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Katara Hospitality : les atouts humains et financiers pour assurer la croissance et la reconnaissance de ses pairs (Qatar)

Comment le groupe qatari a su se positionner à l’échelle mondiale en restant fidèle à ses valeurs.

Katara Hospitality : les atouts humains et financiers pour assurer la croissance et la reconnaissance de ses pairs (Qatar)

Comment le groupe qatari a su se positionner à l’échelle mondiale en restant fidèle à ses valeurs.

Catégorie : Moyen Orient - Qatar - Économie du secteur - Expériences exclusives - Projets hôteliers - Quoi de neuf ?
Article rédigé par Sylvie Leroy le 19-06-2015


Le Qatar est un pays à part au Moyen-Orient. Devenu Etat souverain en 1971, il a choisi l’indépendance, en dehors des Émirats arabes unis. Par rapport à ses voisins, il a également connu un changement important en 1995 avec l’arrivée au pouvoir de l’émir actuel Hamad bin Khalifa Al Thani, plus libéral que son père.

Des réformes sociales et politiques ont été réalisées avec un objectif en tête : un grand respect du passé, des traditions et de la religion, tout en se tournant vers l’avenir pour garantir au pays une diversification de son économie lorsque les ressources naturelles en hydrocarbures se feront plus rares. Un grand écart entre culture qatarie et modernité, sans tomber dans les frivolités de Dubaï et en gardant en tête des axes de développement clairs et surtout porteurs pour un tourisme maîtrisé.

Le touriste venant au Qatar ne sera pas un croisiériste en short ou un adepte des resorts all inclusive en bord de mer. Pas de tourisme de masse mais un tourisme bien choisi qui permettra à l’émirat de rayonner à l’international, d’être une référence sur les domaines qu’il aura pris soin de choisir.

Ces domaines sont au nombre de cinq : le sport, le médical, le bien-être, l’éducation et la culture.

Le sport, nous en avons beaucoup entendu parler avec les différentes compétitions déjà organisées ou en cours d’organisation au Qatar. Le pays a développé et continue de développer de nombreuses infrastructures pour accueillir de grands événements internationaux. Le médical rejoint le sport, puisque les plus grands sportifs viennent se faire opérer ou soigner par des chirurgiens de renom dans des hôpitaux à la pointe des dernières technologies. Au-delà de la médecine du sport, les touristes les plus fortunés viennent au Qatar pour bénéficier de soins médicaux haut de gamme. Le bien-être vient compléter logiquement cette offre médicale.

L’éducation est le troisième axe de développement du tourisme. Là aussi le pays vise la perfection : des partenariats ont été signés avec de grandes écoles dont Yale, l’INSEAD ou HEC Paris.

Le passé étant très important pour les Qataris, il était normal que la culture soit aussi au cœur du développement du tourisme. Et pour construire les musées, le pays a bien entendu fait appel aux plus grands architectes : le Musée des Arts islamiques a été conçu par l’architecte Pei, et, pour l'aménagement intérieur, par l’architecte Jean-Michel Wilmotte. Il accueille le magnifique restaurant Idam d’Alain Ducasse, décoré par Philippe Stark, où faute d’alcools, vous dégusterez de délicieux mocktails. Jean Nouvel supervise quant à lui la construction du Musée national du Qatar. Enfin, l’un des stades de la Coupe du monde de Football de 2022 accueillera le 3-2-1 Qatar Olympic and Sports Museum qui veut montrer que le sport et le Qatar sont intrinsèquement liés.

Ces cinq domaines du tourisme s’adressent soient à des longs séjours (secteurs du sport, du médical et de l’éducation) soit à des séjours courts (culture et bien-être) lors de stop over en avion : par exemple pour un vol entre l’Europe et l’Asie, les touristes peuvent choisir de faire une escale de trois ou quatre jours au Qatar pour se détendre et en découvrir sa richesse culturelle.

Et pour accueillir tous ces touristes, le Qatar a besoin de plus de chambres… Dans son plan de développement « Qatar National Vision 2030 » sont prévus de nombreux investissements économiques, sociaux, humains et environnementaux, pour un montant global de 250 à 300 milliards de dollars, via le fonds souverain Qatar Investment Authority.

Parmi ces financements figure l’augmentation du nombre de chambres à Doha de 20.000 à 60.000. Tous les grands noms de l’hôtellerie de luxe sont, ou vont être présents prochainement, à Doha. Et parmi eux, le groupe Katara Hospitality, branche Hôtellerie de la Qatar Investment Authority.

« We are the past but we are everything that's next »

Cette phrase d’accroche du groupe hôtelier Katara Hospitality suit parfaitement la volonté de l’émir de faire vivre ensemble le passé important du pays, ses racines, et les enjeux de son avenir tourné vers l’international.

Qu’il soit propriétaire, co-propriétaire, gestionnaire d’actifs ou développeur d’hôtels, dans son pays ou aux quatre coins du monde, Katara Hospitality vise l’excellence et l’authenticité : il possède les finances et sait s’attirer les talents nécessaires à la réussite de ses projets, dans une diversité culturelle bienvenue. Il n’hésite pas aussi à collaborer avec les plus belles marques hôtelières de luxe qui partagent ses valeurs et ses principes.

A la tête de Katara Hospitality, Hamad Al Mulla évolue dans le monde de l’hôtellerie depuis le début de sa carrière avec un attrait tout particulier pour les ressources humaines dans ce qu’elles ont de plus essentiel : le contact humain et la mise en valeur des talents. Après avoir obtenu un diplôme en tourisme et gestion hôtelière de l’université de Salzbourg, en Autriche, en 1991, il occupe différentes fonctions au sein d’établissements de Katara Hospitality avant d’en devenir en décembre 2009 le directeur des ressources humaines puis, en février 2011, le CEO.

M. Al Mulla défend la philosophie et les aspirations du groupe : Katara, avec un K, est l’ancien nom de la péninsule qatari sur une carte dessinée par le géographe Claude Ptolémée en l'an 150. Pour M. Al Mulla, ce nom « reflète notre curiosité pour de nouveaux territoires et notre esprit de découverte ».

Trois axes de développement font la force de Katara Hospitality : l’acquisition d’hôtels trophées pour leur valeur patrimoniale et leur renommée, l’ouverture ou le rachat d’hôtels 4 étoiles et plus, pour la taille du portefeuille et la rentabilité à plus court terme, et, enfin, le développement de l’hôtellerie au Qatar où le groupe peut laisser s’exprimer le talent des architectes avec des projets forts, comme les Qatara Towers, conçus pour être remarqués dans un environnement déjà très construit.

Dans la liste des hôtels emblématiques « à l’héritage riche et à l’avenir brillant » dont le groupe ne souhaite surtout pas changer l’âme, il y a les mythiques Savoy de Londres (Fairmont Hotels & Resorts, ouvert en 1889, acquis en 2014, 268 chambres et suites) et Raffles de Singapour (ouvert en 1887, acheté en 2011, 103 chambres et suites).

La France fascine les Qataris, sa langue, sa culture, ses grands hommes sont admirés. Il est donc logique que le groupe ait beaucoup misé sur notre pays.
A Paris, les « prime assets, prime locations » sont le Peninsula (co-propriétaire à 80%, 200 chambres et suites) et le Royal Monceau – Raffles Paris (ouvert en 1928, acquis en 2011, 149 chambres et suites).
A Cannes, le Carlton (InterContinental), autre monument de l’hôtellerie, va bénéficier d’une rénovation impressionnante avec plus de 100 millions d’euros de travaux. M. Al Mulla nous l’assure : les chambres du Carlton seront encore plus modernes que celle du Peninsula, grâce aux toutes dernières avancées technologiques de l’in-room technologie, un secteur qui évolue à grande vitesse. Une chambre de 2010 n’a rien à voir avec celle de 2015.

Le groupe est aussi implanté en Suisse avec le Royal Savoy (Lausanne) qui va rouvrir cet été après d’importants travaux qui vont redonner vie à ce palace et avec trois hôtels - sous l’ombrelle Bürgenstock Resort Lake Lucerne - qui sont en pleine rénovation pour une réouverture en 2017.

A Tanger, au Maroc, Katara Hospitality a acheté une résidence royale du XVe siècle, le Tazi Palace qui est en cours de transformation pour devenir un hôtel de luxe de 135 chambres et suites et qui devrait ouvrir en 2017.

Ces « Trophy assets » demandent des investissements de plusieurs centaines de millions d’euros chacun et coûtent très cher en gestion mais cependant, selon M. Al Mulla, le retour sur investissement est possible « dans les six à neuf ans après l’acquisition », principalement en raison de leur valorisation immobilière.

Katara Hospitality compte également dans son portefeuille de 4 et 5 étoiles 19 hôtels à l’international (14 en activité, 2.940 clés, et 5 en développement, 699 clés). Outre ceux cités ci-dessus, le groupe possède également :
- Excelsior Hotel Gallia, a Luxury Collection Hotel, Milan (ouvert en 1932, acheté en 2011 et rouvert après rénovation en 2014, 238 chambres et suites) ;
- Buddha-Bar Hotel Paris (bâtiment du XVIIe, racheté en 2008, ouvert en 2013, 56 chambres)
- Cinq Intercontinental à Cannes (ouvert en 1889, acquis en 2014, 343 chambres et suites), Amsterdam (ouvert en 1867, acquis en 2014, 79 chambres et suites), Rome (ouvert en 1924, acquis en 2014, 192 chambres et suites), Francfort (ouvert en 1963, acquis en 2014, 469 chambres) et Madrid (ouvert en 1953, acquis en 2014, 302 chambres) ;
- Schweizerhof Hotel Bern (ouvert en 1859, acquis en 2011, 99 chambres et suites) ;
- Deux resorts : le Chiva-Som en Thaïlande (25% des parts, acquis en 2011, 58 chambres) et le Renaissance Sharm El Sheikh Golden View Beach Resort en Egypte (acheté en 2006, 384 chambres).

Au Qatar, le groupe possède sept hôtels ouverts (1.712 clés) :
- Doha Marriott Hotel, construit en 1973 et ouvert sous le nom de Doha Gulf Hotel, proche de l’ancien aéroport, il fut le tout premier grand hôtel de Doha, bien avant l’extension de la ville le long de la baie. L’hôtel d’affaires de 362 chambres est proche également du nouvel aéroport ;
- Sharq Village & Spa, resort opéré par Ritz-Carlton et spa Six Senses, situé entre l’aéroport et Doha, ouvert en 2007, 174 chambres et suites ;
- Sheraton Doha Resort & Convention Hotel, hôtel d’affaires fonctionnel et haut de gamme ouvert en 1982 et rénové en 2014, à la forme pyramidale reconnaissable de loin. Véritable resort au cœur de la ville et en bord de mer, proposant neuf restaurants, bars et lounges et de multiples activités sportives et ludiques. 371 chambres et suites ;
- The Ritz-Carlton Doha, ouvert en 2001, superbe hôtel d’affaires de 374 chambres et suites où l’attention aux détails est portée à son maximum. Restaurant gastronomique « La Mer » au dernier étage, sous la houlette du chef William Khala. Les restaurants de l’hôtel sont sous la direction du chef exécutif Gaël Cruchet ;
- Mövenpick Hotel Doha, ouvert en 2001, 154 chambres ;
- Somerset West Bay Doha, acheté en 2012, 200 chambres;
- Sealine Beach Resort, géré par Murwab, ouvert en 1994, 77 chambres.

Et huit hôtels en construction ou en cours de développement (1.867 clés) dont cinq sous l’enseigne Murwab, une marque qui appartient à Katara Hospitality. Cette marque reprend le nom d’un ancien fort et compte des hôtels 4 et 5 étoiles.
- Grand Murwab City Center Hotel, ouverture prévue en 2015, avec 265 chambres et suites et 97 appartements meublés d’une, deux ou trois chambres, parfaitement adaptés pour les expatriés ou les longs séjours, avec piscines (intérieure et extérieure), salle de sports, bar ;
- Millenium Plaza Hotel, acheté en 2012, ouverture prévue en 2015, 232 chambres
- The Avenue, a Murwab hotel, ouverture prévue début 2016, avec un spa Six Senses, 175 chambres ;
- Simaisma, a Murwab resort de 57 chambres, avec un spa Six Senses et une thalassothérapie médicale, ouverture prévue en 2015 ;
- Saraya Corniche Hotel, a Murwab Hotel de 221 chambres ;
- City Gate Hotel, a Murwab Hotel de 216 chambres;
- Les Katara Towers, projet ambitieux dont l’ouverture est prévue en 2018. Situées dans le quartier de Lusail Marina, relié à Doha par une route de deux fois six voies et un métro, également en construction. Il s’agit d’une construction moderne et respectueuse de l'environnement, reprenant la forme de l’emblème du Qatar : deux sabres croisés, là encore un rappel de l’histoire qatari.
Le groupe veut en faire un « icône de l’hôtellerie de Doha au XXIe siècle ». Les tours abriteront deux hôtels (un 5 étoiles de 353 chambres et suites et un 6 étoiles de 251 chambres), des appartements de luxe, des restaurants dont un restaurant gastronomique au 24e étage, managé par George V Entertainment, 4.000 mètres carrés de salles de réception, six bureaux en location en court ou long terme, cinémas, piscines, spa, jardins et promenades… et un parking en sous-sol.
Le choix des deux marques hôtelières qui auront la gérance des hôtels est quasiment finalisé. Comme pour ses autres propriétés, le groupe étudie les particularités et les besoins de l’hôtel dont il souhaite confier la gestion. Il les compare aux champs d’expertise des différents opérateurs hôteliers afin de s’assurer des bénéfices opérationnels optimaux et du meilleur retour sur investissement.

Au total, le groupe possède 34 hôtels : 21 hôtels en activité et 13 en cours de développement, pour un total de 7.218 clés. Son objectif est de doubler ce portefeuille d’ici 2030.

De nombreux dossiers leur sont régulièrement proposés. Chacun est étudié attentivement. Le groupe cherche aussi à identifier de lui-même les cibles potentielles les plus intéressantes dans des destinations phares. Grâce au fond financier important dont bénéficie le groupe, les décisions se prennent sur chaque dossier, sans besoin de se préoccuper d’une enveloppe de dépense globale : « Nous souhaitons aller vite tout en faisant les choses bien pour ajouter à notre portefeuille des hôtels à l’identité et la culture fortes, qui restent dans le temps » souligne M. Al Mulla.

La notion de service est fortement ancrée au sein de Katara Hospitality qui souhaite repousser toujours plus loin les limites de l’hospitalité. M. Al Mulla l’explique par la culture des tribus nomades de son pays : au milieu du désert, l’entraide et le sens de l’hospitalité sont des valeurs essentielles. Accueillir ses hôtes, les accompagner et être à leur service pendant leur séjour n’est finalement qu’une continuité de ce que les Qatari ont vécu pendant des siècles dans cette péninsule arabe.

La formation du personnel est un souci premier pour le groupe : « Nos collaborateurs sont la colonne vertébrale de nos exploitations hôtelières et le moteur de notre succès. La ténacité dont ils font preuve pour apporter un service exceptionnel me surprend toujours autant » souligne M. Al Mulla. La croissance du groupe doit aller de pair avec le recrutement de profils aguerris au code du luxe pour évoluer dans de grands hôtels. Le groupe a également signé un accord avec une grande école suisse pour une formation sur-mesure.

À propos de l'auteur

Sylvie Leroy, éditeur enthousiaste depuis 1999
Sa passion pour l'hôtellerie de luxe, « une partition jouée à la perfection par un fantastique orchestre », conduit Sylvie Leroy à créer en 2004 le Journal des Palaces, quotidien en ligne dédié aux acteurs du secteur, avec des actualités, des offres d'emploi et des ressources utiles.

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