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COOKBOOK: L’art et le processus culinaire au Palais des Beaux‐Arts (France)

La deuxième exposition du Palais des Beaux‐Arts se propose d’explorer les rapports de la création artistique et de la création culinaire, et leurs processus communs de transformation de la matière.

COOKBOOK: L’art et le processus culinaire au Palais des Beaux‐Arts (France)

La deuxième exposition du Palais des Beaux‐Arts se propose d’explorer les rapports de la création artistique et de la création culinaire, et leurs processus communs de transformation de la matière.

Catégorie : Europe - France - Expériences exclusives - Événements
Ceci est un communiqué de presse sélectionné par notre comité éditorial et mis en ligne gratuitement le 18-09-2013


18 octobre 2013 – 9 janvier 2014
Vernissage le 17 octobre 2013

La création culinaire est en passe d’être reconnue comme un art à part entière, un mode d’expression ancré dans le contemporain. En 2007 déjà, Ferran Adrià se voyait invité en tant qu’artiste à la Dokumenta de Kassel. Mais sa participation fut limitée à l’invitation de quelques visiteurs de l’exposition dans son restaurant elBulli à Roses… Comment la cuisine peut‐elle pleinement devenir un objet d’exposition ?

La « nouvelle cuisine » dans les années 1970, puis vingt ans plus tard l’avant‐gardisme espagnol ou italien, ont inscrit l’évolution sous le signe d’un devoir de création permanent. Plus récemment, le retour à l’ordre et le recentrage sur le produit ont été le pendant d’une esthétique « nature » qui, en phase avec l’éclosion de la cuisine nordique, a donné ses lettres de noblesse au locavorisme, y compris dans ses expressions les plus radicales. Tous ces mouvements ont libéré la créativité des chefs, questionnant dans un même élan le statut du cuisinier. Tel le cinéma dans les années 1950, la cuisine bénéficie désormais d’une “politique des auteurs “ et d’une critique capable d’en déchiffrer les motifs et les enjeux.

Tel est l’enjeu principal de COOKBOOK : situer la création culinaire dans le champ culturel contemporain, et initier un plus profond dialogue entre artistes et cuisiniers d’aujourd’hui, alors que se multiplient les échanges et les influences mutuelles entre le monde de l’art et celui de la gastronomie. Quelles sont les tendances esthétiques et les formes dominantes dans la cuisine contemporaine ? Le geste de la cuisine nature est‐il soluble dans le travail théorique des cuisiniers plus conceptuels ?

Dans l’exposition centrale du programme COOKBOOK, l’art contemporain forme une “gangue” autour de la création culinaire, représentée par les oeuvres préparatoires (dessins, croquis, collages, vidéos…) exécutées par les maîtres de la gastronomie mondiale.

En retour, COOKBOOK isole quelques composantes de la pratique culinaire (la cuisson, la table, la transformation alchimique de la matière, l’apport de la “cuisine moléculaire” et de la réflexion sur les structures et les matières des ingrédients…) afin d’en repérer l’action ou les correspondances dans le processus artistique.

Au‐delà d’une énième illustration des rapports entre l’art et la cuisine, COOKBOOK entend montrer que tous deux partagent aujourd’hui des problématiques communes.

L’exposition se place sous l’égide d’un texte de Claude Lévi‐Strauss, Le Triangle culinaire, qui montre que les registres du cru, du bouilli et du rôti forment trois catégories esthétiques, trois régimes de traitement du matériau artistique.

Comme pour chacun des programmes du Palais des Beaux‐Arts, COOKBOOK comprendra également un volet historique, avec une sélection d’oeuvres issues de la collection des Beaux‐Arts, l’exposition personnelle d’un artiste « relu » avec un regard contemporain, ici Gianfranco Baruchello, tandis que le Belvédère présentera des projets d’étudiants et diplômés de l’école.

Des événements culinaires, notamment des dîners‐expositions, se tiendront tout au long de l’exposition dans divers espaces des Beaux‐Arts de Paris.

Gianfranco Baruchello, peintre, poète et cinéaste, né en Italie en 1924, invite avec beaucoup d'humour et de liberté à l'exploration d'un quotidien anarchique et en perpétuelle mutation. Son univers protéiforme (composé pour partie de boites, dessins et oeuvres sur toile) place l'humain au coeur de la pratique artistique, et se déploie entre compositions miniatures et projet social. Agricola Cornelia, ferme agricole qu'il a mené dans la banlieue de Rome de 1973 à 1981, témoigne de l'inventivité de cet artiste peu connu en France.

Engagé dans les avant‐gardes artistiques et littéraires depuis l'après‐guerre, ami de personnalités telles que Marcel Duchamp, Italo Calvino, Alain Jouffroy ou Jean‐Francois Lyotard, Baruchello présentera aux Beaux‐Arts de Paris des oeuvres qui illustrent son rapport fertile avec la nature, la vie quotidienne et la chaîne alimentaire.

Chefs représentés : Ferran Adria, Antoni Aduriz, Inaki Aizpitarte, Massimiliano Alajmo, Yannick Alleno, Eneko Atxa, Massimo Bottura, Michel Bras, Alexandre Gauthier, Bertrand Grebaut, Rodolfo Guzman, Daniel Humm, Virginio Martinez, Magnus Nilsson, Paul Pairet, Alain Passard, Daniel Patterson, René Redzepi, Davide Scabin, Michel Troisgros.

Artistes contemporains exposés : Christian Jaccard, Miralda, Daniel Spoerri, ainsi que Alisa Baremboym, Alice Channer, Elad Lassry, John Tremblay et Venuz White.

La collection des Beaux‐Arts de Paris

Le thème du repas s’est introduit dans les sujets académiques ou classiques : grands repas de la mythologie ou de l’histoire, allégories de l’abondance et de l’ivresse, références à la dernière Cène. La valeur morale s’exprima à travers la nature morte et les sujets du Nouveau Testament comme l’Enfant prodigue. Ornementistes et architectes dessinèrent des modèles destinés aux festins aristocratiques et bourgeois.

A l’inverse par provocation ou par simple esprit de liberté une production populaire ou savante vanta dans toute l’Europe dès la Renaissance les cabarets, le carnaval, les ripailles, le libertinage, la sensualité. Des séries dans la tradition de Rabelais ou de La Fontaine furent ainsi offertes à la réflexion critique des étudiants à partir du XIXe siècle.

Commissariat général : Nicolas Bourriaud
Commissariats : Kathy Alliou, Emmanuelle Brugerolles, Marie‐Hélène Colas‐Adler, Anne‐Marie Garcia, Armelle Pradalier, Emmanuel Schwartz

COOKBOOK est réalisé en collaboration avec Andrea Petrini, écrivain, journaliste, food writer (COOK.inc, Fool, Four, Lucky Peach, Obsession), Road Manager du pool culinaire GELINAZ ! et Chairman du Jury français des 50 Best Restaurants Awards.

Depuis l’ouverture du Palais des Beaux‐Arts en avril 2013, le bâtiment de 1 000 m2 entièrement repensé accueille une nouvelle formule d’exposition qui reflète l’identité de l’école en confrontant oeuvres anciennes et contemporaines, artistes émergents et relecture de l’histoire de l’art récent.

Chaque exposition se divise en quatre parties ou paragraphes (§), tel le rubriquage d’un magazine : La collection des Beaux‐Arts/ L’exposition collective d’art contemporain/ Un artiste du XXe siècle à redécouvrir/ Les jeunes artistes issus des Beaux‐Arts de Paris. S’y ajoutent un ensemble d’événements et conférences au sein de l’École, et l’édition d’un catalogue en français et en anglais.

Le projet du « Palais des Beaux‐Arts » illustre la nouvelle direction que Nicolas Bourriaud souhaite donner aux Beaux‐Arts de Paris : mettre l’art et les artistes au coeur de l’enseignement. Critique d’art et théoricien, Nicolas Bourriaud a notamment été co‐fondateur du Palais de Tokyo, conservateur à la Tate Britain à Londres et chef de l'Inspection de la Création Artistique au Ministère de la Culture et de la Communication. Il est l’auteur de Esthétique Relationnelle (Presses du réel, 1998), Formes de vie (Denoël, 1999), Postproduction (Presses du Réel, 2002) et Radicant (Denoël, 2009).

Mécènes

Cet événement bénéficie du soutien de Lanvin et Nespresso France, partenaires fondateurs du Palais des Beaux‐Arts et mécènes de l’exposition « COOKBOOK ».
Les oeuvres produites pour l'exposition ont reçu le soutien de Neuflize Vie.
Les Amis des Beaux‐Arts et Henri Le Roux ont également contribué à la création des oeuvres des jeunes diplômés présentées dans le Belvédère pour l’exposition « COOKBOOK ».

L’École nationale supérieure des beaux‐arts

Héritière des Académies Royales de peinture et de sculpture créées sous l'Ancien régime, située au coeur de Saint‐Germain des Prés au sein d'un site architectural exceptionnel, les Beaux‐Arts de Paris sont un établissement public à caractère administratif sous tutelle du Ministère de la Culture et de la Communication. La formation est basée sur le travail en atelier, la diversité des pratiques et l’échange avec l’étranger. L’École délivre un diplôme de 1er cycle après trois ans d’études, et le diplôme national supérieur d’arts plastiques (DNSAP) à la fin de la cinquième année, reconnu au grade de master. Un troisième cycle de recherche complète ce cursus depuis la rentrée 2012. Elle accorde une grande importance aux nouvelles technologies comme à la transmission des techniques les plus patrimoniales, ainsi qu’aux enseignements théoriques.
Les Beaux‐Arts de Paris représentent plus de 500 étudiants, 100 professeurs, artistes enseignants et techniciens, plus de 70 accords d’échanges internationaux avec des écoles d’art dans le monde entier, une médiathèque proposant, 45 000 ouvrages et une collection de plus de 450 000 oeuvres, dont la seconde collection de dessins après celle du Louvre.



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