Activité hôtelière : Paris privilégié ou Paris fragilisé ? - MKG Hospitality (France)
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Activité hôtelière : Paris privilégié ou Paris fragilisé ? - MKG Hospitality (France)
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Catégorie : Europe - France - Économie du secteur
- Chiffres et études
Ceci est un communiqué de presse sélectionné par notre comité éditorial et mis en ligne gratuitement le 18-09-2012
La situation actuelle - très favorable - de l’hôtellerie de chaînes parisienne est la résultante d’un phénomène de raréfaction progressive de l’offre, qui pousse les taux d’occupation vers des sommets. Depuis 2006, un quasi arrêt de tout nouvel apport de capacité nette, conduit à faire jouer le prix moyen comme seule variable d’ajustement, liée de manière étroite à l’évolution de la demande. Bénéfique à court terme pour les hôteliers en activité, ce véritable blocage de l’offre parisienne est aussi une source de fragilité face aux besoins du tourisme d’affaires, congrès et expositions, et à la rivalité menaçante des autres capitales européennes.
Grâce à l’observatoire mis en place par MKG Hospitality, il est possible de voir que sur la fin des années 90, la croissance de l’offre des chaînes parisiennes a suivi le rythme de hausse de la fréquentation, avec un décalage de deux à trois ans, le temps de faire sortir de terre de nouvelles capacités. La progression des prix moyens a accompagné ce phénomène avec deux accélérations sensibles : la période de la Coupe du monde de football en 1998 et l’année 2000, année record de fréquentation internationale de la capitale, génératrice de nuitées en hôtellerie haut de gamme.
Du côté de la demande, l’attractivité de la Destination Paris a entretenu un mouvement largement positif, même si la capitale n’a pas échappé aux conséquences des crises géopolitiques et sanitaires. Les attentats du 11-septembre 2001, la panique internationale du SARS et la crainte terroriste après la Seconde guerre du Golfe en 2003... se traduisent nettement dans les chiffres de fréquentation. Mais à chaque fois le rebond est rapide et rattrape la courbe exponentielle du taux d’occupation parisien.
Cette réactivité des visiteurs, clients hôteliers, peut s’expliquer en partie par les politiques tarifaires menées à l’époque par les hôteliers. Peu habitués à ces crises violentes et planétaires, et encore peu familiarisés à la pratique systématique du Revenue management, les hôteliers ont quelque peu cédé à la panique. Ils ont ouvert largement les canaux de distribution des discounters, se sont livrés à une guerre commerciale sur les grands comptes, et ont joué à fond les opérations promotionnelles. La courbe des prix moyens s’est régulièrement enfoncée pendant
cette période jusqu’au creux de 2005. La remontée progressive, dès 2006, suit le même rythme de croissance que l’indice des taux d’occupation. Les capacités d’accueil parisiennes étant quasiment figées, chaque poussée de fréquentation entretient une poussée des prix moyens. Cette liaison entre variation de la demande et la variation des prix est très étroite, y compris dans les phases de descente et de remontée marquant la crise financière de 2009.
Cet épisode beaucoup plus ramassé dans le temps montre à quel point les hôteliers ont été rapides, cette fois-ci, à exploiter le retour des clientèles nationales et surtout internationales. En 2012, la pénurie régulière de chambres dans la capitale en fait un ilot de croissance ininterrompue du chiffre d’affaires dans une morosité provinciale générale. L’Office du Tourisme et des Congrès de Paris a estimé que l’hôtellerie parisienne dépasse le seuil des 80% de taux d’occupation sur 200 jours par an. «Si nous voulons accompagner la progression annoncée par l’OMT du tourisme international en direction de la France et de sa capitale, nous devrions ajouter chaque année plus de 1,000 chambres supplémentaires au parc hôtelier. Dans Paris intra-muros, nous en avons réalisé 1 700 entre 2008 et 2012, hôtels, résidence et auberges de jeunesse confondus, et, à ce jour, nous avons identifié 4 000 chambres nouvelles sur une quarantaine de projets prévus jusqu’en 2018. C’est deux fois moins que le rythme que nous pourrions soutenir», explique Paul Roll, son directeur général.
«L’offre hôtelière parisienne ne peut rester longtemps à la traîne sans qu’il y ait des conséquences sur le niveau d’activité», explique Georges Panayotis, Président de MKG Group. «L’activité congrès et salons a notamment besoin de nouveaux gros porteurs. Il faut saluer la volonté de la Ville de Paris de libérer des terrains pour faciliter la construction de 7 000 nouvelles chambres à l’horizon 2020, mais le relais doit être pris par les investisseurs qui se heurtent à la difficulté des financements bancaires. Au-delà de la libération des crédits, il est urgent de profiter de ces nouveaux programmes pour faire preuve d’innovation. Paris a tout à gagner en mettant en chantier une nouvelle génération d’établissements qui s’adressent en un seul lieu à une plus grande diversité de clientèles, tant sur le plan social que sur le plan des motivations. Paris a la chance d’attirer tout autant la clientèle affaire que touristique, individuelle que familiale. La segmentation extrême conduit à une saisonnalité d’activité plus chaotique, alors que la mixité créative permet de mieux lisser cette activité dans la semaine et tout le long de l’année».
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