BILAN DE L'ÉTÉ 2021 : L'HÔTELLERIE FRANÇAISE TRAVERSE ENFIN UNE MEILLEURE PASSE (France)
L’hôtellerie française misait sur la levée des restrictions sanitaires pour enfin regagner en activité. |
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BILAN DE L'ÉTÉ 2021 : L'HÔTELLERIE FRANÇAISE TRAVERSE ENFIN UNE MEILLEURE PASSE (France)
L’hôtellerie française misait sur la levée des restrictions sanitaires pour enfin regagner en activité. |
Catégorie : Europe - France - Économie du secteur
- Chiffres et études
Ceci est un communiqué de presse sélectionné par notre comité éditorial et mis en ligne gratuitement le 26-08-2021
Chose faite, car l’été 2021 a été bien meilleur qu’en 2020 : +47% de chiffre d’affaires sur la période du 1er juillet au 21 août, même si cela reste encore très en dessous des niveaux pré-COVID (-20,4% de chiffre d’affaires par rapport à l’été 2019).
Le secteur revient donc sur la bonne voie. Mais localement, les situations sont extraordinairement contrastées : tandis que certaines destinations signent même de solides progressions relativement à l’avant-crise, d’autres sont encore loin d’avoir retrouvé leurs standards. Bilan complet de cet été pas comme les autres.
BILAN DE L’ÉTÉ 2021 : ACTIVITÉ DES HÔTELS FRANÇAIS PAR DESTINATION Évolution par rapport à l’été 2019 (pré-COVID)
Par rapport à l’été dernier, les performances de l’été 2021 sont en hausse avec à l’échelle nationale un taux d’occupation qui a dépassé les 58% en moyenne, et même le seuil symbolique des 60% dans les établissements ouverts. Ainsi, le taux d’occupation a rebondi de pratiquement 13 points par rapport à l’an passé, même s’il reste encore en retrait de 16 points par rapport à l’été 2019.
Surtout, le mois d’août a marqué un réel coup d’accélérateur pour le secteur : après une baisse d’encore -30,8% du chiffre d’affaires hôtelier en juillet, août (sur la période du 1er au 21 août) a marqué un repli d’activité de « seulement » -8,8%. Au cumul sur les 7 premiers mois de l’année (juillet inclus), l’hôtellerie française affiche une moyenne de -60,7% de chiffre d’affaires par rapport à 2019 : l’amélioration de ces dernières semaines est donc nette.
LA CLIENTÈLE LOINTAINE MANQUE A L’APPEL MAIS LA CLIENTÈLE EUROPÉENNE DE PROXIMITÉ RÉPOND PRESENT
L’absence des Américains, Russes, Chinois ou Japonais du premier semestre 2021 s’estompe progressivement et a été en bonne partie compensée cet été par la clientèle française et celle venant des pays européens limitrophes, qui ont su répondre présent sur le territoire français.
Cette absence de clientèle long-courrier qui avait beaucoup pénalisé les établissements haut de gamme en 2020 n’est pas aussi marquée cette année. La fréquentation des établissements 5 étoiles est 20,9% plus élevée que l’été dernier et il en est de même pour leur prix moyen. En effet, le mois d’août a été marqué par une véritable amélioration de la situation en haut de gamme et luxe avec seulement -4,7% de RevPAR en 5* par rapport à 2019.
Ce sont toutefois, comme depuis le début de la crise sanitaire, les gammes économiques et notamment 2 étoiles qui tirent le mieux leur épingle du jeu, avec un taux d’occupation à 65,4%.LES TOURISTES PLÉBISCITENT LE LITTORAL POUR LEURS VACANCES D’ÉTÉ
BILAN DE L’ÉTÉ : TAUX D’OCCUPATION DES HÔTELS FRANÇAIS (cumul du 1er juillet au 21 août)
Si les résultats sont globalement bons sur le sol français, les résultats sont particulièrement hétérogènes selon les territoires. Alors que le littoral signe des performances remarquables avec en moyenne seulement -3,1 points de taux d’occupation par rapport à 2019, et même +7,2% de chiffre d’affaires, la capitale peine à se relever.
En effet, Paris et l’Ile-de-France, qui pèsent habituellement plus d’un tiers du chiffre d’affaires du secteur, sont encore et sans surprise, à moins de la moitié de leurs niveaux pré-COVID (-56,2% de chiffre d’affaires à Paris et -50% en Ile-deFrance par rapport à l’été 2019), même si la fréquentation remonte doucement (41,7% de taux d’occupation à Paris).
Parmi les zones du littoral, l’Atlantique a encore eu la cote cet été avec une fréquentation de 88%, soit un taux d’occupation supérieur de 0,5 point par rapport à l’avant crise et un RevPAR 11,8% plus élevé qu’en 2019. Suivent ensuite le littoral breton (+8,2% de RevPAR), la côte méditerranéenne (+4,1%) et enfin la façade Manche (+1,7%) qui avait déjà fait un très bel été en 2020.
Cela se répercute bien entendu sur les régions avec en tête la région Provence Alpes Côte d’Azur (+8,7% par rapport à 2019) suivie des Pays de la Loire (+7,5%) et de la Bretagne (+2,7%). Mais d’autres réussissent tout de même à tirer leur épingle du jeu avec des niveaux proches de l’avant-crise comme l’Occitanie (+0,3%), le Centre Val de Loire (-0,9%), la Nouvelle-Aquitaine (-1,1%) ou encore la Bourgogne-Franche Comté (-3,9%).
BILAN DE L’ÉTÉ 2021 : ACTIVITÉ DES HÔTELS FRANÇAIS PAR DESTINATION (évol. de chiffres d’affaires, en % par rapport à 2019)
Parmi les grandes agglomérations, Marseille Aix-en-Provence et Montpellier se démarquent avec des progressions d’activité majeures sur l’été : +24,1% de chiffre d’affaires pour un taux d’occupation de 82,6% pour la première et +20,3% de chiffre d’affaires pour un taux d’occupation de 85,5% pour la deuxième.
Toulon a remarquablement performé cet été avec un taux d’occupation s’élevant à 85% et un RevPAR 24,8% plus élevé qu’en 2019. La Rochelle (+17,7%), Perpignan (+16,1%), Valence (+15,6%), Saint-Nazaire (+15,5%), Saint Malo (+14,6%) Lorient (+13,7%) ou encore Clermont-Ferrand (+12,9%) ont également su attirer les touristes. Enfin, Annecy a atteint un niveau de fréquentation sans précédent : avec 90,2% de taux d’occupation, il a parfois même pu être difficile d’y trouver une chambre libre cet été.
MAIS L’HÔTELLERIE DES DESTINATIONS PRINCIPALEMENT ORIENTÉES AFFAIRES ET À RAYONNEMENT INTERNATIONAL CONTINUENT DE SOUFFRIR
Cependant, toutes les destinations françaises n’ont pas la chance de jouir de la même attractivité estivale. En particulier, les métropoles de l’intérieur dépendantes de l’activité économique plus que des vacanciers restent en marge de cette reprise.
Cela concerne notamment les poids lourds que sont Lyon (-15,7% de chiffre d’affaires), Lille (-20,2%) ou encore Strasbourg (-40,7%) qui sont encore loin de leurs niveaux d’activité d’avant-crise. Mais le constat vaut tout autant pour un vaste tissu d’agglomérations de l’intérieur : -28,7% à Rouen, -26,9% à Amiens, -21,8% à Toulouse, -15,9% à Rennes, -11,8% à St-Etienne, -10,8% à Metz, -9,9% à Besançon…
Et les villes où l’hôtellerie peut habituellement s’appuyer sur une importante clientèle internationale sont elles aussi encore en net retrait : -14% par rapport à l’été 2019 à Bordeaux, -28,6% à Caen, -21,9% à Reims… Seules Nice & Cannes sont à l’équilibre (-0,4%), car les vacanciers européens et un décalage du calendrier événementiel (le Festival du Film de Cannes a eu lieu exceptionnellement en juillet cette année) ont permis de compenser la moindre présence de clientèles long-courrier habituelles.
LA CONJONCTION DES DÉPARTS EN VACANCES, DU RETOUR DES MANIFESTATIONS GRAND PUBLIC ET DE L’ÉVÉNEMENTIEL PRIVÉ SOUTIENT LES PRIX
Il faut d’ailleurs remarquer que plus largement l’été 2021 en France a été caractérisé par des vacances concentrées sur une période assez courte et qui ont été conjointes au retour de certains types d’évènements : festivals, événements sportifs (à l’instar des 24h du Mans décalées de juin à août), mariages et autres évènements festifs privés qui partout en France ont soutenu l’activité de nombreux hôtels cet été.
Sur l’ensemble des régions, les prix moyens progressent ainsi par rapport à l’été 2020, et pour bon nombre d’entre elles les prix progressent également par rapport à 2019. Seule l’Ile-de-France affiche logiquement encore une nette baisse de ses prix moyens par rapport à l’avant-crise (-14,5% par rapport à 2019, -15,4% à Paris intra-muros).
Dans les autres régions, les prix sont repartis à la hausse par rapport à 2019. C’est encore une fois surtout le littoral qui tire ce phénomène vers le haut en Province, avec une hausse des prix de +9% sur l’ensemble mais jusqu’à +10% à +12% pour les destinations balnéaires.
ET APRÈS ?
Vanguélis Panayotis, CEO MKG Consulting, commente: « l’été 2021 s’inscrit dans la dynamique de reprise postCOVID espérée pour le secteur, même si d’importants contrastes subsistent encore entre les types d’hôtellerie et les territoires. La concentration de la demande sur ces semaines d’été a été une vraie bouffée d’oxygène pour les hôteliers, encore exsangues après ces longs mois de confinement ».
Ainsi, jamais depuis le début de l’épidémie l’hôtellerie française ne s’était autant rapprochée de ses standards pré-COVID, qu’il s’agisse de 2019 ou de la moyenne des 15 dernières années. Mais si l’été 2021 a permis à l’activité hôtelière de trouver un second souffle, la profession le retient encore à l’approche du mois de septembre, traditionnellement l’un des plus importants de l’année (car avec à la fois des clientèles loisirs et d’affaires).
L’indicateur avancé qu’est l’état des réservations sur les prochains mois semble plutôt encourageant : au 23 août, les réservations déjà prises pour le mois de septembre, quoique toujours faibles (entre 20 et 33% selon les régions), sont presque 2 fois supérieures à ce qui avait été constaté l’an dernier à la même période. Et les réservations d’octobre sont aussi en avance relativement à 2020. Surtout, le calendrier d’évènements professionnels à venir semble enfin plus riche, comme à Lyon où les salons SIRHA et Pollutec se tiendront cette année en septembre & octobre 2021.
Mais dans quelle mesure les visiteurs vont-ils revenir à ces évènements d’affaires, et les actifs au sens large reprendre leurs déplacements professionnels ? Quelle proportion de la population française va se faire vacciner ou être durablement exclue, via l’obligation du pass sanitaire, du « marché » adressable par les hôtels ? Beaucoup d’incertitudes demeurent. Mais pour l’heure, il est encore temps de profiter de l’éclaircie de cet été 2021.
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