Lorsqu'il a ouvert ses portes en juillet 2021, le Borgo Santandrea a fait une entrée discrète sur la scène de la côte amalfitaine, qui a attiré quelques hôteliers au fil des ans, tout en conservant une atmosphère de tranquillité et d'exclusivité. Les propriétés sont nichées sur la côte comme des pierres précieuses savamment taillées et polies pour briller sous le soleil méditerranéen. Le Borgo Santandrea est situé à Conca dei Marini, perché sur une falaise à 90 mètres au-dessus du niveau de la mer, et possède tous les charmes d'un village de pêcheurs offrant la paix, une vue imprenable sur la mer et les couleurs naturelles jaunes et bleues de cartes postales.
Un peu plus de trois ans après son ouverture, le Borgo Santandrea a gagné l'amour des voyageurs et de l'industrie, figurant dans la collection Relais & Châteaux et Virtuoso Travel, et s'est récemment vu décerner sa première étoile Michelin. À la tête de cet établissement de 30 chambres et 19 suites, Maurizio Orlacchio, un hôtelier expérimenté qui a commencé son parcours il y a plus de 27 ans à l'école hôtelière César Ritz en Suisse, avant de suivre un programme de gestion de deux ans dans les hôtels Four Seasons. Sa carrière l'a ensuite conduit à New York, Dublin, Milan et Londres.
En tant que copropriétaire et directeur général de l'établissement très plébiscité, M. Orlacchio a fait part au Journal des Palaces de ses ambitions, de ce qu'il faut faire pour trouver sa place, et comment attirer des équipes dévouées et motivées.
Journal des Palaces : Vous êtes à la fois copropriétaire et directeur général du Borgo Santandrea. Quelle est l'histoire de cette alliance et comment votre double responsabilité se traduit-elle dans la gestion de l'hôtel ?
Maurizio Orlacchio : Le Borgo Santandrea est né principalement de notre profonde amitié avec les frères De Siano et à l'objectif commun de développer un produit qui va au-delà des offres traditionnelles d'un hôtel de luxe. C'est ce qui nous a vraiment poussés à créer notre concept de « maison de luxe sur la côte amalfitaine. » Je souhaite donc accueillir les visiteurs exactement comme nous le ferions si un ami venait nous rendre visite à la maison, avec toutes les normes d'excellence que l'on peut attendre d'un hôtel de luxe.
Vous faites partie du profil Relais Châteaux et vous êtes parrainé par Virtuoso Travel. Quelles sont les autres distinctions que vous convoitez ?
Nous étions très heureux de ces deux reconnaissances alors que nous n'étions ouverts que depuis un an. Nous venons également d'obtenir une étoile Michelin pour notre restaurant, Alici, en 2023. Cela ne fait qu'élever davantage la barre et les attentes de nos visiteurs. Mon rêve est de voir le Borgo Santandrea reconnu comme une destination au sein d'une destination, où les visiteurs sentent immédiatement que l'environnement familial et l'excellent service sont ce qui nous distingue vraiment.
Selon vous, qu'est-ce qui distingue la culture de l'hôtellerie de luxe ?
Ma devise a toujours été que « seule une attention obsessionnelle aux moindres détails peut rendre une expérience de luxe inoubliable. » Tout le monde s'attend à un excellent produit et à un excellent service, mais si l'on y ajoute des touches spéciales et un facteur "wow" qui va au-delà, on entre dans le domaine de l'hospitalité incroyable.
Dans un rapport récent, l'Italie a été désignée comme la destination de luxe la plus attrayante en 2023. Pourquoi pensez-vous que cela soit le cas ?
Le patrimoine historique et archéologique joue un rôle fondamental pour notre pays qui, du nord au sud, est un véritable musée à ciel ouvert de l'histoire mondiale. Il suffit de voir les investissements importants des marques internationales, l'ouverture de nouvelles destinations comme la Sicile, les Pouilles, la Sardaigne, qui complètent aujourd'hui un Grand Tour du Luxe qui a commencé à Venise et Milan, et qui s'étend aujourd'hui au grand Sud.
La côte amalfitaine est devenue le nouveau paradis du luxe. En quoi un séjour au Borgo Santandrea est-il différent ?
La côte amalfitaine est une destination italienne qui a beaucoup à offrir, bien avant l'arrivée du Borgo Santandrea. Nous avons eu la chance d'arriver dans une destination entourée de quelques-uns des plus grands hôtels du monde. Ce que nous faisons au Borgo est très simple et j'aimerais citer un slogan célèbre datant de l'époque où je travaillais au Four Seasons. Il s'agit de la règle d'or d'Isadore Sharp, fondateur de Four Seasons - l'idée simple selon laquelle « si vous traitez bien les gens, de la manière dont vous aimeriez être traité, ils feront de même. » Et cette règle s'applique aussi bien aux employés qu'aux visiteurs. Si nous parvenons à créer ce mélange parfait, le résultat sera une expérience inoubliable.
Qui sont vos clients cibles ?
Comme tous nos voisins de la région, les États-Unis sont notre premier marché, suivis du Royaume-Uni et de l'Australie. En tant que nouvel hôtel, nous avons pu attirer la jeune génération de personnes fortunées. L'âge moyen de nos visiteurs est probablement le plus bas de la côte amalfitaine.
Qu'est-ce qui fait du Borgo Santandrea un lieu de travail enviable ?
Je suis de plus en plus convaincu que notre équipe ne se sentira vraiment partie intégrante du projet que si nous appliquons la règle d'or d'Isadore Sharp (mentionnée plus haut). Nous devons construire une forte cohésion sociale qui ne se crée pas seulement en offrant des primes salariales. Il s'agit de la qualité du lieu de travail, en particulier pour les quelque 50 jeunes qui quittent leur foyer pour passer l'été avec nous. Un logement confortable, une cantine dédiée et des primes salariales, pour n'en citer que quelques-uns. Nous avons d'autres initiatives en tête pour faire en sorte que nos employés puissent s'exprimer dans un environnement sain où les droits de chacun passent avant les devoirs.
Quels sont vos plus grands défis en matière de recrutement ?
La période post-pandémique a très clairement changé le processus de recrutement. La situation s'est certainement améliorée par rapport à 2021, mais nous devons investir dans des partenariats public/privé afin de donner à ceux qui veulent faire carrière dans le secteur de l'hôtellerie et de la restauration la possibilité d'avoir la formation adéquate.
Quel conseil donneriez-vous à quelqu'un qui envisage une carrière dans l'hôtellerie de luxe ?
La première règle est d'observer les grands directeurs, les chefs, et en général les personnages qui ont des postes à responsabilité, et de se demander si un jour, on veut être comme eux, avec tout ce que cela implique. Ensuite, il faut abandonner sa zone de confort qui est souvent la chose la plus difficile à quitter : maison, amis, habitudes. S'entourer de personnes plus expérimentées, être curieux et se fixer des objectifs à moyen et long terme. Le monde de l'hôtellerie de luxe demande beaucoup de sacrifices avant de donner satisfaction, mais je peux dire avec certitude que ce qu'il apporte en termes d'épanouissement humain vaut tous les efforts et tous les sacrifices.
Amoureuse des rencontres humaines, Sonia a d’abord développé une carrière dans les médias, avant de s'installer à Londres et de se réorienter dans l’envers du décor digital. Comme une vocation, elle a repris sa plume pour partager la passion et les ambitions de l’hôtellerie de luxe.
