MKG CONSULTING : DE PREMIERS SIGNAUX DE REPRISE POUR L'HÔTELLERIE FRANÇAISE (France)
Les réouvertures d’hôtels et les prises de réservation pour les vacances d’été accélèrent, offrant de premiers espoirs de
reprise à une hôtellerie française dont l’activité a été durement touchée par la crise du COVID-19. |
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MKG CONSULTING : DE PREMIERS SIGNAUX DE REPRISE POUR L'HÔTELLERIE FRANÇAISE (France)
Les réouvertures d’hôtels et les prises de réservation pour les vacances d’été accélèrent, offrant de premiers espoirs de
reprise à une hôtellerie française dont l’activité a été durement touchée par la crise du COVID-19. |
Catégorie : Europe - France - Économie du secteur
- Tendances, avis d'expert
Ceci est un communiqué de presse sélectionné par notre comité éditorial et mis en ligne gratuitement le 15-06-2020
Mais les situations sont contrastées selon les gammes et les territoires.Les points-clés :• Plus de 50% du parc hôtelier français a rouvert (au 9 juin 2020) - Dont plus des ¾ de l’hôtellerie super-économique. - Mais seulement 20% en haut de gamme & luxe. - Plus de 6 chambres sur 10 sont disponibles en régions. - Mais seulement ¼ de l’offre à Paris.
• A Paris et dans d’autres grandes villes non littorales, certains hôtels pourraient devoir rester fermés jusqu’à la rentrée.
• Reprise des réservations dans les destinations vacances : dans les hôtels du littoral Méditerranéen, +50% de réservations prises pour juillet au 9 juin par rapport au 1er juin.
• Mais la baisse de chiffre d’affaires de l’hôtellerie devrait : - après un réel constaté de -55% sur les cinq premiers mois de l’année (jan-mai). - rester supérieure à -30% jusqu’à la rentrée. - terminer à -42% sur l’année complète 2020 (prévision MKG Consulting).
• Cette baisse sera : - Plus modérée en hôtellerie d’entrée de gamme. - Plus forte en haut de gamme & luxe (importance des clientèles internationales). - Plus modérée en stations de montagne, qui ont pu faire l’essentiel de leur saison. - Plus forte dans l’agglomération parisienne, plus affectée par les restrictions de transports & sanitaires.PART DE L’OFFRE HÔTELIÈRE DISPONIBLE À LA VENTE EN FRANCE, PAR GAMME(en % des chambres habituellement disponibles)
Depuis le 2 juin et la levée de la limitation des 100 km, l’hôtellerie française, qui avait été quasiment mise à l’arrêt par la crise sanitaire du COVID-19, rouvre de plus en plus largement ses portes aux clients. Ainsi, plus de la moitié du parc hôtelier français est aujourd’hui de nouveau disponible à la vente, et cette tendance devrait encore s’accélérer dans les jours à venir pour préparer l’accueil des vacanciers français et de certains pays européens pour la saison estivale.
Toutefois, la situation est encore très hétérogène selon les gammes et les territoires. Les hôtels super-économiques étaient déjà souvent ceux qui étaient restés ouverts au plus fort du confi nement, afi n d’assurer l’hébergement de personnes en première ligne face à l’épidémie (personnels soignants, forces de l’ordre, routiers & transporteurs, mal-logés… voire dans quelques cas en étant réaffectés à l’hébergement de personnes touchées par le Covid-19). Ils font aujourd’hui preuve de leur résilience : ainsi, au 9 juin plus des ¾ de l’hôtellerie superéconomique a repris son activité. Cette dynamique est confortée par le retour de certains clients, comme ceux du BTP grâce à des reprises de chantiers, ou de la logistique et du transport de marchandises, indispensables à la chaîne d’approvisionnement. *Ile-de-France hors Paris
À l’opposé du spectre, seulement 20% de l’hôtellerie haut de gamme et luxe est actuellement en activité. Elle est en effet plus dépendante de la clientèle internationale, des voyageurs long-courrier ou des grands évènements, et fonctionne d’ordinaire avec de nombreux employés : ainsi, du fait de sa demande particulièrement dégradée et de sa base de coûts structurellement plus élevée, l’hôtellerie haut de gamme & luxe n’a généralement pas encore été en mesure de reprendre son service.
Cela s’explique également par des dynamiques géographiques différentes : ainsi, seulement ¼ de l’hôtellerie parisienne a rouvert, contre plus de 6 sur 10 en régions. Dans ces dernières, c’est la première vague de déconfi nement amorcée le 11 mai qui a marqué un tournant, avec la remise à la vente de près de la moitié de l’offre habituellement disponible à cette période. C’est évidemment lié au fait que beaucoup d’entre elles ont rapidement été classées en « zone verte », tandis que la situation sanitaire restait plus tendue à Paris et en Ile-de-France. Les restrictions liées aux transports (aérien, urbain et ferroviaire) y ont aussi plus d’impact et empêchent qu’une véritable reprise ne s’amorce. À Paris, mais aussi dans d’autres grandes villes qui ne sont pas des destinations de vacances, certains hôtels pourraient donc devoir rester fermés jusqu’à la rentrée.
En revanche, l’amélioration des conditions sanitaires qui semble se confi rmer a d’ores et déjà déclenché une reprise des réservations pour les vacances. Ainsi, et même si elles ne sont encore qu’à un niveau modeste par rapport à leurs standards habituels à cette période, les réservations ont nettement augmenté ces derniers jours : à date du 8 juin 2020, le nombre de nuitées réservées pour juillet sur le pourtour méditerranéen était en hausse de plus de 50% par rapport au niveau constaté au 1er juin (soit le dernier jour de l’application de la limite des déplacements à un rayon de 100 km).
Les prises de réservation accélèrent également dans les campings, qui ciblent les clientèles loisirs et sont traditionnellement plus tournés vers la clientèle française (64%1 ) ou européenne proche (néerlandais, allemands…) ayant elle aussi enclenché ses prises de réservation pour l’été. Ainsi, les campings, tout comme les gîtes et meublés de vacances, sont bien placés pour tirer relativement mieux leur épingle du jeu face à la récession qui a brutalement frappé le secteur du tourisme en 2020.
Mais le chemin à parcourir est encore long. Cet été, au manque à gagner découlant du défi cit de clientèles internationales s’ajoutera celui des contraintes affectant encore les voyageurs français et européens : moins d’offre de transport, perception d’un risque sanitaire encore présent, annulation des festivals, des évènements familiaux, diffi cultés d’organisation pour des départs en dernière minute, incertitudes économiques… A l’échelle nationale, la baisse de chiffre d’affaires de l’hôtellerie n’est donc attendue repasser au-dessus de la barre des -30% qu’en septembre, avant d’évoluer encore négativement mais de manière plus modérée en fin d’année.EVOLUTION MENSUELLE DU CHIFFRE D’AFFAIRES DE L’HÔTELLERIE FRANÇAISE EN 2020(par rapport au même mois de l’année précédente)
Compte tenu du retard constaté à date par MKG Consulting et des perspectives attendues en fi n d’année2 , l’hôtellerie française est donc attendue enregistrer un recul de : -42%de chiffre d’affaires sur l’année 2020 (-55% constaté de janvier à fin mai)
Toutefois, cette moyenne masque des disparités très importantes selon les territoires. Ainsi, les stations de montagne ont pu réaliser l’essentiel de leur saison hivernale avant l’épidémie, et cet été montagnes et campagnes devraient pouvoir s’appuyer sur les clientèles françaises qui y sont traditionnellement prédominantes. C’est une situation bienvenue pour ces territoires qui ont parfois connu une décrue de leur offre et de leur demande au cours de la décennie passée, et où un plus grand nombre d’établissements auraient pu se retrouver en situation de fragilité financière.EVOLUTION PRÉVISIONNELLE3 DU CHIFFRE D’AFFAIRES HÔTELIER EN 2020 PAR TYPE D’ESPACE4 & POIDS DE CHAQUE TYPE D’ESPACE DANS LE CA ANNUEL DE L’HÔTELLERIE(Prévision MKG Consulting sur la base du réel à fi n mai + perspectives juin-décembre à date du 12 juin)
À l’inverse, l’impact de l’épidémie de COVID-19 sur l’activité hôtelière est attendu plus marqué dans les nombreuses villes de l’intérieur des terres. Or, sur une base annuelle elles ont un poids important dans le chiffre d’affaires de l’hôtellerie française, car les hôtels y sont d’ordinaire ouverts toute l’année et accueillent une clientèle professionnelle qui n’a pas encore pu reprendre ses habitudes : chômage partiel, interdictions de déplacement en vigueur dans de nombreuses entreprises, bureaux sous-occupés ou absence d’évènements y sont donc aujourd’hui les principaux freins à la reprise de l’hôtellerie.
Le repli sera du même ordre dans les grandes villes du littoral, car la clientèle internationale et l’offre haut de gamme & luxe y sont habituellement particulièrement importantes, même si sur les mois d’été la venue des français est attendue compenser en partie les pertes enregistrées par ailleurs.
Mais le territoire le plus impacté devrait donc être l’agglomération parisienne : la baisse annuelle de chiffre d’affaires annuel est attendue y dépasser les -55% en raison de l’importance des clientèles internationales, de l’offre de transport, de la structure du parc hôtelier et de la situation sanitaire moins favorable ces dernières semaines, ce qui a pour le moment retardé sa reprise.
2 - 3 Sur la base des informations disponibles à date du 11/06/2020, et sur la base d’un scénario médian n’incluant pas de « deuxième vague » épidémique 4 Classifi cation INSEE des communes par typologie d’espace
Mais Paris qui avait été l’un des premiers marchés à ressentir les impacts du COVID-19 pourrait aussi être aux avant-postes du rebond de l’hôtellerie française attendu dans les prochaines années. Outre les effets d’un rebond « technique » semblable à celui qui avait été constaté en 2017-2019 après les attentats, le marché francilien va pouvoir bénéfi cier entre 2021 et 2024 de l’impact favorable des investissements engagés ces dernières années pour le développement d’infrastructures (extensions du réseau de transport et « Grand Paris Express », rénovation de sites évènementiels majeurs…) dans le cadre d’un calendrier évènementiel riche (Coupe du Monde de Rugby 2023, Jeux Olympiques de Paris 2024…).
Comme l’a résumé Vanguélis Panayotis, CEO de MKG Consulting : « Le récent rebond des hôtels en exploitation et des réservations offre une lueur d’espoir à l’hôtellerie française : après plusieurs mois d’inactivité, il va alors être l’heure pour la profession d’engager une nouvelle séquence et, malgré l’incertitude qui demeurera avec nous jusqu’à la fi n 2020, de se tourner résolument vers l’avenir ».
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