ACCOMPAGNER LES ÉTUDIANTS EN TEMPS DE PANDÉMIE (France)
Patricia Esbrayat Cnockaert, Central Internships office Director pour les écoles Vatel de Nîmes, Lyon, Paris, Bruxelles et Nantes, nous parle des particularités de la recherche de stages et CDD aujourd'hui.
ACCOMPAGNER LES ÉTUDIANTS EN TEMPS DE PANDÉMIE (France)
Patricia Esbrayat Cnockaert, Central Internships office Director pour les écoles Vatel de Nîmes, Lyon, Paris, Bruxelles et Nantes, nous parle des particularités de la recherche de stages et CDD aujourd'hui.
Les écoles et lycées hôteliers ont tous le même défi à relever : permettre à leurs élèves et étudiants de découvrir le monde de l’entreprise en réalisant leurs stages ou alternances dans un hôtel ou un restaurant.
Alors qu’en temps normal, l’offre et la demande s’équilibrent à peu près, cette année, la pandémie rend la mission des écoles et lycées quasi impossible. Si certains étudiants ont pu trouver des stages en télétravail, notamment en marketing, l’écrasante majorité reste en attente d’un établissement qui les accueillera pour une mission opérationnelle.
Nous faisons le point aujourd’hui avec Patricia Esbrayat Cnockaert, Central Internships office Director pour les écoles Vatel de Nîmes, Lyon, Paris, Bruxelles et Nantes, qui recherche pas moins de 1.400 stages ou CDD en France.
Comment se passent les cours actuellement ?
À l’annonce du deuxième confinement, nous avons été contraints de repasser tous les cours théoriques à distance et de fermer restaurants et hôtels d’application. Néanmoins, les écoles ont eu dans les deux semaines qui ont suivi l’autorisation de leur rectorat d’accueillir les étudiants de 1re année. En l’absence de clients, nous avons réorganisé complètement l’expérimentation dans les différents départements et nous avons associé des étudiants volontaires, de deuxième année.
Avez-vous introduit de nouveaux modules en relation avec la pandémie, que ce soit très concrètement sur l’hygiène ou sur le marketing et la communication ?
Nous n’avons pas, à proprement parlé, modifié les structures de cours. En revanche, les enseignants s’appuient sur la pandémie et ses conséquences pour nourrir la réflexion des étudiants dans toutes les matières du management, que ce soit le marketing, les ressources humaines, la gestion financière… Et bien sûr, nous tenons compte des nouvelles normes d’hygiène et, de fait, les inculquons à tous les étudiants.
Avez-vous pu faire intervenir des professionnels du secteur habituellement plus occupés et qui peuvent se libérer pour transmettre leur passion et leurs connaissances ?
Les professionnels ont toujours été très impliqués dans l’enseignement Vatel. Ils interviennent en tant que professeurs permanents, dispensent des cours sous forme de modules thématiques ou interviennent en conférence… Les programmes ont été maintenus. Ils sont simplement dispensés à distance, en visio, aux dates qui avaient été prévues au préalable.
Que donnent vos échanges avec les recruteurs des hôtels et des restaurants ? Sont-ils optimistes pour la saison d’été ?
Certes la période est incertaine. Mais, depuis plusieurs dizaines d’années, nous avons su nouer avec nos partenaires des liens solides. Cette relation construite sur la confiance nous a aidé à faire face l’été 2020 : nos étudiants de 1re année sont partis en stage et nous avons déplacé à l’année suivante le stage des étudiants de 2e année. Malheureusement, la Covid s’est installé plus longtemps que prévu. Maintenant, il nous faut relever un challenge de taille : placer en stage d’été tous nos étudiants de 1re et 2e année.
Nos partenaires restent optimistes mais nous savons tous, par expérience, que nous sommes à la merci des annonces gouvernementales.
Les stages sont rares car les recruteurs ont déjà beaucoup de salariés en chômage partiel et privilégieront leur retour à l’emploi. Pourquoi un hôtel devrait aussi faire appel à des stagiaires pour cette saison d’été ?
Les professionnels se sentent très impliqués dans la formation des étudiants Vatel car ils assurent l’avenir de toute une profession. Ils savent aussi qu’ils peuvent compter sur des jeunes en phase avec la réalité des métiers, qui font preuve de flexibilité et d’une grande capacité d’adaptation, des jeunes qui peuvent aussi leur apporter beaucoup : la maîtrise des nouvelles technologies, l’ouverture sur de nouveaux savoir-faire… Et en cette période de remise en question, c’est très enrichissant pour les deux parties en présence. Enfin, comme à l’été 2020, nous comptons tous sur un tourisme intérieur en fort développement.
Que répondent les pouvoirs publics à votre demande ?
Nous avons rencontré un soutien sans faille de la part des rectorats qui ont compris notre concept d’enseignement fondé sur l’association théorie/pratique et que l’expérimentation était essentielle dans la formation de nos étudiants. Ils nous ont accordé le droit de maintenir l’expérimentation en présentiel, à condition toutefois de la réorganiser en petites groupes et dans le stricte respect des règles sanitaires. En revanche, pour la recherche de stages, cela reste de notre ressort.
Comptez-vous aussi vous orienter vers le secteur du retail pour trouver ces stages ?
Notre optimisme nous laisse penser que les établissements pourront rouvrir au printemps et que nous pourrons assurer à nos jeunes de faire leur stage.
Que vous disent les étudiants ? Constatez-vous des changements de voie ?
Les étudiants, comme nous tous, souffrent de la situation ; ils sont impatients qu’elle se règle. Nous constatons néanmoins qu’ils sont beaucoup moins pessimistes que leurs parents, qu’ils ont une confiance en l’avenir et qu’ils sont prêts à relever leurs manches.
Quelles sont les périodes de CDD et de stages que vous recherchez ?
Pour les étudiants de 2e année, plus expérimentés, nous recherchons des CDD pouvant aller du 10 mai au 17 octobre. Néanmoins, si des établissements réduisent leur période d’ouverture, nous nous adapterons.
Pour tous les autres étudiants, nous recherchons des stages sur la période du 12 avril au 17 octobre, leur durée pouvant varier de 12 à 23 semaines. Les postes visés sont très opérationnels : restauration, réception, assistanat de gouvernant…
Sylvie Leroy, éditeur enthousiaste depuis 1999 Sa passion pour l'hôtellerie de luxe, « une partition jouée à la perfection par un fantastique orchestre », conduit Sylvie Leroy à créer en 2004 le Journal des Palaces, quotidien en ligne dédié aux acteurs du secteur, avec des actualités, des offres d'emploi et des ressources utiles.
