SINGULARITÉS HFT : INNOVATIVE PEOPLE FOR HOSPITALITY, FOOD AND TOURISM
Singularités HFT se met au service de tous ceux qui souhaitent créer de nouvelles expériences et transformer leur façon de faire de l’hospitalité dans le respect de l’humain et de la nature. Interview… |
|
SINGULARITÉS HFT : INNOVATIVE PEOPLE FOR HOSPITALITY, FOOD AND TOURISM
Singularités HFT se met au service de tous ceux qui souhaitent créer de nouvelles expériences et transformer leur façon de faire de l’hospitalité dans le respect de l’humain et de la nature. Interview… |
Catégorie : Europe - Interviews et portraits
- Produits et Fournisseurs
- Fournisseurs - Interviews
Interview de Sarah Sergent le 11-06-2020
Laurent Beaulieu, en tant que co-fondateur et directeur associé, pouvez-vous nous présenter Singularités HFT ? Nous sommes un cabinet de conseil qui accompagne les investisseurs et les opérateurs dans la création, le positionnement et le développement d’hôtels, de restaurants et autres actifs touristiques. Pascale, Laurence, Nicolas, Gilles, Olivier et moi-même formons une équipe pluridisciplinaire autour d’un cœur de métier Marketing. Nous élaborons des stratégies et des dispositifs opérationnels novateurs, adaptés à chaque histoire. J’insiste sur le mot « équipe », notre valeur première. Si chacun des membres a son expertise, chacun d’eux est consulté quel que soit le sujet. Nous travaillons de manière horizontale.
Comment aborde-t-on le conseil chez « Singularités HFT ? Sous différentes facettes ? » L. B : Singularités HFT rassemble six experts qui forment une chaîne complète de compétences en marketing, communication, ventes, revenue management, innovation et design. Chacun de nous a travaillé dans le secteur de l’hôtellerie et a cumulé des expériences variées qui ont façonné notre approche. Par conséquent, nous sommes proches de nos clients. Nous privilégions le contact et l’échange. Nous plébiscitons l’authenticité et le concret. Et pour vous donner enfin une image parlante, nous cultivons des légumes en pleine terre, nous ne faisons pas de légumes hors sol !
Pourquoi « Singularités HFT » ? L. B : Pour répondre à ce que je voulais proposer. L’idée n’était pas d’être différent pour être différent, mais bel et bien pour faire différemment, selon nos valeurs que sont la sincérité dans les relations, l’audace dans les idées et le pragmatisme dans l’action. « HFT » pour « Hospitality Food & Tourism ».
Quand avez-vous créé « Singularités HFT » ? L. B : Le concept a émergé courant 2019. La société elle-même a pris son expansion en plein Covid… Une période tout aussi singulière !
Quelles sont vos ambitions ? L. B : Notre ambition est d’accompagner des entrepreneurs, des investisseurs, des opérateurs dans la réalisation de leurs projets, de les aider dans les transitions que cette époque, entre une constante évolution des besoins, les contraintes de la crise sanitaire et l’urgence économique, a engendré.
Pascale Boissier, responsable Innovation & transitions : Nous nous trouvons à un moment charnière qui nous oblige à revoir nos modèles existants. Ces changements étaient déjà dans l’air, avant que la crise sanitaire ne vienne accélérer tout ça. L’industrie touristique jusqu’ici assez conservatrice, devra apporter du neuf. À nous de la réinventer !
L. B : Et nous savons la réinventer ! Nous avons tous vu passer les disrupteurs tel que Airbnb ou encore des entrepreneurs venant d’autres univers que celui du tourisme, qui ont cassé des codes. Je pense en particulier à Jean-Philippe Cartier de H8 Collection, Xavier Anthonioz de 123 IM, Jean Valfort de Panorama Group…
Avec qui travaillez-vous actuellement ? L. B : Nous travaillons aussi bien avec des groupes qu’avec des indépendants. Nous travaillons avec des investisseurs et des opérateurs qui possèdent déjà des hôtels en France et à l’étranger et qui souhaitent par exemple lancer une marque, opérer des transitions et faire évoluer le positionnement de certains sites tant sur l’hébergement que sur la restauration ou le bien-être. Nous les invitons à moderniser une approche classique ou encore à voir à long terme en intégrant des tendances qui seront les modèles de demain. Nous les aidons aussi à repenser leur parcours client, aussi bien sur des topics précis que sur l’expérience globale. Nous sommes bien entendu sollicités pour guider des structures dans leur sortie de la Covid. Pour ce faire, nous déployons des plans d’actions afin d’amorcer la relance, actuellement orientée quasi exclusivement vers le marché local et français
Dans le cadre de cette crise sanitaire, comment faire comprendre la nécessité d’investir dans des changements alors que les acteurs du tourisme vont sans doute, dans un premier réflexe, vouloir gérer à l’économie ? P. B : Aller à l’économie, même si nous comprenons parfaitement les problèmes de trésorerie, serait encore plus mortifère. Investir de l’argent, de la créativité, de l’intelligence et de l’énergie, facilitera grandement leur capacité à rebondir. Regardez l’émergence du take away ! Il faut travailler sur la meilleure manière d’absorber les chocs et de pivoter. L’investissement peut être alors de nature différente et séquencé. Pour illustrer mon propos, je prendrai l’exemple d’un hôtel de montagne avec lequel nous travaillons, qui est en train de profiter de cette parenthèse covidienne pour revoir intégralement son identité visuelle et son design, en intégrant les nouvelles contraintes du parcours client, tout en conservant cet été, une partie de son activité opérationnelle.
Quelles sont les urgences constatées parmi vos clients ? L. B : Ce sont les petites et moyennes structures qui ont le plus besoin d’aide. Plus des structures audacieuses qui souhaitent se différencier. Et il existe pléthore de réactions à chaud : « Je dois revoir mon offre », « Je veux juste reprendre mon activité », « On y va ! », « C’est le moment de repenser les choses à moyen et long terme », « Quel sera le marché ? », « Quel périmètre définir pour demain ? », etc. J’ajouterai également que ces dernières années, le secteur a été fortement bouleversé par de multiples innovations technologiques. Si ces dernières sont intéressantes et garantes de gains de productivité, elles ne doivent pas en revanche prévaloir sur l’humain qui demeure l’essence même de nos métiers de service. La technologie doit servir l’humain et non pas l’inverse.
Quelle différence y a-t-il entre la crise du Covid et les crises précédentes rencontrées : la crise financière de 2008, l’après attentats et l’après Gilets Jaunes ? L. B : Cette crise est totalement inédite par sa forme, son ampleur et sa durée. La crise financière de 2008, elle, a été jugulée non sans impacts, mais sans que l’activité ne soit stoppée nette. Les attentats quant à eux, ont eu lieu un instant « t ». Si les touristes ne sont plus venus durant un temps, l’activité a néanmoins repris progressivement. En tout cas, aucune des structures touristiques n’ont été fermées de façon arbitraire et simultanée contrairement à aujourd’hui. C’est l’écosystème tout entier qui a été touché.
P. B : Aucun événement n’avait jusqu’à alors confiné 3 milliards d’humains simultanément. Nous sommes face à notre première crise environnementale, avant d’être sanitaire. En effet, celle-ci est née d’abord de dérèglements. Il y a eu un avant, il y aura un après. Nous naviguons dans un océan d’incertitudes. Et au milieu de ces changements radicaux, ceux qui s’en sortiront, auront embrasser de nouveaux repères. À travers cet événement sans précédent, espérons que les populations auront pour le moins, pris conscience de l’importance de cultiver et produire localement, et de respecter les saisons.
Quid des solutions ? Olivier Helies, co-fondateur et directeur associé, en charge du Financier et du Juridique : On ne peut plus se contenter de faire des ajustements tactiques, autrement dit de mettre des pansements. Nous devons avoir une vision plus globale, plus stratégique et plus pérenne. Il y a aussi des investisseurs qui sont là pour soutenir les hôteliers, et pas seulement sur un plan financier. Quand un projet est viable, il y a toujours des investisseurs disponibles et une création de valeur qui se fait. Le mieux est de « co-créer avec l’investisseur », travailler de concert, en amont. En intégrant ainsi les intérêts de chacun, dès le départ, on gagne une multitude de connections et de solutions. On met non seulement en place les outils nécessaires, mais aussi et surtout on crée immédiatement de la valeur au bénéfice du client. Nous avons l’expertise et le réseau pour accompagner les montages et le financement d’acquisition ou de développement. Disposer de cette composante au sein de l’équipe permet de faire coïncider les visions des investisseurs et des opérateurs. Nous offrons également à nos clients les meilleurs référents du marché dans leur spécialité. À six personnes, nous ne pouvons pas en effet balayer tous les domaines. En revanche, nous nous sommes entourés d’experts complémentaires. Je citerai par exemple Pitaya Group qui élabore des concepts, et xCO analytics qui apporte une analyse sur les datas pour alimenter des prises de décision. Il faut savoir être humbles et identifier les partenaires appropriés. Nous avons tous une place clé dans cette échelle de valeurs pour « co-créer » et faire évoluer l’expérience client en fonction des nouveaux besoins.
Nicolas Bianco, associé en charge du Design & du Studio graphique, ex-propriétaire de restaurants : Toutes les réflexions nous conduisent à nous tourner vers les marchés locaux. Les restaurants s’adaptent en deux temps. Certains font du take away en attendant de rouvrir, d’autres savent déjà qu’ils ne souhaitent pas rouvrir avec les contraintes qui se dessinent. Un grand restaurant gastronomique de Copenhague a même décidé de faire des hamburgers à emporter, pour une période indéterminée ! La force de ce métier, c’est de pouvoir néanmoins adapter, réorienter leur activité. C’est une des raisons pour lesquelles nous accompagnons des acteurs locaux ou lointains dans ces changements de cap. Enfin, nous accordons beaucoup d’attention à l’atmosphère, à travers le design, le personnel, les uniformes, l’art, l’énergie… Tous ces détails sont des points essentiels de la différenciation pour un établissement.
Laurence Faye, associée en charge du Pôle Ventes : Tous ces métiers de service sont en lien direct avec l’humain, disait Laurent, d’où l’importance de la formation et du management. Et nous savons ô combien la pénurie des talents est dramatique dans notre industrie. Cette dernière devra trouver un équilibre intergénérationnel et même s’ouvrir à d’autres profils. L’important est bien le savoir-être, avant le savoir-faire. Il faut donc repenser l’hospitalité de demain, en misant sur de nouveaux éléments. Enfin, l’interdisciplinarité sera forcément une des réponses à donner dans un futur proche.
Gilles Deshayes, associé en charge du Revenue Management et de la Formation : Il est difficile actuellement de faire des prévisions mais nous sommes obligés d’envisager des scénarios pour nos investisseurs. Il faut anticiper l’impact des mesures sanitaires sur le chiffre d’affaires face à l’épidémie, lors de la reprise des activités. Je me réfère aussi à ce qui se passe ailleurs. Et même si les marchés sont distincts du nôtre, on y retrouve les mêmes problématiques ou opportunités : ce focus sur le marché domestique, les opportunités du segment Loisirs avec une concentration sur les week-ends et jours fériés, les incertitudes du MICE fortement impacté avec un retour « possible » uniquement courant 2021, etc.
Vous avez lancé durant le confinement une émission sur l’hôtellerie, la restauration et le tourisme de demain, en partenariat avec Hôtel & Lodge : « Les ConversationS HFT ». Pouvez-vous nous en dire plus ? L. B : Tous les jeudis, nous donnons rendez-vous aux internautes pour 30 minutes d’échange avec les professionnels qui font l’hôtellerie, la restauration et le tourisme d’aujourd’hui et de demain. Nous partageons ainsi des réflexions, des clés et actions pour sortir de cette crise et construire une économie touristique résiliente et prospère. C’est en tout cas notre façon de contribuer à l’entraide collective et nous comptons bien poursuivre ces échanges aussi longtemps qu’ils pourront éclairer nos lanternes et apporter des solutions. Le format sera amené sans doute à évoluer en fonction des besoins. Ces ConversationS sont diffusées sur la page Facebook de Hotel & Lodge, et sont également disponibles sur LinkedIn, Instagram, YouTube et en podcast sur Itunes Podcast, SoundCloud, Deezer, Spotify. Propos recueillis par Sarah Sergent
|
|