérience terrain, l'organisme a donc poussé son rôle de prévention jusqu'à initier la création d'un collectif «Ergo Room», constitué de 7 fournisseurs innovants souhaitant apporter des réponses concrètes aux problèmes de santé et de sécurité des salariés de l'hôtellerie. Un projet ambitieux qui s'est matérialisé lors du dernier salon EquipHotel 2016 à travers la présentation d'une chambre témoin.

Conçue par Sylvia Laquerbe de l’agence Parallel, cette chambre a évidemment été imaginée afin qu’esthétisme et confort du client riment enfin avec le bien-être des salariés. «Ce concept n'est toutefois pas un concept clef en main », observe Christophe Ballue. «L'Ergo Room est avant tout le fruit de nombreux échanges avec les fournisseurs, les associations professionnelles, les employeurs et les salariés », souligne Christophe Ballue. Des échanges apparemment instructifs. Puisque l’Ergo Room met en oeuvre des dispositifs concrets pour traiter une grande partie des postures contraignantes liées au nettoyage et au contrôle des chambres d'hôtel ou de tout autre type d’hébergement.

Lorsqu’une femme de chambre effectue son travail, elle sollicite de fait au quotidien : le dos, les épaules, les coudes et les poignets. Autant de parties du corps qu’il faut impérativement préserver pour lutter contre les troubles musculo-squelettiques (TMS). Alors, comment procéder ? L’Ergo Room vous donne des pistes de réflexion et des solutions. «Pour commencer, il faut savoir que les salariés des étages doivent toujours travailler avec le dos bien droit», indique Christophe Ballue. Partant de là, le relevage automatique de literie apporte une aide précieuse. L’Ergo Room préconise ainsi la mise en place d’un lève-lit. Le concept a été réalisé en l'occurrence avec le concours de la société ATL et de son produit baptisé Lèvly. « Ce système facilite le travail de la femme de chambre et lui permet de régler au cm près sa hauteur de travail », indique le contrôleur de sécurité.

Chariot d’étage motorisé

Pour ce qui concerne les épaules, très fréquemment sollicitées lors des opérations de nettoyage, le collectif initié par la Cramif propose de recourir à plusieurs outils. A commencer par le fixacouette. «C’est le seul outil facilitant le changement des housses de couette. Qui plus est, il limite les déplacements autour du lit. A noter qu’il rapporte 3 points de bonus, soit un point obligatoire supplémentaire lors de la procédure de classement d’un hôtel depuis 2016», commente le fabricant. Un système qui connaît un franc succès (120 € H.T/paire) équipant de nombreuses et grandes maisons telles Le Bristol, L’Apogée, l’Hôtel de Vendôme…

Autre tâche répétitive, véritable bête noire, du personnel des étages : le nettoyage des salles de bains. Sur ce point précis, l’Ergo Room recommande l’utilisation d’un nettoyeur à vapeur sèche professionnel. Non seulement ce système nettoie sans laisser de traces, mais il est aussi écologique limitant l’utilisation de produits détergents. Vapodil (société Adaxo) est l'enseigne partenaire de la chambre témoin développée par la Cramif. Par ailleurs, il est également conseillé de recourir à des outils téléscopiques et à la microfibre (Concept Microfibre). 

S’agissant de la problématique liée aux aspirateurs, l’Ergo Room prône bien sûr l’intégration de système d’extraction centralisé (partenaire DSC aspiration). « C’est un excellent moyen pour réduire la pénibilité et économiser le temps de travail », argue Christophe Ballue. Tout en garantissant aussi le confort sonore des clients.

Enfin, l’Ergo Room aborde également la question du chariot professionnel à destination du personnel des étages. Malgré les avancées techniques apportées par les fournisseurs, cet outil reste encore aujourd’hui un souci important pour les gouvernantes générales. La société Artalys a planché sur la question. Résultat : elle a créé (selon ses dires) le 1er chariot d’étage motorisé fabriqué en France. Une motorisation qui peut aussi équiper les chariots minibar ou bagagerie.

Des aides financières possibles jusqu’au 30 août 2019

À ces différents équipements, vous pouvez également adjoindre l’application 1check, disponible sur tablette et smartphone, initiée par Virginie Lafon (MOF 2011), pour optimiser les tâches, en particulier celles de vos gouvernantes.

Voilà un dispositif complet qui a le mérite d'exister et permet, à coup sûr, d’augmenter à la fois la qualité de service client tout en améliorant sensiblement les conditions de travail des équipes.

« L’addition doit être salée », diront bien entendu quelques mauvaises langues. Certes. Mais, la santé de vos personnels le vaut bien ! Après tout, ce dispositif peut être mis en place par étape et selon les moyens de chacun. Sachez toutefeois que le réseau des Carsat/Cramif peut accorder des aides financières intéressantes. « Les entreprises de moins de 200 salariés qui mettent en œuvre une démarche pour améliorer les conditions de travails peuvent en effet bénéficier d’une aide financière. Jusqu’à 40% de l’investissement dans le matériel peut leur être remboursé », résume Christophe Ballue. À vous de jouer !


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