DEUX MEMBRES DE L'AGGH DÉCROCHENT UN COL BLEU-BLANC-ROUGE UN DES MEILLEURS OUVRIERS DE FRANCE
L’AGGH, qui célébrait le couronnement de deux de ses membres à qui a été décerné le titre MOF, a permis à ces dernières de partager leur expérience concernant cette épreuve unique en son genre. |
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DEUX MEMBRES DE L'AGGH DÉCROCHENT UN COL BLEU-BLANC-ROUGE UN DES MEILLEURS OUVRIERS DE FRANCE
L’AGGH, qui célébrait le couronnement de deux de ses membres à qui a été décerné le titre MOF, a permis à ces dernières de partager leur expérience concernant cette épreuve unique en son genre. |
Catégorie : Europe - France - Économie du secteur
- Associations et Syndicats
Article rédigé par Guillaume Chollier le 18-10-2023
Dans l’un des salons feutrés du Paris Marriott Opera Ambassador Hôtel, deux jeunes femmes captent l’attention d’un auditoire conquis. Suscitant à la fois admiration, respect et tentation, Marie Favre et Amandine Leroy arborent fièrement leur ornement bleu-blanc-rouge qui confère à chacune officiellement le statut de l’Un des Meilleurs Ouvriers de France, classe Gouvernants des services hôteliers (MOF). Une distinction qu’elles ont décrochée à l’issue d’un concours dont le niveau et l’intensité imposent passion, travail et abnégation.
Conscient du niveau d’exigence de ce concours, le public, présent en nombre, ponctue chacune de leurs interventions et explications d’une salve d’applaudissements sincère et chaleureuse. Le tout, sous le regard bienveillant de Corinne Veyssière, la présidente de la classe des gouvernants des services hôteliers, mais aussi de l’Association des gouvernantes générales de l’hôtellerie (AGGH), pas peu fière de la réussite de cette promotion du 27e concours d’Un des Meilleurs Ouvriers de France, qui a donc consacré deux de ses membres.
Un concours très sélectif
Car, pour avoir l’honneur d’exhiber cette distinction tricolore, les deux jeunes femmes ont dû franchir plusieurs écueils. Tout d’abord, les épreuves qualificatives, « au cours desquelles les fondamentaux du métier sont évalués, ce qui permet de s’assurer que l’ensemble des compétences sont acquises », explique Corinne Veyssière. À l’issue de ces épreuves, les meilleurs d’entre eux accèderont au chemin des épreuves finales de ce concours, dont le COET-MOF est la clé de voûte et le garant de l’organisation de toutes les éditions, pour toutes les classes.
Pour cette dernière épreuve, ultime marche avant la consécration suprême, les candidats doivent soutenir et défendre un projet, leur œuvre, devant un jury, composé de professionnels du secteur et des enseignants. Une contribution concrète pour la profession que les candidates doivent réaliser en deux mois. « Notre rôle est d’apporter une vision terrain en tant que professionnel et de confronter cette vision avec celle du représentant de l’Éducation nationale », explique Loïc Le Berre, jury et directeur général du Burgundy Paris. « Mais, le regard et le jugement que nous portons sur le travail réalisé par les candidats est toujours empreint de bienveillance », souligne-t-il, mesurant à sa juste valeur l’investissement que requiert la réalisation d’une œuvre pour le concours de MOF. « Ces expériences comme jury sont cependant très enrichissantes, dans le sens où cela nous permet d’avoir une autre vision du métier de gouvernante », assure-t-il.
Amandine Leroy, qui a été décorée à l’issue du 27e concours, a présenté Vision Plus, une application intégrant un outil de gestion des performances des ressources humaines. Cette application comprend notamment un programme d’intégration, un programme de perfectionnement, un programme de certification et un assistant en réalité augmentée pour les managers et gouvernantes et gouvernants généraux. « Pour ce concours, je me suis beaucoup appuyée sur les professionnels qui collaborent avec le secteur, comme des parqueteurs ou des antiquaires, j’ai énormément lu », indique-t-elle, avant de confesser que ses équipes lui ont servi de cobaye. « Elles m’ont constamment inspirée », assure-t-elle à ce sujet. Ce concours lui a en outre permis de dépasser son métier, avec, dans le cadre de l’épreuve finale, la rencontre avec des spécialistes de l’informatique, des développeurs ou des professionnels de la réalité augmentée. « Il est également important de bien prendre en considération le rôle de l’AGGH, qui m’a également aidée, grâce à son soutien et au travers de ses ouvrages ou de ses fiches », appuie-t-elle, reconnaissante.
Interrogée sur les secrets de sa réussite, celle qui est désormais responsable qualité au Yacht Club de Monaco, conseille de s’intéresser à tous les petits détails de son quotidien. « Et rester soi-même ! », martèle-t-elle, reconnaissant que ce titre de MOF ouvre de belles perspectives. « Certains établissements recherchent des cols bleu-blanc-rouge pour se valoriser. Ainsi, de belles opportunités se présentent, avec de grandes responsabilités et de grands défis », conclut-elle.
Un point de vue auquel Marie Favre, qui a aussi décroché cette consécration, souscrit. « Ce titre de MOF est, pour moi, une petite revanche », lance-t-elle fièrement. « J’ai passé une bonne partie de ma carrière dans les îles et, lorsque je suis rentrée en France, certains responsables des ressources humaines déploraient mon manque d’expérience à Paris », se souvient-elle. « Ce titre est aujourd’hui une carte de visite qui me permet de recruter plus facilement, car les collaborateurs ont envie d’apprendre à mes côtés », constate-t-elle. L’œuvre, présentée par la directrice d’hébergement du Jiva Hill, à Crozet (Ain), est un projet de livraison de fournitures directement en chambre par un système de tuyaux pneumatiques. « Lorsque l’on présente un projet, il faut y croire jusqu’au bout. Si l’on y croit soi-même, les autres y croiront », assure-t-elle, tout en insistant, à l’instar de sa consœur, que le MOF incite à rester curieux en toutes circonstances et d’essayer d’en savoir toujours davantage.
«Le MOF est incontestablement un accélérateur de carrière»
D’autres MOF sont venues appuyer ces témoignages. « Le MOF est incontestablement un accélérateur de carrière », confirme Gaëlle Breteau, consacrée en 2007, qui évolue aujourd’hui au sein de l’École Hôtelière de Genève. « Je suis fière d’avoir obtenu ce titre », abonde Virginie Lafon, fondatrice de la solution 1Check, fruit de son œuvre, et qui officie depuis neuf ans à l’hôtel Negresco, à Nice. « Ce titre fait de moi une ambassadrice et une référente. J’ai désormais un devoir de transmission plus important », acquiesce-t-elle.
Mais, comme dans tout concours, il y a peu d’élus et les désillusions sont nombreuses. Certains candidats malheureux ont également pu faire part de leur retour d’expérience. Tous sont unanimes sur un point : ils ne regrettent pas d’avoir tenté leur chance. « Cette expérience est riche en enseignements. On apprend et, au final, c’est bien cela l’essentiel », se console Christine Bourgaux, candidate du concours cette année.
« Être un des Meilleurs Ouvriers de France n’est pas une finalité en soi, c’est le début d’un long chemin, au quotidien, qui va vous engager pour le rayonnement de votre métier, de votre distinction, au niveau national et international », témoigne encore Corinne Veyssière. Pas une fin en soi, certes, mais le symbole d’un aboutissement et d’excellence. Et, preuve de la résilience de ces gouvernants et du prestige du concours de MOF, la plupart des candidats déçus ont, malgré la difficulté de cette épreuve, l’intention de se représenter au concours. La plupart, dès sa prochaine édition, la vingt-huitième. D’autres, pour une édition ultérieure, démontrant ainsi le prestige et l’excellence que revêt le statut de MOF demeure intact dans l’esprit des gouvernantes d’hôtels.
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