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Exclusif MKG : Parc hôtelier français 2012, l’hémorragie s’aggrave (France)

Exclusif MKG : Parc hôtelier français 2012, l’hémorragie s’aggrave (France)

Catégorie : Europe - France - Économie du secteur - Chiffres et études
Ceci est un communiqué de presse sélectionné par notre comité éditorial et mis en ligne gratuitement le 28-02-2012


• A travers l’analyse annuelle du parc menée par la base de données de MKG Hospitality, au 1er janvier 2012, la France compte moins de 18 500 hôtels classés (nouveau et ancien systèmes confondus), pour un total inférieur à 648 000 chambres. Ce dernier chiffre marque un nouveau recul de l’offre globale, avec un solde net négatif de l’ordre de 6 400 chambres.

• Le recul constant de l’offre hôtelière française, engagé depuis le pic de capacité atteint en 2008, connaît une nouvelle accélération à mettre au compte de recul de l’hôtellerie économique indépendante (0, 1, 2*). Rien que dans cette catégorie, 634 hôtels et 12 300 chambres sont sortis de l’inventaire. Moins encore que les années précédentes, l’hôtellerie de chaînes n’a pas pu compenser cette perte, son développement étant freiné par la difficulté de lancer de nouveaux projets et la croissance exponentielle des résidences hôtelières.

• Alors que les échanges touristiques mondiaux augmentent régulièrement, la baisse de capacité d’accueil en France génère le risque d’une véritable délocalisation de la clientèle vers d’autres pays mieux équipés. A court terme, les taux d’occupation en France sont consolidés, mais avec le danger de perdre de grandes manifestations ou de limiter la venue de délégations, comme c’est déjà le cas régulièrement à Paris.

• La relance d’une nouvelle offre hôtelière en constructions neuves est un élément capital de toute stratégie touristique destinée à gagner des parts de marché et des points de croissance économique.

Si la restructuration du parc hôtelier apparaît comme une nécessité pour répondre aux exigences d’une hôtellerie revivifiée par de nouveaux concepts, le vide laissé par la disparition d’hôtels obsolètes est de moins en moins comblé par une offre nouvelle. L’analyse détaillée de l’offre hôtelière réalisée dans chaque département par la base de données de MKG Hospitality fait ressortir un parc national en retrait de 1%, passant sous la barre des 648 000 chambres. Ce sont à nouveau 6 385 chambres, en solde net, qui disparaissent de l’inventaire marchand. Cette perte s’ajoute aux 8 500 chambres perdues l’année précédente. Avec cette nouvelle détérioration, l’offre globale française retrouve son niveau d’il y a dix ans, en pleine de crise du 11-Septembre.

Cette situation correspond à l’inexorable diminution du parc de l’hôtellerie indépendante, qui recule de 2%, alors même que le dynamisme habituel de l’hôtellerie de chaînes est freiné par la difficulté de faire sortir une nouvelle offre et par la poursuite du nettoyage de certains réseaux. Au final, le parc des chaînes a gagné moins de 1 000 chambres nettes. La progression des enseignes les plus dynamiques (5 800 chambres au total) a été contrebalancée par le retrait d’un peu moins de 5 000 chambres vétustes de l’inventaire des principales chaînes et la disparition pure et simple d’enseignes comme Bonsaï, Marmotte ou Everhotel.

Au sein de l’hôtellerie indépendante, le constat est plus inquiétant puisque 7 300 chambres sont définitivement perdues à la commercialisation. L’inadaptation de certaines exploitations aux nouvelles conditions du marché, la montée des exigences des clients, couplée à celles de la nouvelle réglementation en matière de sécurité incendie et d’accessibilité, a conduit un nombre grandissant d’exploitants à jeter l’éponge. La crise économique, le coût de commercialisation et les attentes des consommateurs ont mis à mal la rentabilité d’un nombre croissant d’hôtels économiques avec une perte sèche de 634 hôtels, totalisant 12 300 chambres, un record de chute.

Mais le recul de l’hôtellerie indépendante n’est pas inexorable puisqu’au contraire la croissance de son offre est sensible dans les catégories 3, 4 et 5 étoiles, qui gagnent ensemble plus de 5 000 chambres nettes. Ce mouvement est le prolongement de la tendance qui marque le retour des hôteliers indépendants sur leur territoire de prédilection, l’hôtellerie de centre ville avec des services complets. Entre nouveaux boutiques hôtels dans les centres urbains branchés et établissements rénovés dans la plupart des métropoles, l’hôtellerie indépendante se porte bien sur ces créneaux. D’autant plus que les exploitants ont tendance à rejoindre les réseaux volontaires qui leur apportent les outils de gestion nécessaires et les canaux de commercialisation complémentaires.

C’est d’ailleurs ce cœur de cible que visent les groupes hôteliers qui ont tous décidé de mettre la franchise au rang des priorités du développement. En raison des mouvements internes entre chaînes, la montée en puissance des franchisés dans les parcs intégrés ne se retrouve pas dans le chiffre global de croissance. Pour autant, Accor annonce déjà 1/3 de son parc global en franchise, un chiffre qui monte à 50% pour son enseigne Ibis et 70% pour Mercure. Kyriad de Louvre Hotels Group a repris sa marche en avant, B&B Hotels adapte son concept à la conversion, Balladins reprend des couleurs et Choice est à nouveau en croissance positive. Autant dire que le processus des vases communiquant est engagé. La progression, même marginale, de l’hôtellerie de chaînes sur un marché global qui se contracte, lui permet de franchir un nouveau cap de pénétration. C’est désormais plus de 43% du parc global qui affiche une enseigne hôtelière, et certainement au-delà de 50% si on y ajoute les principaux réseaux volontaires (Logis, SEH, Citotel) qui obligent à mettre leur panonceau en avant.

L’analyse de l’offre globale française en hébergement porte uniquement sur l’hôtellerie classée. Elle n’est pas seule à s’adresser à la clientèle marchande. Les modes d’hébergement parallèles viennent de plus en plus chasser sur ces terres. Les incitations fiscales restent fortes pour stimuler l’investissement dans de nouvelles résidences de tourisme et notamment les résidences urbaines qui ont l’avantage d’être encore moins saisonnières. Malgré la succession de défaillances retentissantes des sociétés d’exploitation, comme Mona Lisa, Maison de Biarritz ou Residhotel, la promotion immobilière va bon train : Adagio de Pierre&Vacances/Accor, Citadines, Appart’City, Park&Suites, Odalys City, Cerise d’Exhore et autres Hipark multiplient les ouvertures. Si la tension est quelque peu retombée avec les hôteliers, il est évident que le modèle des résidences hôtelières aspire une partie non négligeable des ressources des promoteurs qui se tournent moins vers l’hôtellerie.

« Il est plus que temps de lancer un véritable cri d’alarme face à une situation qui se dégrade année après année et dont la courbe s’accélère », commente Georges Panayotis, président de MKG Group. « On ne doit pas regretter la restructuration du parc hôtelier français qui est en train de se produire. On doit par contre regretter les mesures prises dans le passé, comme la loi Raffarin sur les CDEC ou les lenteurs mises dans l’application du classement hôtelier et de la règlementation en faveur de la sécurité et de l’accessibilité. Sous prétexte de vouloir préserver une hôtellerie indépendante, soi disant menacée par les chaînes hôtelières, on a laissé se dégrader des situations qui sont aujourd’hui intenables, sans préparer la transition ».

Le président de MKG Group poursuit : « Il est urgent de relancer la création d’une offre hôtelière neuve, par des investisseurs privés ou institutionnels. On a tendance à croire que le tourisme n’est pas une industrie délocalisable dans ses emplois, mais le résultat est le même si c’est la clientèle qui se délocalise, faute de pouvoir être correctement accueillie. Elle risque rapidement de privilégier les pays concurrents de la France qui ont une politique de l’offre plus dynamique ».

Les Assises nationale du Tourisme de 2008 avaient mis au rang des priorités le développement de nouveaux pôles touristiques français pour équilibrer la répartition des capacités d’hébergement sur le territoire national. Malgré un consensus général, aucune mesure de relance de l’investissement n’a été prise. « Les autorités publiques n’ont rien fait pour freiner la désertification hôtelière dans de nombreuses régions, ni pour créer de nouveaux centres qui combinent tourisme d’affaires et tourisme de loisirs. Le pays perd sur les deux tableaux », conclut Georges Panayotis.

Une présentation détaillée du parc hôtelier français et du parc hôtelier européen par catégories, par modes d’exploitation, par implantations sera effectuée par MKG Hospitality à l’occasion du Global Lodging Forum les 12 et 13 mars à l’hôtel Bristol Paris



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