Révolution de «palais» chez Small Luxury Hotels (Royaume-Uni)
Pour ses 25 ans, le groupement d’hôtels de luxe indépendants se restructure et adopte une nouvelle stratégie. Le tout s’effectue en douceur avec à la clef une reprise en main des hôteliers. Acteur de cette évolution, Jérôme Tourbier, président du conseil consultatif international des hôteliers, nous dévoile les grandes lignes de la feuille de route de la chaîne. |
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Révolution de «palais» chez Small Luxury Hotels (Royaume-Uni)
Pour ses 25 ans, le groupement d’hôtels de luxe indépendants se restructure et adopte une nouvelle stratégie. Le tout s’effectue en douceur avec à la clef une reprise en main des hôteliers. Acteur de cette évolution, Jérôme Tourbier, président du conseil consultatif international des hôteliers, nous dévoile les grandes lignes de la feuille de route de la chaîne. |
Catégorie : Europe - Royaume-Uni - Interviews et portraits
- Interviews
Interview de Claire Cosson le 12-10-2016
Journal des Palaces : Avant d’entrer dans le vif du sujet, rappelez-nous rapidement ce qu’est Small Luxury Hotels (SLH) ?
Jérôme Tourbier, président du conseil consultatif international des hôteliers de SLH
Fondée en 1991 à la manière d’une chaîne volontaire, Small Luxury Hotels est un regroupement d’hôtels indépendants haut de gamme dont la principale caractéristique réside dans le fait que les maisons réunies ont toutes un caractère exclusif et disposent, en général, de petite capacité hôtelière. À ce jour, SLH est une collection unique de 520 adresses de luxe, réparties dans 80 pays à travers le monde. Notre équipe de management se compose de 100 collaborateurs dont 80 basés à Londres, 10 à Singapour et 10 à New York.
Journal des Palaces : Voilà quelques semaines, SLH a procédé à un changement de structure. De quoi s’agit-il ?
Jérôme Tourbier
Dès son origine, SLH visait à mutualiser les moyens financiers des hôteliers pour les accompagner dans leur commercialisation, leur stratégie de développement et leur proposer des services dédiés. Aujourd’hui comme hier, notre objectif reste le même : unir nos forces pour être plus forts ! Reste que face à la montée en puissance des OTA et à la révolution du numérique dans l'univers du tourisme, nous avons constaté que notre modèle s’était fragilisé. C’est la raison pour laquelle, la chaîne a décidé de procéder à une restructuration profonde accompagnée de la mise en place d'une nouvelle gouvernance.
Au terme de cette opération, SLH a fusionné ses différentes sociétés en une seule et unique entité. Cette nouvelle structure fonctionne avec, d'un côté, un conseil d’administration présidé par Filip Boyen. De l'autre, un conseil consultatif international des hôteliers a été constitué. J'en assure la présidence avec à mes côtés deux vice-présidents : Samir Saab de Casas del XVI et Rafi Bejerano de The Arch London. Fort de cette restructuration, les hôteliers SLH reprennent leur destinée en main. Désormais, ils sont en effet actionnaires majoritaires et détiennent 2/3 du capital de la chaîne.
Journal des Palaces : Cette nouvelle structure rime-t-elle avec nouveaux moyens financiers ?
Jérôme Tourbier Oui, en effet. SLH bénéficie de nouveaux moyens financiers qui s’élèvent à 14 millions d’euros. Cette nouvelle enveloppe va permettre à la marque de mettre en œuvre un plan quinquennal ambitieux.
Journal des Palaces : Quelles sont les grandes lignes de votre nouvelle stratégie ?
Jérôme Tourbier
Concrètement, notre stratégie est simple : nous devons nous concentrer sur notre ADN ! C'est-à-dire remettre l’accent sur ce qui nous distingue de la concurrence à savoir la différence de nos établissements et l’indépendance d’esprit de nos membres. Il faut que SLH parvienne à faire comprendre à ses clients que grâce au caractère singulier de chacun des établissements membres, notre marque a la capacité de leur offrir des prestations luxueuses inédites et de très belles émotions.
Pour parvenir à ses fins, SLH s’est fixé un plan sur cinq ans dont les grands axes portent notamment sur l’homogénéité et la cohérence du réseau, le développement, la technologie (web …), la distribution et les programme de fidélisation. La toute première étape de notre travail a porté sur l’identité visuelle de la marque. SLH dispose désormais d’un nouveau logo à la fois plus moderne, plus contemporain et plus avant-gardiste. Pour autant, nous conservons l’ancien sigle à côté du nouveau, car il représente notre héritage.
Journal des Palaces : A la tête d’une collection de 520 hôtels, quelles sont vos ambitions de développement ?
Jérôme Tourbier
Soyons clairs : SLH a pour objectif principal de monter en gamme. Chez nous, la qualité prime sur la quantité ! Donc, il n’y a pas de course au développement. Bien au contraire … Souhaitant donner de la cohérence à notre réseau, nous allons renforcer les critères de sélection et nous focaliser sur des zones géographiques précises. Nos cibles prioritaires sont aujourd’hui : l’Asie, l’Europe et les États-Unis. Nous devons en effet augmenter notre maillage outre Atlantique en particulier en Amérique du Nord. Quant au marché asiatique, il est encore à conquérir. Et il y a encore aussi à faire sur le Vieux Continent.
Journal des Palaces : Et la France, est-elle un marché prioritaire ?
Jérôme Tourbier
Actuellement, SLH dispose de 45 membres à travers l’Hexagone dont une dizaine se situe dans la capitale. Paris figure à la 3e position au hit-parade des destinations derrière New York et Londres. Cette année, le portefeuille de la collection de Small Luxury Hotels of the World a augmenté de 26 établissements. Parmi ces derniers figuraient de très belles adresses situées en France telles le Grand Hôtel du Palais Royal (68 chambres), le Relais Christine (48 chambres), le Domaine des Étangs en Charente (29 suites), le Strato à Courchevel (25 chambres) ou bien encore le Domaine de Fontenille (17 chambre). Alors, oui, la France demeure un marché très intéressant où SLH peut recruter des maisons hors du commun.
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