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RAS AL KHAIMAH, LA PERLE DES ÉMIRATS (Émirats arabes unis)

Entre mer, montagne et désert, le petit émirat situé au nord de Dubaï, a entamé le virage du développement touristique, afin de draguer les voyageurs en quête de charme, d’authenticité, de nature et de divertissement.

RAS AL KHAIMAH, LA PERLE DES ÉMIRATS (Émirats arabes unis)

Entre mer, montagne et désert, le petit émirat situé au nord de Dubaï, a entamé le virage du développement touristique, afin de draguer les voyageurs en quête de charme, d’authenticité, de nature et de divertissement.

Catégorie : Moyen Orient - Émirats arabes unis - Économie du secteur - Tourisme
Article rédigé par Guillaume Chollier le 22-05-2023


À l’ombre de l’immense Burj Khalifa, à ce jour le plus haut gratte-ciel au monde, avec ses 828 mètres, se trouve un émirat qui n’a pas encore la notoriété de sa grande sœur de Dubaï. Moins ostentatoire, davantage tournée vers la nature, la découverte et l’authenticité, Ras Al Khaimah attire pourtant de nombreux voyageurs du monde entier. Il faut dire que, bien qu’il ne dispose pas de gisements de pétrole ou de gaz, le plus petit émirat de la fédération des Émirats arabes unis, avec environ 400000 habitants, ne manque pas d’atouts.

Un carrefour du commerce de la perle

Ce territoire, autrefois appelé Julfar – la perle en arabe – a été, durant 2000 ans, le carrefour du commerce de la perle. Al-Jazirah al-Hamra – l'île Rouge – en est le symbole. Cet ancien village de pêcheurs de perles datant du XVIIᵉ siècle, en cours de réfection, a abrité jusqu’à 3000 habitants entre ses murs de coquillages.

À quelques encablures de là, à Al Rams, la tradition des fermes perlières se perpétue notamment avec Suwaidi Pearls. Ancien diplomate, Abdulla Rashed al-Suwaidi, la cinquantaine, a définitivement tombé le costume, pour renouer avec l’histoire familiale et prendre la succession de son grand-père. Dans son bateau traditionnel, chemin faisant vers la plateforme qui tient lieu de base opérationnelle pour la récolte du précieux gemme nacré, Abdullah Rashed, drapé dans son habit traditionnel blanc immaculé, conte son histoire familiale et détaille à une assistance captivée le processus de fabrication d’une perle.

« Lorsqu’un corps étranger pénètre dans la coquille, le mollusque réagit, dans un processus d’autodéfense, en entourant l’objet de milliers de couches de nacre, jusqu’à l’enfermer dans une bille totalement lisse », explique-t-il
. Si, dans la nature, un coquillage sur 10000 produit une perle, ce ratio tombe à 40 perles pour 100 coquillages dans un élevage, précise le pêcheur, qui, après s’être saisi d’une huitre dans un bassin, l’ouvre et en extrait une perle, dissimulée sous la chair du mollusque. Effet waouh garanti !

Une proposition culturelle qui se développe

Plus haut, à 63 mètres au-dessus du niveau de la mer exactement, se dresse le fort de Dhayah. Cette fortification du XVIIIᵉ siècle constitue fort perché le plus haut des Émirats arabes unis, et a été le théâtre d’une bataille lors de la campagne du golfe Persique de 1816, lorsque, après un bref siège, ce lieu a été pris par l’armée britannique.

Après avoir effacé les 239 marches qui permettent d’accéder à son sommet, l’horizon s’ouvre sur le golfe perso-arabique et permet, par temps clair, de contempler les côtes iraniennes.

Si l’histoire de Ras Al Khaimah est riche de plus de deux millénaires, elle est cependant pauvre en vestiges, à l’image du fort de Dhayah, victime des destructions méticuleusement orchestrées par les occupants successifs, qu’ils soient perses, portugais ou britanniques. Cependant, le musée de Ras Al Khaimah, situé dans l’ancien palais du Cheikh, qui l’occupa jusqu’au milieu des années 60, expose poteries datées du XVIᵉ siècle, bijoux en argent, mousquets d’époque et autres sabres, dagues et poignards.

À 160 à l’heure au-dessus du vide dans le Jebel Jais

Plus loin, aux confins de la frontière avec le sultanat d’Oman, et surtout plus haut, à près de 2000 mètres d’altitude, Ras Al Khaimah joue la carte du sport en harmonie avec une nature sauvage, minérale, presque inhospitalière. Sur la route qui serpente dans la montagne et mène jusqu’à Jebel Jais, se trouvent des carrières, dans lesquelles on extrait un minerai qui fait la fierté des locaux et de RAK Ceramics (RAK, comme Ras Al Khaimah, ndlr), leader mondial de la céramique et de la porcelaine, dont les 30 millions de pièces produites chaque année – vaisselle, baignoires, lavabos – sont expédiées sur les cinq continents.

Ici, le mercure s’affiche bien plus bas qu’en bord de mer. Au milieu des chèvres sauvages, qui bondissent de rocher en rocher avec la grâce d’une ballerine et la précision d’un métronome, une piste de luge, la plus longue du monde, louvoie au pied d’un restaurant d’altitude où locaux, touristes et expatriés se prélassent au soleil. Les amateurs de sensations fortes grimperont, eux, un peu plus haut encore, pour s’élancer, à plat ventre, suspendus à un câble, à 1000 mètres au-dessus du sol, sur la plus grande tyrolienne du monde : 2831 mètres avalés à une vitesse oscillant de 120 à 160 km/heure. Grand frisson garanti.

Encore plus haut, à près de 2000 mètres d’altitude, tutoyant les cimes, l’émirat séduit les randonneurs grâce à ses 85 km de pistes et sentiers. « Bientôt, nous atteindrons même les 100 km », promet Fadi, qui a créé Adventurati Outdoors, une société au sein de laquelle une dizaine de guides accompagnent les randonneurs jusqu’au point culminant du pays, Jebel Jais, à 1934 mètres d’altitude. Là, une borne blanche, que l’on franchit d’un simple pas, symbolise la frontière avec Oman. Le panorama, unique sur les montagnes, permet en outre d’observer le soleil depuis son lever sur l’océan Indien et le golfe d’Oman, jusqu’à son coucher sur le golfe perso-arabique. Splendide !

Un peu plus bas, à 1770 mètres d’altitude, Fadi a dressé un campement cossu, à l’abri des vents, du froid et de la neige qui s’abattent parfois sur ce territoire qui peut alors devenir hostile. À l’intérieur, des plats traditionnels mitonnés par des locaux rassasieront les randonneurs. Mention particulière pour les luqaimat, de petits beignets ronds, copieusement arrosés de sirop de datte, qui se dégustent sans modération, ou presque.

La destination, située à seulement 45 minutes de route de l’aéroport de Dubaï, est desservie par Emirates et Air France. Dès novembre prochain, l’aéroport international de Ras al-Khaimah accueillera des vols en provenance de Paris, opérés par Qatar Airways, avec une escale à Doha, ce qui ouvre de nouvelles perspectives au petit émirat au fort potentiel.

Une offre d’hôtels de luxe en plein essor à Ras al-Khaimah

En matière d’hébergement, Ras Al Khaimah propose des solutions cinq étoiles de haut standing. Avec son architecture digne des mille-et-une-nuits, le Waldorf Astoria Ras Al Khaimah trône sur la plage de sable blanc d’Al Hamra, où ses 356 chambres et suites, ses sept restaurants, ses piscines, son spa, ses courts de tennis et ses deux parcours de golf, offrent un confort optimal.

Le Mövenpick Resort Al Marjan Island propose, dans un design moderne, un service de qualité. Ses 418 chambres, suites et villas privées offrent chacune une vue sur la mer. L’établissement dispose en outre de six bars et restaurants, trois piscines extérieures, un centre bien-être et salle de sport, quatre salles de soins, d'une base de sports nautiques et d'un club enfants.

Sur l’île artificielle de Hayat Island, l’InterContinental Ras Al Khaimah Resort & Spa dispose de 351 chambres, suites et villas privées avec piscine, de six restaurants et bars, d’un spa de grand standing et d’un club enfants.

Ras Al Khaimah abrite par ailleurs deux Ritz-Carlton à l’atmosphère diamétralement opposée. Le premier, The Ritz-Carlton Al Khaimah Al Hamra Beach, est situé en bord de mer. Il met à disposition 32 villas privées sous tente, de style arabe, toutes dotées d’une piscine, et d’un restaurant de fruits de mer. Quant au second, le Ritz-Carlton Ras Al Khaimah Al Wadi Desert, il est implanté dans une réserve naturelle de 100000 hectares, dans le désert. Depuis ses 100 villas équipées de piscines privées, il est possible de partir en safari 4x4, dans les dunes, à la découverte des oryx, gazelles et autres renards du désert. Balade à dos de chameau, centre équestre ou spectacle de fauconnerie figurent également au programme.

Enfin, plusieurs complexes hôteliers de standing sont en cours de construction. Le premier, qui appartient au groupe Anantara, doté de 174 chambres, suites et villas sur l’eau, accueillera ses premiers visiteurs fin 2023, sur Hayat Island. Nobu Hotels ouvrira prochainement une adresse de 300 clés sur Marjan Island. Par ailleurs, les 300 chambres du Sofitel Al Hamra Beach Resort devraient pouvoir accueillir des visiteurs dès 2024.

Le Wynn Al Marjan Island, un luxueux complexe hôtel casino du groupe Wynn et ses 1.500 chambres et suites, doit ouvrir en2027. Quant au Méridien Hotels & Resorts, il sera également implanté sur l’île Al Marjan et dénombrera 350 chambres avec vue sur l’océan, sept restaurants, un centre de remise en forme, un spa ou encore un club enfants. Ouverture prévue en 2026.

À propos de l'auteur

Journaliste depuis 20 ans, Guillaume est un inconditionnel des lieux exclusifs où se mêlent confort, qualité de service et gastronomie. Le tout, teinté d’une simplicité et de sourire qui sont l’apanage du luxe ultime.

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