COVID-19 : LES EXTRAS DE L'ÉVÈNEMENTIEL EN GRANDE PRÉCARITÉ (France)
Ecartés en 2014 du statut d'intermittents, les extras sont les laissés pour compte du secteur entraînant des situations dramatiques. |
|
COVID-19 : LES EXTRAS DE L'ÉVÈNEMENTIEL EN GRANDE PRÉCARITÉ (France)
Ecartés en 2014 du statut d'intermittents, les extras sont les laissés pour compte du secteur entraînant des situations dramatiques. |
Catégorie : Europe - France - Carrières
- Carrière
Article rédigé par Frédéric Abadie le 22-01-2021
Deux élus La République en marche (LREM), le député du Val de Marne Jean-François Mbaye et le sénateur des Hauts de Seine Xavier Iacovelli ont déposé, chacun dans son assemblée respective, une proposition de loi destinée à reconnaître l’activité des intermittents du travail de la restauration, de l’hôtellerie et de l’événementiel.
Ces textes ont été déposés en octobre et novembre derniers et n’ont pas encore été examinés en commission des finances par les deux assemblées.
L’important pour M. Mbaye était d’abord d’alerter le gouvernement sur une profession qui en temps normal, dans l’événementiel, enchaîne des contrats à durée déterminée d’usage (CDDU) et qui soudainement se retrouve sans aucun revenu.
Ceux que l’on appelle communément les extras, avec les confinements, l’arrêt des salons, foires, manifestations diverses, ont été brutalement plongés dans une précarité qui risque de durer. La reprise des manifestations sur Paris comme le Salon de l’Agriculture, la Foire de Paris, le Salon de l’Auto, pourrait n’avoir lieu qu’en 2022, voire plus tard.
« Ce seront les derniers à repartir, indiquait le 6 janvier M. Mbaye au Journal des Palaces. Il ne faut pas, ajoutait-il que le gouvernement confonde la précarité de l’emploi avec des gens qui sont déjà dans un métier » et qui ne peuvent plus l’exercer.
Les extras font partie de ces « trous dans la raquette » qui n’ont pas été identifiés immédiatement par le gouvernement lorsqu’il a pris des mesures économiques en faveur des métiers de la restauration ou de l’hôtellerie.
Aujourd’hui les intermittents de l’événementiel ont pu obtenir une indemnisation de 900 euros par mois, avec un décret en date du 30 décembre 2020. Un montant insuffisant, surtout en région parisienne, pour des travailleurs confirmés face à leurs dépenses comme le loyer, le remboursement d’un prêt ou simplement les achats quotidiens pour la famille.
Certains d’entre eux ont déjà du mettre en vente leur maison pour faire face à la situation ou compter sur la banque alimentaire. Une situation dramatique qui aurait pu être évitée si leur statut n’avait pas été modifié en 2014, leur retirant la protection due aux intermittents.
Deux associations les défendent, en rencontrant les pouvoirs publics et en organisant régulièrement des manifestations pour sensibiliser et attirer l’attention sur les situations très difficiles engendrées par le manque de réactivité et d’aides du gouvernement : le CPHRE, collectif des précaires de l’hôtellerie, restauration et événementiel, et l’OPRE, organisation du personnel de la restauration et de l’événementiel.
Parmi les demandes : que l’État apporte en urgence la vraie réponse exceptionnelle promise par le Président de la République, que la base de calcul soit sur les trois dernières années de travail pour tenir compte du niveau de salaire et que soit revu leur statut pour rejoindre de nouveau celui des intermittents.
L’indemnisation de 900 euros était promise pour les mois de novembre à février. Le premier versement devait avoir lieu le 15 janvier dernier. Mais il faudra attendre jusqu’au 5 février, a indiqué, le ministère du Travail, en raison de difficultés pour Pôle Emploi à mettre au point le programme informatique spécifique…
Ce décret concerne les travailleurs de l’hôtellerie, restauration, événementiel notamment, n’ayant que des contrats courts comme les CDDU et qui n’ont pu en 2020 recharger leurs droits à l’allocation-chômage en raison de la crise sanitaire. La quantité de jours a été abaissée de 260 à 138 minimum, ce qui a élargi le nombre de bénéficiaires de 400.000 à 450.000. Le montant versé par Pôle Emploi de 900 euros correspond à la différence après déduction de l’allocation-chômage, du RSA ou du salaire, ce dernier n’étant pris en compte qu’à hauteur de 60 %.
Il est également à souligner l'importance de ces métiers dans l'image de la France, son art de vivre, son excellence dans les métier de l'accueil et de la restauration. Comme pour d'autres métiers de l'hôtellerie également, chaque départ de talents pour d'autres secteurs est un perte de connaissances, d'expériences et de savoir-faire précieux qui sera difficile à compenser à la reprise.
|
|