INTERVIEW – MARINE GIRON-GALY, CHIEF BRAND OFFICER, RIVIERA DINING GROUP : « L'HÔTELLERIE EST UNE EXTENSION ABSOLUMENT NATURELLE ET QUI FAIT SENS DANS LE FUTUR » (États-Unis)
Retour sur le succès retentissant d'un groupe de restauration fondé par deux Français à Miami, et dont le dernier épisode est marqué par l'ouverture d'une première marque hôtelière, Casa Neos. |
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INTERVIEW – MARINE GIRON-GALY, CHIEF BRAND OFFICER, RIVIERA DINING GROUP : « L'HÔTELLERIE EST UNE EXTENSION ABSOLUMENT NATURELLE ET QUI FAIT SENS DANS LE FUTUR » (États-Unis)
Retour sur le succès retentissant d'un groupe de restauration fondé par deux Français à Miami, et dont le dernier épisode est marqué par l'ouverture d'une première marque hôtelière, Casa Neos. |
Catégorie : Amérique du Nord et Antilles - États-Unis - Économie du secteur
- Interviews et portraits
- Ouvertures d'hôtels - Interviews
Interview réalisé par Vanessa Guerrier-Buisine le 03-07-2024
 Marine Giron-Galy est Chief Brand Officer du Riviera Dining Group
Crédit photo © Riviera Dining Group
À l’occasion du lancement de Casa Neos, premier établissement hôtelier du groupe, ouvert il y a quelques jours à Miami, Marine Giron-Galy, Chief Brand Officer,nous a ouvert les portes de l’univers raffiné du Riviera Dining Group. Comment ont-ils su fusionner différentes cultures pour créer des lieux emblématiques comme Mila et Casa Neos à Miami ? Comment parviennent-ils à maintenir un savoir-faire français et des standards d'excellence tout en assurant une croissance exponentielle ?
Avec passion et détermination, Marine Giron-Galy dévoile, en exclusivité pour le Journal des Palaces, la genèse et l'ADN, les défis relevés et les ambitions futures du Riviera Dining Group, qui relève à la fois de l’aventure humaine et de la success-story made in France.Quels sont la genèse et l’ADN de Riviera Dining Group ?Grégory Galy, fondateur et CEO du Riviera Dining Group était CEO de la société Fig&Olive à New York. Il nourrissait le rêve de monter son groupe, et d'avoir sa propre entreprise. De mon côté, j’ai déroulé un parcours dans l'industrie de la parfumerie, notamment au sein du groupe Mane. J’avais la charge de plusieurs marchés, en marketing et développement sur l'Europe.
Nous partagions cette vision d'un restaurant, qui serait un lieu à la fois très élégant et très chaleureux. Un lieu où les clients se sentiraient chez eux, tout en étant transportés, et où tous les éléments seraient pris en compte pour une expérience multisensorielle. L’idée était de créer quelque chose d'unique. Grégory a alors trouvé un emplacement très risqué à Miami pour donner naissance à notre premier restaurant, Mila.
Le Riviera Dining Group a émergé, avec cinq exécutifs issus de Cannes et de la Côte d’Azur. Autour de Grégory, notre CEO, Fabien Guardiola est notre directeur financier, Michael Ridard, notre directeur des ventes, Michael Michaelidis, notre directeur culinaire, et je suis moi-même directrice marketing. Robert Blasi, notre directeur des ressources humaines, nous a depuis rejoints. Il est une pièce maîtresse, compte tenu de la vitesse à laquelle nous grandissons.Que retrouve-t-on dans les établissements du Riviera Dining Group (RDG) ?Nous venons de la Côte d’Azur, de la Méditerranée. Là, tout se joue autour d'une table : profiter du moment, partager les plats, utiliser des ingrédients très purs et très simples, mais réellement gustatifs. Mila repose sur une cuisine méditerranéenne-asiatique, mediterrasian, car ces deux cultures culinaires reposent sur les mêmes fondements. Nous prônons la qualité des produits, c'est très minimaliste.
Nous avons tout personnalisé : du parfum signature que j’ai conçu, d’abord pour Mila, puis pour les autres restaurants du groupe, à l'ambiance, la musique, le poids des assiettes…
Au-delà d’une identité méditerranéenne, nous avons construit l’identité du Riviera Dining Group autour de standards opérationnels, de standards de qualité, de service, d'image de marque, etc. Notre force est la Méditerranée, puisque ce sont nos racines. Chaque concept que nous allons créer s'imprégnera de cette hospitalité. Parce que le sens du service, le sens du détail, est quand même assez français. Tout comme le sens de la cuisine, de la technicité, de la qualité des produits…Quelle a été la suite après l’ouverture de Mila, votre premier établissement ?Nous avons ouvert Ava MediterrAegean, un concept plutôt grec (NDLR : qui fait écho aux origines grecques du chef Michaelidis). Ce restaurant est situé à Winter Park, un quartier plutôt luxueux d’Orlando, une petite ville très charmante, la plus européenne de Floride.
L'année dernière, nous avons eu l'opportunité de reprendre Bâoli, sous forme de contrat de gestion. En six semaines, nous avons refondu toute l’image de marque, redonné une identité à la cuisine, au design intérieur, avant de rouvrir fin mars. Notre rôle a été de remettre le Bâoli sur la carte. Nous sommes revenus à l'histoire originelle de Bâoli, dont la signification évoque le réservoir d'eau en Indonésie, pour nourrir le village. Nous avons construit des ponts pour avoir une histoire cohérente tout en imprégnant l’établissement de nos standards.
Nous ouvrons également Claudie à Brickall, le quartier citadin de Miami. Claudie est un concept purement inspiré du sud de la France, avec des analogies à Mougins. On y proposera des pissaladières, des fleurs de courge et des beignets de fleurs de courgettes… Le tout dans un décor très féminin et très luxueux, mais pas ostentatoire.Quelles expériences souhaitez-vous faire vivre à vos clients au sein de vos différentes marques ? Quel souvenir souhaitez-vous laisser à chacun de vos clients ?Le fil conducteur est de transporter les clients dans une expérience complètement à 360°, où chaque détail est pensé. Lorsque les clients entrent dans une de nos maisons, ils reconnaissent l’identité olfactive que nous avons développée. Ils sont immédiatement transportés par cette odeur, qui se multiplie, dès l’entrée, dans l’ascenseur, dans les couloirs, avec les bougies, dans les toilettes, sur les savons, la crème.
Nous avons ensuite tout ce que nous appelons les standards de service. De la manière dont on prend la réservation, dont on introduit la marque, dans chaque expérience.
Nous avons des restaurants, donc nous désirons que l’expérience culinaire soit irréprochable. C’est la mission du chef Michael. Puis, les assiettes jouent leur rôle. Visuellement, les plats sont beaux et bons. À chaque fois que les clients reviennent, il ne doit pas y avoir une seule déception. Notre objectif est l'excellence.
Nous ne disons pas que nous sommes excellents, mais c'est ce qui nous anime au quotidien. Et dire que c'est ce que l'on doit atteindre, c'est l'excellence, pour que nos clients ne soient jamais déçus.Quelles méthodes avez-vous mises en place pour que les équipes adoptent ce standard, cette qualité de service et de manière homogène ?Formation, formation, formation. C'est de la formation incessante, de la formation à l'intérieur des restaurants, et au-delà, au niveau de la culture. Toutes nos équipes doivent être imprégnées de la culture de la société : travailler ensemble, viser l'excellence, avoir de la passion, être intègre. Avoir cette hospitalité et la nourrir en soi pour la transmettre à nos clients est très important. Nous avons un tout nouveau département de formation et développement, dédié à ces questions.Comment choisissez-vous les destinations dans lesquelles vous implantez vos établissements ?Notre devise est « location, location, location » (emplacement, NDLR). Cela ne signifie pas que nous choisissons des emplacements qui sont forcément attractifs. Lorsque nous avons choisi l'emplacement de Mila, l'endroit, l'adresse n’étaient absolument pas vendeurs. Nous souhaitions ouvrir un restaurant d’envergure, et positionné luxe, mais le lieu était mass market.
En revanche, l’emplacement prévu n’était pas sur la rue, il était au troisième étage. C'était un rooftop, sur lequel il y avait un énorme potentiel de développement et dans lequel nous pouvions vraiment créer une destination. Nous avons fait partie de ces précurseurs, un peu aventuriers, qui se sont lancés dans le quartier. Depuis, le quartier suit une phase de redéveloppement, ce qui est très bien pour nous. Cela profite à tous et à beaucoup de restaurants.
Nous choisissons les emplacements en projetant leur potentiel de développement. La marque deviendra alors si forte qu'elle va attirer les clients à elle.Comment déterminez-vous les emplacements pour vos autres marques ?Pour nos autres marques, la démarche est différente. Notre objectif est de respecter la vision derrière chaque marque. Ava est, par exemple, une marque beaucoup plus communautaire, beaucoup plus familiale, tel un restaurant de quartier. Dans cet esprit, nous regardons du côté de West Palm Beach pour développer Ava.Quels sont vos projets d’ouverture ?Nous souhaitons poursuivre le développement de la marque Mila, mais nous n’ouvrirons pas au hasard. Nous devons aller vers des marchés suffisamment forts pour attirer ce genre de clientèle. Nous irons désormais vers des marchés leaders avec la marque Mila, tels que Dubaï, New York et Las Vegas, qui peuvent absorber de gros volumes.
Nous avons par ailleurs un projet d’ouverture d’un steak-house japonais moderne, qui ouvrira à Midtown à Miami en 2026.Pourriez-vous évoquer le système de club que vous avez lancé ?Nous avons ouvert un Members’ Club pour apporter un service supplémentaire à nos clients. C'est une tendance qui se développe énormément aux États-Unis, entre New York et Miami. L'idée était de créer le premier membership club, qui ouvre un cercle de restaurants et de destinations de jour et de nuit. Nos membres bénéficient d'expériences différentes à travers le même groupe.
La majorité de nos établissements incluent des espaces exclusifs réservés aux membres et à leurs invités uniquement. Cela va plus loin qu’un carré VIP, il s’agit vraiment d’espaces complètement isolés, fermés, avec un bar complètement autonome, avec leur propre écosystème, une main d’œuvre, une vaisselle et une identité visuelle propre.Casa Neos est votre premier projet hôtelier, et ouvrira à l’été 2024. Pourriez-vous nous en dire plus sur ce projet ?Nous avons travaillé durant deux ans sur ce projet, qui est l’un des plus gros projets que nous ayons portés, étendu sur 30.000 m². Nous souhaitions réellement y amener toute la Méditerranée à laquelle nous sommes attachés. Casa Neos est situé sur la Miami River, dans un lieu plus urbain, encore peu exploré, mais le potentiel y est énorme, notamment grâce à cette arrivée possible par les yachts, qui correspond parfaitement au style de vie de Miami.
Nous avons créé ici quatre expériences. Au rez-de-chaussée, nous avons implanté un beach club, avec piscine et un restaurant à l'intérieur avec cuisine ouverte pour les membres. Au premier étage, un bar et un restaurant permettront aussi d’accueillir la clientèle régulière. Au deuxième étage, nous avons créé un boutique hôtel pour permettre à nos clients de rester plus longtemps et qu’ils puissent se sentir comme à la maison. Sur le rooftop, nous dévoilerons à l’automne un restaurant marocain, Noora. Il offrira une vue spectaculaire sur les toits de downtown Miami.
Au travers du design, nous transportons nos clients à Mykonos et Bodrum, avec des matières très nobles. Nous respectons notre essence, notre mantra, de toujours créer des expériences complètement uniques et à 360°.Comment ont été pensées les chambres ?Les suites sont spacieuses, incluent un espace disponible pour recevoir des invités, avec une table à manger et bénéficient de balcons équipés pour se détendre.
C’est notre premier pas dans l'hôtellerie, nous avons donc commencé prudemment avec quatre suites : Gaïa, Terra, Aura et Luna. Chacune raconte une histoire, chacune liée aux éléments fondamentaux de la nature.Quelles sont vos ambitions dans ce secteur de l’hôtellerie et quelle empreinte peuvent retrouver vos hôtes dans vos hôtels ?Nous avons commencé avec ces suites de Casa Neos, et nous souhaitons exploiter davantage de clés et de chambres dans nos prochains concepts.
L'hôtellerie est une extension absolument naturelle, organique et qui a du sens dans le futur. La marque Mila est très forte en termes de design et d'empreinte. Nous sommes donc déjà en train d'explorer un Mila Hotel. La marque Mila est vraiment inspirée de la philosophie japonaise, Wabi Sabi, qui veut dire trouver la perfection dans l'imperfection. Nous privilégions des éléments assez tribaux, des matières très nobles, des couleurs assez chaudes, très « earthy », la terracotta, le beige, le gris, le petit charbon, la pierre, la corde, etc.
L'hôtel Mila sera une extension du restaurant, qui restera l’un des leviers majeurs de l'hôtel, avec cette empreinte olfactive très identifiable partout.
 Casa Neos est le premier né des hôtels du Riviera Dining Group et est situé sur la Miami River
Crédit photo © Riviera Dining Group
 Un des grands atouts du boutique-hôtel est son accessibilité immédiate par les yachts qui peuplent Miami
Crédit photo © Riviera Dining Group
 Casa Neos inclut notamment un beach club, incontournable de la vie à Miami
Crédit photo © Riviera Dining Group
 L'intérieur du Beach Club de Casa Neos est aussi soigné que son extérieur
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 Comme au sein de Mila, le restaurant emblématique du RDG, Casa Neos a son propre rooftop
Crédit photo © Riviera Dining Group
 Le boutique-hôtel inclut 10 suites
Crédit photo © Riviera Dining Group
 Noora est l'adresse gourmande marocaine de Casa Neos
Crédit photo © Riviera Dining Group
 Le Riviera Dining Group est le fruit de la vision partagée de Marine Giron-Galy, et de Grégory Galy, CEO du groupe
Crédit photo © Riviera Dining Group
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